L’Université de Bouaké est à la croisée des chemins. Cet établissement d’enseignement supérieur public ne pourra pas accueillir les nouveaux bacheliers pour cette entrée académique. Et les enseignants-chercheurs ne percevront pas leur salaire des mois d’Octobre, Novembre et Décembre 2010. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse tenue hier au sein de cette université par son président le Pr. Poamé Lazare Marcellin. « Les crédits budgétaires alloués à cet institut n’arrivent pas à payer les salaires des enseignants, le personnel d’encadrement, administratif et technique, encore moins de recevoir les nouveaux bacheliers », a expliqué le premier responsable de cette structure. Il a également ajouté que les primes de recherches des enseignants, les heures complémentaires de l’année 2008-2009 et les heures supplémentaires du troisième trimestre du personnel administratif et technique ne pourront pas être réglées. C’est la seule université publique, à en croire le Pr.Poamé Lazare, dont les vacations dans certaines filières absorbent plus de 30% des crédits budgétaires affectés à la formation. Le président de l’Université de Bouaké se dit très préoccupé par cette situation. « Notre retour à Bouaké est compromise, car le projet de budget de 2011 ne prend pas en compte ce volet. Le rattrapage des cours des étudiants de Bouaké à Bouaké n’est pas également pris en compte », a poursuivi le Pr Poamé Lazare. A cela s’ajoutent la non prise en compte de la recherche scientifique et le coût de la formation des nouveaux bacheliers. Lequel s’élève, selon lui, à environ 400 millions de FCFA. Et sans ce montant, a-t-il précisé, cette université ne pourra accueillir les nouveaux bacheliers. Aussi a-t-il annoncé la construction d’une nouvelle université à Bouaké dénommée l’« Université de Bouaké la Neuve ». Le coût de réalisation est estimé à 50 milliards de FCFA.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé
