Le président du président du Rdr a effectué hier une visite surprise à Port Bouët 2, Wassakara et Koweit. ADO est allé écouter les cris du cœur de ces familles démunies.
Alassane Dramane Ouattara, debout dans un restaurant populaire « qui me connait » à Wassakara en train de manger un bon plat de foutou à la sauce arachide. Au quartier Koweït, il tient à s’adresser à des chômeurs dans leur salon faiblement aéré où la chaleur règne en maître. Dans le même espace, c’est une veuve sans grand revenu ayant plusieurs enfants à sa charge, qui le reçoit dans un décor peu enchanteur. Pour faire complet, il se rend dans la famille de Billy Billy, l’auteur de « Allons à Wassakara » dans lequel le rappeur décrit avec force détail la difficulté des défavorisés de la société. Le champion de la rue Lepic entendait ainsi toucher du doigt la pauvreté en Côte d’Ivoire. A Port Bouet 2, Koweit, Wassakara, ADO a tenu à montrer qu’il partageait le quotidien de nombreux Ivoiriens qui tirent difficilement le diable par la queue. Cette visite du président du Rdr hier à des familles défavorisées de certaines zones de Yopougon se voulait discrète mais les habitants de ces quartiers précaires en ont décidé autrement. A Wassakara, Koweit, Port Bouet 2, Alassane Dramane Ouattara (ADO) a « djah la foule », expression utilisée pour dire qu’il a créé l’émeute comme à chacune de ses sorties. Le maître d’œuvre de cette tournée éclair, Imbassou Ouattara (Directeur départemental de campagne du Rdr à Yopougon), avait pourtant caché aux hôtes qu’ils recevraient l’ancien Premier ministre en personne. « On ne nous a pas dit qu’Alassane venait ici, sinon on allait sortir comme des mouches », lance un jeune lors de l’étape de Port Bouët 2 considéré comme le bastion du Rdr. Cette forte mobilisation des fans du « Brave tchê » a mis à rude épreuve sa sécurité rapprochée obligée parfois d’user des muscles pour écarter les plus excités qui tenaient à le toucher à tout prix. « ADO pissanci », « ADO président », étaient repris en chœur par la foule dès que l’invité surprise pose les pieds au quartier Koweït sous le coup de 10h46. Habillé dans un polo à rayures surmonté d’un blouson bleu, pantalon et souliers noirs, l’ancien Directeur général adjoint du Fmi prend place dans le petit salon de Djè Bi Tra Michel, quelque peu gêné de ne pas offrir des fauteuils à son visiteur de marque. Dans le dialogue qu’il engage avec son hôte, le banquier central apprend que le chef de famille est au chômage après la fermeture de son entreprise.
ADO chez Billy Billy
Cette information lui permet d’aborder la pauvreté qui frappe plus d’un Ivoirien incapables de faire face aux ordonnances « kilométriques », d’assurer deux repas quotidiens, de scolariser leurs enfants. « Nous sommes venus vous saluer. Les élections arrivent bientôt. Nos compatriotes ont beaucoup de difficultés, la situation est très dure. Je suis venu vous dire que vous pouvez compter sur moi car j’ai des solutions pour mon pays. Je souhaite que vous sortiez massivement pour voter pour moi. C’est ainsi que je pourrai changer la situation », a promis l’ancien gouverneur de la Bceao. Puis d’ajouter : « Quand quelqu’un passe dix ans au pouvoir, ce n’est pas en cinq ans de plus qu’il va changer les choses. Il faut un changement. Je compte sur vous et je vous charge de dire à tout le quartier de voter pour moi ». Le président du parti des républicains quitte la famille Djè Bi Tra en leur glissant une enveloppe pour « « étancher » leur soif. Ce geste, il va le répéter à tous ceux qui auront la chance de l’accueillir ce jour. A quelques encablures de là, c’est la veuve de Delli Etienne qui l’accueille avec ses cinq enfants sous le regard d’une photo de la Vierge Marie accrochée au mur. Ici aussi, le visiteur d’un jour se renseigne sur le sort des enfants Delli. Cette rencontre a permis à Alassane Ouattara de rappeler les actions qu’il a posées pour éviter la destruction de ce quartier. « Quand j’étais Premier ministre, j’avais aidé les habitants avec l’eau et l’assainissement. Je leur avais aussi demandé de construire leurs maisons en dur », a-t-il indiqué. « C’est ça même », rétorque une jeune fille de la famille Delli. L’actuel président du quartier abonde dans le même sens. « C’est grâce à vous que le quartier n’a pas été détruit.
ADO mange du foutou à la sauce arachide
Ezan Akélé avait décidé de le démolir mais vous avez choisi de restructurer le quartier. Dieu merci, tout est fait et il reste l’approbation du plan de lotissement qui n’est pas encore signé. Nous serons reconnaissants pour tout ce que vous avez fait pour nous », promet Sangaré Sory, heureux de retrouver le « bienfaiteur » 19 ans après. A la sortie, il croise des jeunes filles avec leurs bébés au dos qui les lui présentent. Pris de compassion, ADO tire vers lui les deux nourrices et leur remet de l’argent en cachette. « Ne tirez pas de photo », intime-t-il l’ordre aux chasseurs d’images qui cherchaient à immortaliser la scène. Une femme téméraire force le cordon de sécurité pour exposer ses problèmes au président du parti des républicains. « Papa, je ne mange pas », répète-t-elle avec insistance. Elle reçoit 5.000Fcfa et disparait dans la nature. Le cortège s’ébranle vers Wassakara, le fief de Billy Billy dont la famille au grand complet ouvre ses portes à ADO. Le rappeur, qui sert de guide, lui explique les difficultés des populations. « Il y en a qui n’ont pas les trois repas par jour. C’est la réalité du terrain qui est là. C’est ce que je décris dans mes chansons », affirme le chanteur. L’oncle de la star du rap, Adji Kouko Jean, fait l’éloge de la bonne cohabitation qui existe entre les riverains. Cela est approuvé par l’ancien locataire de la Primature qui promet de renforcer la cohésion entre les Ivoiriens s’il accède au pouvoir. Les doyens d’âge, Bamba Fabrè, et Karamoko Ladji de Port Bouet 2 ne cachent pas leur joie de recevoir chez eux pour la première fois leur « président ». Ils ont lui ont rappelé le martyr subi par de nombreux fils du quartier qui ont perdu la vie à cause de leur engagement au Rdr. L’ancien banquier central a demandé aux militants de voter massivement pour qu’il rafle la mise au 1er tour. Chez Konan Akissi N’Zué, une tenancière de gargote, le candidat de la rue Lepic a exposé sa vision pour sortir le pays de l’ornière. Ses « solutions » sont appuyées par Hamed Bakayoko. « Ces élections ne sont pas une question d’ethnie ou de religion. Votez pour celui qui peut vous apporter le bonheur, c’est-à-dire ADO », a souligné l’ancien ministre des Ntic. Dans le point de presse qui a clos cette journée marathon, le porte-flambeau de la rue Lépic s’est dit satisfait de ce dialogue « direct » avec les populations. « Il s’agissait pour nous de partager le quotidien de ces familles. Nous avons entendu les cris du cœur des mères, les soucis des pères et les difficultés des enfants. Depuis quelques années, plus rien ne marche », affirme-t-il. Poursuivant, il déplore la précarité des Ivoiriens livrés à eux-mêmes. « Les routes sont dégradées, les feux ne marchent plus. Les questions élémentaires sont devenues des problèmes pour tous les Ivoiriens », ajoute ADO. Sa victoire, dit-il, augure des lendemains meilleurs pour le pays. « Les élections nous permettront de procéder à un changement. Il faut voter ADO tout simplement parce que j’ai les solutions pour les problèmes de santé, d’alimentation, d’infrastructures pour mon pays », promet le « Brave tchê ». Il part rassuré de ce corps-à-corps avec les populations de Yopougon. « Elles m’ont dit qu’elles comptent sur moi. Toutes ces familles m’ont assuré qu’elles vont s’impliquer dans la campagne. Elles ont pris l’engagement de tout faire pour que je sois élu au 1er tout parce qu’elles ont été déçues par ce qui s’est passé ces dernières années », se rassure ADO.
Nomel Essis
Alassane Dramane Ouattara, debout dans un restaurant populaire « qui me connait » à Wassakara en train de manger un bon plat de foutou à la sauce arachide. Au quartier Koweït, il tient à s’adresser à des chômeurs dans leur salon faiblement aéré où la chaleur règne en maître. Dans le même espace, c’est une veuve sans grand revenu ayant plusieurs enfants à sa charge, qui le reçoit dans un décor peu enchanteur. Pour faire complet, il se rend dans la famille de Billy Billy, l’auteur de « Allons à Wassakara » dans lequel le rappeur décrit avec force détail la difficulté des défavorisés de la société. Le champion de la rue Lepic entendait ainsi toucher du doigt la pauvreté en Côte d’Ivoire. A Port Bouet 2, Koweit, Wassakara, ADO a tenu à montrer qu’il partageait le quotidien de nombreux Ivoiriens qui tirent difficilement le diable par la queue. Cette visite du président du Rdr hier à des familles défavorisées de certaines zones de Yopougon se voulait discrète mais les habitants de ces quartiers précaires en ont décidé autrement. A Wassakara, Koweit, Port Bouet 2, Alassane Dramane Ouattara (ADO) a « djah la foule », expression utilisée pour dire qu’il a créé l’émeute comme à chacune de ses sorties. Le maître d’œuvre de cette tournée éclair, Imbassou Ouattara (Directeur départemental de campagne du Rdr à Yopougon), avait pourtant caché aux hôtes qu’ils recevraient l’ancien Premier ministre en personne. « On ne nous a pas dit qu’Alassane venait ici, sinon on allait sortir comme des mouches », lance un jeune lors de l’étape de Port Bouët 2 considéré comme le bastion du Rdr. Cette forte mobilisation des fans du « Brave tchê » a mis à rude épreuve sa sécurité rapprochée obligée parfois d’user des muscles pour écarter les plus excités qui tenaient à le toucher à tout prix. « ADO pissanci », « ADO président », étaient repris en chœur par la foule dès que l’invité surprise pose les pieds au quartier Koweït sous le coup de 10h46. Habillé dans un polo à rayures surmonté d’un blouson bleu, pantalon et souliers noirs, l’ancien Directeur général adjoint du Fmi prend place dans le petit salon de Djè Bi Tra Michel, quelque peu gêné de ne pas offrir des fauteuils à son visiteur de marque. Dans le dialogue qu’il engage avec son hôte, le banquier central apprend que le chef de famille est au chômage après la fermeture de son entreprise.
ADO chez Billy Billy
Cette information lui permet d’aborder la pauvreté qui frappe plus d’un Ivoirien incapables de faire face aux ordonnances « kilométriques », d’assurer deux repas quotidiens, de scolariser leurs enfants. « Nous sommes venus vous saluer. Les élections arrivent bientôt. Nos compatriotes ont beaucoup de difficultés, la situation est très dure. Je suis venu vous dire que vous pouvez compter sur moi car j’ai des solutions pour mon pays. Je souhaite que vous sortiez massivement pour voter pour moi. C’est ainsi que je pourrai changer la situation », a promis l’ancien gouverneur de la Bceao. Puis d’ajouter : « Quand quelqu’un passe dix ans au pouvoir, ce n’est pas en cinq ans de plus qu’il va changer les choses. Il faut un changement. Je compte sur vous et je vous charge de dire à tout le quartier de voter pour moi ». Le président du parti des républicains quitte la famille Djè Bi Tra en leur glissant une enveloppe pour « « étancher » leur soif. Ce geste, il va le répéter à tous ceux qui auront la chance de l’accueillir ce jour. A quelques encablures de là, c’est la veuve de Delli Etienne qui l’accueille avec ses cinq enfants sous le regard d’une photo de la Vierge Marie accrochée au mur. Ici aussi, le visiteur d’un jour se renseigne sur le sort des enfants Delli. Cette rencontre a permis à Alassane Ouattara de rappeler les actions qu’il a posées pour éviter la destruction de ce quartier. « Quand j’étais Premier ministre, j’avais aidé les habitants avec l’eau et l’assainissement. Je leur avais aussi demandé de construire leurs maisons en dur », a-t-il indiqué. « C’est ça même », rétorque une jeune fille de la famille Delli. L’actuel président du quartier abonde dans le même sens. « C’est grâce à vous que le quartier n’a pas été détruit.
ADO mange du foutou à la sauce arachide
Ezan Akélé avait décidé de le démolir mais vous avez choisi de restructurer le quartier. Dieu merci, tout est fait et il reste l’approbation du plan de lotissement qui n’est pas encore signé. Nous serons reconnaissants pour tout ce que vous avez fait pour nous », promet Sangaré Sory, heureux de retrouver le « bienfaiteur » 19 ans après. A la sortie, il croise des jeunes filles avec leurs bébés au dos qui les lui présentent. Pris de compassion, ADO tire vers lui les deux nourrices et leur remet de l’argent en cachette. « Ne tirez pas de photo », intime-t-il l’ordre aux chasseurs d’images qui cherchaient à immortaliser la scène. Une femme téméraire force le cordon de sécurité pour exposer ses problèmes au président du parti des républicains. « Papa, je ne mange pas », répète-t-elle avec insistance. Elle reçoit 5.000Fcfa et disparait dans la nature. Le cortège s’ébranle vers Wassakara, le fief de Billy Billy dont la famille au grand complet ouvre ses portes à ADO. Le rappeur, qui sert de guide, lui explique les difficultés des populations. « Il y en a qui n’ont pas les trois repas par jour. C’est la réalité du terrain qui est là. C’est ce que je décris dans mes chansons », affirme le chanteur. L’oncle de la star du rap, Adji Kouko Jean, fait l’éloge de la bonne cohabitation qui existe entre les riverains. Cela est approuvé par l’ancien locataire de la Primature qui promet de renforcer la cohésion entre les Ivoiriens s’il accède au pouvoir. Les doyens d’âge, Bamba Fabrè, et Karamoko Ladji de Port Bouet 2 ne cachent pas leur joie de recevoir chez eux pour la première fois leur « président ». Ils ont lui ont rappelé le martyr subi par de nombreux fils du quartier qui ont perdu la vie à cause de leur engagement au Rdr. L’ancien banquier central a demandé aux militants de voter massivement pour qu’il rafle la mise au 1er tour. Chez Konan Akissi N’Zué, une tenancière de gargote, le candidat de la rue Lepic a exposé sa vision pour sortir le pays de l’ornière. Ses « solutions » sont appuyées par Hamed Bakayoko. « Ces élections ne sont pas une question d’ethnie ou de religion. Votez pour celui qui peut vous apporter le bonheur, c’est-à-dire ADO », a souligné l’ancien ministre des Ntic. Dans le point de presse qui a clos cette journée marathon, le porte-flambeau de la rue Lépic s’est dit satisfait de ce dialogue « direct » avec les populations. « Il s’agissait pour nous de partager le quotidien de ces familles. Nous avons entendu les cris du cœur des mères, les soucis des pères et les difficultés des enfants. Depuis quelques années, plus rien ne marche », affirme-t-il. Poursuivant, il déplore la précarité des Ivoiriens livrés à eux-mêmes. « Les routes sont dégradées, les feux ne marchent plus. Les questions élémentaires sont devenues des problèmes pour tous les Ivoiriens », ajoute ADO. Sa victoire, dit-il, augure des lendemains meilleurs pour le pays. « Les élections nous permettront de procéder à un changement. Il faut voter ADO tout simplement parce que j’ai les solutions pour les problèmes de santé, d’alimentation, d’infrastructures pour mon pays », promet le « Brave tchê ». Il part rassuré de ce corps-à-corps avec les populations de Yopougon. « Elles m’ont dit qu’elles comptent sur moi. Toutes ces familles m’ont assuré qu’elles vont s’impliquer dans la campagne. Elles ont pris l’engagement de tout faire pour que je sois élu au 1er tout parce qu’elles ont été déçues par ce qui s’est passé ces dernières années », se rassure ADO.
Nomel Essis