Les étudiants des différentes cités universitaires ont été sommés de quitter leur chambre. Leur propre comportement est à l'origine de la décision du gouvernement, qui veut en profiter pour assainir les cités. Des étudiants, notamment ceux militants dans la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) avaient donné un caractère particulier aux cités universitaires. Du Campus de Cocody à Vridi-cité en passant par Riviéra, Mermoz, Abobo, Williamsville, Adjamé, Port-Bouët, les cités universitaires étaient devenues des zones incontrôlables. Des responsables de la Fesci louaient des chambres à des non étudiants au détriment d'autres étudiants qui avaient besoin de chambre. Ils s'enrichissaient ainsi sur le dos de l'Etat. Hommes d'affaires, ils étaient détenteurs de maquis, de kiosques et même de boites de nuit dans les environs des cités. La consommation en eau et en électricité de ces projets personnels dépendaient de l'Etat parce que les branchements se faisaient sur le système d'alimentation électrique des cités. Des étudiants faisaient la pluie et le beau temps dans les cités universitaires, en période électorale. Leurs camarades militants d'autres partis autres que le Fpi étaient traqués. Ces derniers étaient obligés de fuir les cités. Aucun candidat à l'élection présidentielle hormis Laurent Gbagbo n'était admis dans les cités universitaires. Même les posters de ces candidats ne pouvaient être placardés sur les murs des cités. Personne ne pouvait se vêtir d'un tee-shirt à l'effigie d'un autre candidat autre que Laurent Gbagbo et s'aventurer devant une cité universitaire. Pire, ces endroits étaient devenus des fiefs de miliciens, de mercenaires et surtout des caches d'armes. Et les étudiants ne s'en cachaient même pas. Les riverains des cités ont souvent payés un lourd tribut aux étudiants qui les rançonnaient et qui leur faisaient subir toutes sortes d'exactions. La liste des forfaitures est loin d'être exhaustive.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory