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Politique Publié le jeudi 23 septembre 2010 | Le Patriote

Anne Désirée Ouloto (Porte-parole principale d’ADO) à Gbagbo : “Notre Armée n’est pas une milice privée”

© Le Patriote Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Mme Anne Désirée Ouloto, porte-parole principale de campagne du Dr Alassane Ouattara (RDR)
Mme Anne Désirée Ouloto, porte-parole principale du Dr Alassane Dramane Ouattara a invité, hier lors de sa désormais traditionnelle conférence de presse, l’Armée à demeurer neutre lors de la présidentielle du 31 Octobre. Nous vous proposons de larges extraits de son discours.

«Nous sommes à jour J- 39 d’une ère nouvelle pour notre pays.
Notre souci permanent d’une élection juste et transparente, conditions pour des résultats acceptés par tous, semble sérieusement être pris en compte par la CEI qui met tout en œuvre pour garantir au peuple de Côte d’Ivoire, des élections dont le verdict ne devrait souffrir d’aucune contestation.
Le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, candidat du Rassemblement des Républicains (RDR) à cette élection présidentielle, du 31 octobre, tient à des élections qui se dérouleront dans un climat apaisé, emprunt de fraternité et de courtoisie. Nous l’avons maintes fois rappelé.
C’est ce qui justifie d’ailleurs l’appel lancé hier à Ouagadougou par les membres du Cadre Permanent de la Concertation à la 7ème réunion présidée par le facilitateur Blaise Compaoré, président du Burkina Faso « … au sens patriotique et à l’esprit de fair-play des candidats et de leurs partisans pour le respect par tous du verdict des urnes à l’issue du scrutin».
Pour ce faire, nous continuons d’interpeller la CEI quant à sa rigueur, à son impartialité et à la transparence dans l’organisation de ce scrutin qui permettra au pays d’entrer dans une nouvelle ère de stabilité et de prospérité.


Sa responsabilité est donc lourde!

L’évolution de l’actualité socio politique relative à la fin du processus de sortie de crise et à l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, vient hélas troubler quelque peu la sérénité et la quiétude des Ivoiriens épris de paix, qui voient en cette prochaine élection, comme notre candidat Alassane Dramane Ouattara, la seule issue honorable de sortie de crise pour la Côte d’Ivoire.
En effet, si la CEI semble rassurer les Ivoiriens quant à sa ferme volonté et à sa capacité à organiser l’élection présidentielle de façon juste, transparente et équitable, la question relative à la sécurisation du processus électorale reste entière. (…)
Vous conviendrez avec nous pour dire que de telles informations sont de nature à créer un sentiment de suspicion quant à l’objectif recherché par monsieur Laurent Gbagbo qui, il y a un peu plus d’un mois, à l’occasion de nominations aux grades de généraux de hauts dignitaires de l’armée, les interpellait en ces termes: «Si je tombe, vous tombez!»

Pis, à l’occasion de l’ouverture de la CRS de Divo qu’il tenu à présider personnellement, monsieur le candidat Laurent Gbagbo, candidat-président, invitait les policiers « … à mater, à mater sans réfléchir… ».

Que retenir de tout cela?

1. Achat d’armes parle FPI via le ministre Amani N’Guessan Michel ;

2. Implication de hauts cadres du FPI proches de Laurent Gbagbo dans cette opération dont Kadet Bertin et Sama César Henri ;

3. Organisation d’un mouvement de mutations à la police à moins de 40 jours de l’élection présidentielle ;

4. Organisation d’un vaste mouvement préfectoral et sous-préfectoral sur toute l’étendue du territoire national ;

5. Remise en cause des dispositions de sécurisation du processus électoral telles que prévues par les dispositions III relatives aux forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire de l’Accord Politique de Ouagadougou, et par l’accord complémentaire IV de cet APO qui indiquent clairement que toute la sécurisation des élections incombe au CCI uniquement qui devra être appuyé en cas de besoin par les forces impartiales (Licorne et ONUCI). Le Communiqué final du 7ème CPC du 21 septembre 2010 à Ouaga le confirme à juste titre ;

6-Mise en place d’un dispositif de sécurisation de l’élection présidentielle parle FPI, au mépris des Accords Politiques de Ouagadougou ;

7-Instauration d’un climat de terreur par le FPI avant l’élection présidentielle qui confirme la rumeur selon laquelle le FPI s’organise pour empêcher des Ivoiriens d’accomplir leur devoir civique en participant au choix du futur président de la République.


Que prépare donc le FPI? Que réserve-t-il au peuple de Côte d’Ivoire?

Nous avons de réelles raisons d’être inquiets!

Toutefois, la ferme volonté des Ivoiriens à donner une chance de survie à notre pays en mettant un terme à la gestion chaotique et désastreuse du FPI et de la Refondation, Nous donne des raisons d’espérer.

Seul, Laurent Gbagbo jamais ne réussira à asservir le peuple de Côte d’Ivoire en mettant à son service notre armée nationale.

Nous devons avoir à l’esprit qu’aujourd’hui, monsieur Laurent Gbagbo est aussi candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain ; toute chose qui devrait l’emmener à plus de sagesse et de mesure dans ses manœuvres.


Le pouvoir appartient au peuple.

Il retournera au peuple le 31 octobre qui le donnera à celui des quatorze candidats qui lui inspire le plus de confiance ; qui lui parle de paix et qui de surcroît est capable d’apporter des solutions à tous ses problèmes.

Après avoir échoué dans sa tentative de détourner les attributions et missions de la CEI au profit du ministre Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur et chef, le ministre tente à présent d’organiser une sécurisation parallèle du processus électoral.


Ceci est inacceptable !

Prenons garde à cette tendance du FPI à vouloir coûte que coûte impliquer notre armée dont nous sommes si fiers et nos Forces de défense dans son approche antidémocratique.

Une armée qui évolue dans un pays non démocratique perd sa splendeur, ses lettres de noblesse, en se rabaissant au rang de milice.

Alassane OUATTARA tient au respect de notre armée qui est une institution et qui participe à la souveraineté du pays ; souveraineté qui appartient au peuple. Elle ne saurait en aucune façon se retourner contre ce peuple dont elle doit garantir la souveraineté.

Un militant n’est pas un sous-homme, ni un robot, encore moins un animal qui n’a pas droit à la réflexion.

Aussi, importe-t-il de rappeler que selon le règlement militaire, « Tout ordre qui engage la responsabilité pénale et pécuniaire du militaire doit être refusé ».

Personne n’a le droit de remettre en cause les importants acquis de sortie de crise. Personne !
Nous avons tous fait notre part : Forces Nouvelles, Opposition, Société Civile, Chefs religieux et traditionnels. Tous ! Même le FPI n’a pas pu résister et s’est laissé emporter par cette dynamique.
Le corps préfectoral, l’armée et les forces de Défense et de Sécurité doivent également faire leur part!

Ils veulent faire leur part. Nous en sommes convaincus.

Pourquoi alors les embarrasser avec ces nominations et ces mouvements à quelques semaines de l’élection présidentielle?

Pourquoi les maintenir entre le marteau et l’enclume en leur donnant des ordres qui dans leur exécution mettra profondément à mal leur conscience républicaine?

L’armée ne doit soutenir aucun candidat. Elle ne doit pas non plus soutenir le candidat Laurent GBAGBO.

Et si ce candidat tombe au soir du 31 octobre 20140, l’armée et nos généraux ne tomberont pas parce que notre pays ne doit pas tomber avec Laurent GBAGBO !

D’ailleurs, monsieur Laurent Gbagbo en sa qualité de chef de l’Etat sortant, chef suprême des ramées, devrait donner l’exemple par une attitude républicaine, et donc en prenant à son compte les missions de l’armée.

Chers amis de la presse, mon candidat Alassane Dramane Ouattara a conscience que notre armée a le profond désir de retrouver avec la nouvelle Côte d’Ivoire, sa splendeur et son prestige.
Le soldat doit demeurer au service de son pays, uniquement de son pays, et non au service d’un clan, soit-il présidentiel.

C’est la raison pour laquelle nous pensons que nos Forces de Défense et de Sécurité peuvent et doivent nous aider à accepter le verdict des urnes ;

Elles peuvent et doivent favoriser la participation de tous les citoyens, sans considération ethnique, religieuse ou politique à ces élections que nous souhaitons justes et transparentes, afin de garantir l’acception du verdict des urnes par tous, y compris par la minorité présidentielle ; et ce, dans un esprit fair-play comme vient de le recommander le dernier CPC en présence du candidat-président Laurent Gbagbo.

Mettons alors immédiatement en scelle le Centre de Commandement Intégré (CCI), seul habilité à la sécurisation du processus électoral, avec le concours des forces impartiales, gage d’une élection présidentielle juste, transparente et équitable, pour des résultats acceptés par tous.

Il y va de l’intérêt du pays!

Anne Désirée OULOTO
Porte-parole Principale d’ADO
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