Le Président de l’Université de Bouaké-la-Neuve, le Professeur Lazare Poamé a animé le 21 septembre 2010, une conférence de presse à la présidence de cette Institution sise aux 2 Plateaux 7ème Tranche. Nous vous proposons la présentation succincte du Président de cette Université ensuite sa déclaration liminaire.
Le Président Lazare M. POAMÉ
Le Pr Lazare Marcelin POAME est Professeur Titulaire des Universités et Philosophe-Bioéthicien.
Pionnier de l’Université de Bouaké, il fait partie du premier contingent d’enseignants affectés à Bouaké en 1993 pour assurer la formation des premiers étudiants orientés au Centre universitaire de Bouaké qui allait devenir en 1996 une Université à part entière.
Expert dans les organisations internationales (AUF/ UNESCO / CCCE INRA-CIRAD), il a dirigé pendant six (6) ans l’UFR CMS (Lettres et Sciences humaines) forte d’environ 8 000 étudiants et 200 enseignants.
Son sens de la solidarité ainsi que l’exemplarité de sa gestion des ressources humaines et financières à la tête de cette UFR lui ont valu le passage fulgurant du Décanat à la Présidence.
Elu le 17 décembre 2009, il a pris fonction le 13 janvier 2010. Il est aujourd’hui l’un des Présidents d’Université dont les sorties pour défendre les intérêts de l’Université sont soutenues par l’ensemble des acteurs de l’institution (étudiants, enseignants, personnel administratif et technique, syndicats).
L’Université de Bouaké compte environ 20 000 étudiants et 800 travailleurs issus du corps enseignant et du personnel administratif et technique.
Son mandat à la tête de l’Université est placé sous le triptyque résurrection-maturation-rayonnement.
Son mode de gouvernance est la collégialité dialogique directe.
DECLARATION LIMINAIRE :
L’Université de Bouaké est depuis plusieurs mois confrontée à une série de difficultés qu’elle s’efforce de surmonter non sans turbulence.
L’administration de l’Université de Bouaké n’ignore pas la situation crisique actuelle du pays, mais elle cherche plutôt à contribuer à son essor, en refusant de mettre les jeunes à la rue.
Pour faire droit aux desiderata de l’ensemble du corps enseignant, du personnel administratif et technique, des étudiants qui ont demandé la tenue de cette conférence de presse entérinée par le Conseil d’université du 17 septembre 2010, le Président s’engage sur cette voie.
A travers le monde, les universités ont presque les mêmes problèmes. Ce sont par exemple ceux liés à l’insuffisance de locaux, de matériel pédagogique, aux conditions de travail des étudiants, du corps enseignant, du personnel administratif et technique.
Mais l’Université de Bouaké ne saurait se satisfaire de ces généralités fumeuses propres à occulter la situation particulière que vivent les acteurs de cette institution (étudiants, enseignants, personnel administratif et technique) qui ont tout perdu à Bouaké du fait de la guerre.
NOS SPÉCIFICITÉS:
1. Installée provisoirement en 1993 dans les locaux en ruine du complexe télévisuel et de l’Institut agricole de Bouaké, l’Université de Bouaké n’a jamais été construite. Pis encore, la logique de la construction a toujours été contournée par des opérations de réhabilitation et de location.
2. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique qui a subi frontalement les effets de la guerre avec un campus entièrement détruit et des équipements pédagogiques et scientifiques perdus. Ce à quoi il faut ajouter les effets personnels du corps enseignant, du personnel administratif et technique perdus pendant la guerre.
3. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique contrainte de louer des locaux pour assurer la formation des étudiants.
4. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique délocalisée du fait de la guerre, disloquée, disséminée sur 12 sites dans le district d’Abidjan avec environ 17 000 étudiants, sans compter le site de Bouaké qui abrite un peu plus de 3 000 étudiants. A Abidjan, enseignants et étudiants sont condamnés à parcourir quotidiennement, à grands frais, ces différents sites (parcours du combattant) abritant les salles de cours et l’administration.
5. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique obligée d’inventer au quotidien le quotidien pour garantir à la jeunesse, avide de savoir, une formation de qualité.
6. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique dont les vacations, dans certaines filières, absorbent plus de trente (30%) pour cent des crédits budgétaires affectés à la formation.
7. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique dont les crédits budgétaires ne permettent pas de payer, au dernier trimestre 2010, les salaires des enseignants, du personnel administratif et technique. Ces crédits budgétaires ne permettent pas non plus de payer l’intégralité des primes de recherche des enseignants, les heures complémentaires de l’année 2008-2009 et les heures supplémentaires du troisième trimestre du personnel administratif et technique.
8. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique qui, en dépit de sa situation d’institution sinistrée, produit de bons résultats :
- Nos étudiants sont parmi les meilleurs aux différents concours.
- Nos enseignants sont parmi les meilleurs aux différents concours d’agrégation et examen du CAMES. Pour la titularisation, nous avons enregistré à la dernière session du CAMES un taux de réussite de cent pour cent (100%).
- Notre université abrite la Première Chaire du monde francophone, la Chaire UNESCO de Bioéthique, installée le 26 juillet 2010 au siège de l’Université à Abidjan Deux Plateaux 7è tranche.
Résultat : nous héritons d’un budget propre à asphyxier l’Université de Bouaké.
NOS PROJETS POUR 2011 (Inquiétudes et espérances):
Nos inquiétudes : le projet de budget 2011.
L’enveloppe budgétaire de 2011 allouée (provisoirement) à l’Université de Bouaké ne prend pas en compte :
1. Notre plan de retour progressif et définitif à Bouaké.
2. Les exigences incompressibles des maquettes pédagogiques qu’il faut distinguer de simples besoins exprimés par une structure (On ne peut pas demander à une Université de réduire le nombre de matières enseignées pour insuffisance de crédits budgétaires).
3. Le plan de rattrapage des cours à Bouaké.
4. L’acquisition d’équipements scientifiques et de matériel pédagogique pour les grands groupes (DEUG 1 & 2).
5. La recherche : dix (10) programmes de recherches sacrifiés.
6. Les coûts de formation induits par les nouveaux bacheliers. Les heures complémentaires et les vacations générées par les nouveaux bacheliers ont été ignorées. Pour la formation des étudiants à Abidjan en 2011, il nous faudra plus de quatre cents (400) millions et pour les vacations à Bouaké, ce sont près de six cents (600) millions qui nous feront défaut en 2011.
7. La spécificité des heures complémentaires imposant le volume horaire requis pour qu’un diplôme soit validé.
Nos raisons d’espérer :
Le projet de budget 2011 est adossé à deux instruments dont nous saluons vivement l’arrivée : le DSRP (Document stratégique de Réduction de la Pauvreté) élaboré par le Ministère du Plan et du Développement et le CDMT (Cadre des Dépenses à Moyen Terme) piloté par la Direction Générale du Budget.
Ces instruments, en même temps qu’ils offrent une meilleure lisibilité des budgets, leur impulsent rationalité, cohérence et rigueur. Nous avons foi en ces instruments, en leurs orfèvres nationaux que nous appelons les faiseurs patentés de budget venus du Ministère de l’Economie et des Finances, de la Direction de la Planification du Ministère de l’Enseignement Supérieur pour encadrer techniquement nos structures chargées d’élaborer le projet de budget 2011.
Nous tenons à remercier :
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique,
Le Ministère du plan et du Développement,
Le Ministère de l’Economie et des Finances pour les efforts fournis pour sauver cette Université.
L’ensemble du corps enseignant, du personnel administratif et technique, des étudiants qui ont demandé la tenue de cette conférence de presse, entérinée par le Conseil de l’Université du 17 septembre 2010.
Nos remerciements vont également à l’endroit des journalistes qui vont traduire fidèlement les réalités de l’Université de Bouaké.
L’Attaché de Presse
Le Président Lazare M. POAMÉ
Le Pr Lazare Marcelin POAME est Professeur Titulaire des Universités et Philosophe-Bioéthicien.
Pionnier de l’Université de Bouaké, il fait partie du premier contingent d’enseignants affectés à Bouaké en 1993 pour assurer la formation des premiers étudiants orientés au Centre universitaire de Bouaké qui allait devenir en 1996 une Université à part entière.
Expert dans les organisations internationales (AUF/ UNESCO / CCCE INRA-CIRAD), il a dirigé pendant six (6) ans l’UFR CMS (Lettres et Sciences humaines) forte d’environ 8 000 étudiants et 200 enseignants.
Son sens de la solidarité ainsi que l’exemplarité de sa gestion des ressources humaines et financières à la tête de cette UFR lui ont valu le passage fulgurant du Décanat à la Présidence.
Elu le 17 décembre 2009, il a pris fonction le 13 janvier 2010. Il est aujourd’hui l’un des Présidents d’Université dont les sorties pour défendre les intérêts de l’Université sont soutenues par l’ensemble des acteurs de l’institution (étudiants, enseignants, personnel administratif et technique, syndicats).
L’Université de Bouaké compte environ 20 000 étudiants et 800 travailleurs issus du corps enseignant et du personnel administratif et technique.
Son mandat à la tête de l’Université est placé sous le triptyque résurrection-maturation-rayonnement.
Son mode de gouvernance est la collégialité dialogique directe.
DECLARATION LIMINAIRE :
L’Université de Bouaké est depuis plusieurs mois confrontée à une série de difficultés qu’elle s’efforce de surmonter non sans turbulence.
L’administration de l’Université de Bouaké n’ignore pas la situation crisique actuelle du pays, mais elle cherche plutôt à contribuer à son essor, en refusant de mettre les jeunes à la rue.
Pour faire droit aux desiderata de l’ensemble du corps enseignant, du personnel administratif et technique, des étudiants qui ont demandé la tenue de cette conférence de presse entérinée par le Conseil d’université du 17 septembre 2010, le Président s’engage sur cette voie.
A travers le monde, les universités ont presque les mêmes problèmes. Ce sont par exemple ceux liés à l’insuffisance de locaux, de matériel pédagogique, aux conditions de travail des étudiants, du corps enseignant, du personnel administratif et technique.
Mais l’Université de Bouaké ne saurait se satisfaire de ces généralités fumeuses propres à occulter la situation particulière que vivent les acteurs de cette institution (étudiants, enseignants, personnel administratif et technique) qui ont tout perdu à Bouaké du fait de la guerre.
NOS SPÉCIFICITÉS:
1. Installée provisoirement en 1993 dans les locaux en ruine du complexe télévisuel et de l’Institut agricole de Bouaké, l’Université de Bouaké n’a jamais été construite. Pis encore, la logique de la construction a toujours été contournée par des opérations de réhabilitation et de location.
2. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique qui a subi frontalement les effets de la guerre avec un campus entièrement détruit et des équipements pédagogiques et scientifiques perdus. Ce à quoi il faut ajouter les effets personnels du corps enseignant, du personnel administratif et technique perdus pendant la guerre.
3. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique contrainte de louer des locaux pour assurer la formation des étudiants.
4. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique délocalisée du fait de la guerre, disloquée, disséminée sur 12 sites dans le district d’Abidjan avec environ 17 000 étudiants, sans compter le site de Bouaké qui abrite un peu plus de 3 000 étudiants. A Abidjan, enseignants et étudiants sont condamnés à parcourir quotidiennement, à grands frais, ces différents sites (parcours du combattant) abritant les salles de cours et l’administration.
5. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique obligée d’inventer au quotidien le quotidien pour garantir à la jeunesse, avide de savoir, une formation de qualité.
6. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique dont les vacations, dans certaines filières, absorbent plus de trente (30%) pour cent des crédits budgétaires affectés à la formation.
7. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique dont les crédits budgétaires ne permettent pas de payer, au dernier trimestre 2010, les salaires des enseignants, du personnel administratif et technique. Ces crédits budgétaires ne permettent pas non plus de payer l’intégralité des primes de recherche des enseignants, les heures complémentaires de l’année 2008-2009 et les heures supplémentaires du troisième trimestre du personnel administratif et technique.
8. Nous sommes, dans ce pays, la seule Université publique qui, en dépit de sa situation d’institution sinistrée, produit de bons résultats :
- Nos étudiants sont parmi les meilleurs aux différents concours.
- Nos enseignants sont parmi les meilleurs aux différents concours d’agrégation et examen du CAMES. Pour la titularisation, nous avons enregistré à la dernière session du CAMES un taux de réussite de cent pour cent (100%).
- Notre université abrite la Première Chaire du monde francophone, la Chaire UNESCO de Bioéthique, installée le 26 juillet 2010 au siège de l’Université à Abidjan Deux Plateaux 7è tranche.
Résultat : nous héritons d’un budget propre à asphyxier l’Université de Bouaké.
NOS PROJETS POUR 2011 (Inquiétudes et espérances):
Nos inquiétudes : le projet de budget 2011.
L’enveloppe budgétaire de 2011 allouée (provisoirement) à l’Université de Bouaké ne prend pas en compte :
1. Notre plan de retour progressif et définitif à Bouaké.
2. Les exigences incompressibles des maquettes pédagogiques qu’il faut distinguer de simples besoins exprimés par une structure (On ne peut pas demander à une Université de réduire le nombre de matières enseignées pour insuffisance de crédits budgétaires).
3. Le plan de rattrapage des cours à Bouaké.
4. L’acquisition d’équipements scientifiques et de matériel pédagogique pour les grands groupes (DEUG 1 & 2).
5. La recherche : dix (10) programmes de recherches sacrifiés.
6. Les coûts de formation induits par les nouveaux bacheliers. Les heures complémentaires et les vacations générées par les nouveaux bacheliers ont été ignorées. Pour la formation des étudiants à Abidjan en 2011, il nous faudra plus de quatre cents (400) millions et pour les vacations à Bouaké, ce sont près de six cents (600) millions qui nous feront défaut en 2011.
7. La spécificité des heures complémentaires imposant le volume horaire requis pour qu’un diplôme soit validé.
Nos raisons d’espérer :
Le projet de budget 2011 est adossé à deux instruments dont nous saluons vivement l’arrivée : le DSRP (Document stratégique de Réduction de la Pauvreté) élaboré par le Ministère du Plan et du Développement et le CDMT (Cadre des Dépenses à Moyen Terme) piloté par la Direction Générale du Budget.
Ces instruments, en même temps qu’ils offrent une meilleure lisibilité des budgets, leur impulsent rationalité, cohérence et rigueur. Nous avons foi en ces instruments, en leurs orfèvres nationaux que nous appelons les faiseurs patentés de budget venus du Ministère de l’Economie et des Finances, de la Direction de la Planification du Ministère de l’Enseignement Supérieur pour encadrer techniquement nos structures chargées d’élaborer le projet de budget 2011.
Nous tenons à remercier :
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique,
Le Ministère du plan et du Développement,
Le Ministère de l’Economie et des Finances pour les efforts fournis pour sauver cette Université.
L’ensemble du corps enseignant, du personnel administratif et technique, des étudiants qui ont demandé la tenue de cette conférence de presse, entérinée par le Conseil de l’Université du 17 septembre 2010.
Nos remerciements vont également à l’endroit des journalistes qui vont traduire fidèlement les réalités de l’Université de Bouaké.
L’Attaché de Presse