Faire de l`Université de Bouaké une université moderne et modèle avec toutes les commodités. Telle est l`ambition de l`actuelle équipe dirigeante avec à sa tête Pr Poamé Lazare Marcelin. Mais que de problèmes sur le chemin qui mène à la concrétisation de cette ambition. Hier, le premier responsable de l`Université l`a fait savoir, au cours d`une conférence de presse dans les locaux délocalisés de son institution à Cocody Angré. La projection des images d`un film réalisé en 2004 a d`abord montré les dégâts, les stigmates vécus par l`Université de Bouaké en 2002. Impacts d`obus, amphithéâtres détruits, bâtiments décoiffés, sanitaires emportés, carreaux, fils de courant, portes de placards volés … un spectacle triste et désolant. Pour Pr Poamé, Bouaké est dans une situation spécifique pour avoir été installée dans des locaux en ruines, avec la logique de construction toujours contournée par la logique de la réhabilitation ou de la location. Mais aussi pour avoir été la seule université publique à avoir subi les effets de la guerre, la seule université publique contrainte de louer des locaux pour assurer la formation des étudiants, la seule à se disloquer sur 12 sites dans le district d`Abidjan sans compter le site de Bouaké. La seule université publique obligée d`inventer au quotidien, le quotidien pour garantir une formation de qualité à la jeunesse. La seule université dont la vacation dans certaines filières absorbe plus de 30% des crédits budgétaires affectés à la formation. La seule dont les crédits ne permettent pas de payer au dernier trimestre de 2010, c`est-à-dire à partir d`octobre les salaires des enseignants, du personnel administratif et technique, de payer l`intégralité des primes de recherches, les heures complémentaires 2008-2009 et celles du troisième trimestre du personnel administratif et technique. La seule qui, malgré tout, produit de bons résultats avec les étudiants et les enseignants avec 100% de titularisation à la dernière session du Cames etc. Pour 2011, Pr Poamé a émis ses inquiétudes. Entre autres, l`enveloppe budgétaire de 2011 ne prend pas en compte le plan de retour définitif à Bouaké, le plan de rattrapage des cours des étudiants à Bouaké, ne prend pas en compte l`acquisition d`équipements scientifiques et de matériels pédagogiques, les 10 programmes de recherche scientifique, les coûts de formation induits par les nouveaux bacheliers qui s`élèvent à au moins 400 millions avec un maximum de 2000 bacheliers. Avec à Bouaké, les charges pédagogiques qui s`élèvent à 600 millions.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory