Les tenants du régime de la réfondation ne veulent pas emboucher la trompette de l’apaisement du climat social. C’est l’avis de plusieurs Ivoiriens avec l’annonce, à coups de tapages médiatiques, du "Concert de chants patriotiques". Pour nombre de nos compatriotes, ce concert, initié par Simone Ehivet Gbagbo, l’épouse de Laurent Gbagbo se présente, inévitablement, comme une tribune pour réchauffer le climat social plus ou moins apaisé depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007. En fait, la première dame, en organisant ce concert, offre une tribune pour ressasser ces chansons à la thématique outrancièrement hostile à "la rébellion" et à ceux que les partisans de Laurent Gbagbo taxent, de façon péremptoire, « d’ennemis de la République ( ?) », c’est-à-dire ceux qui ne sont pas du même bord politique que le locataire du Palais du Plateau. Mais, également, la question que l’on se pose est de savoir s’il est opportun de remettre, encore, au goût du jour, ces chansons composées à un moment donné, dans un contexte particulier. En son temps, les deux parties que sont la rébellion qui occupait 60% du territoire ivoirien, depuis le 19 septembre 2002, et les forces loyalistes se regardaient en chiens de faïence. Et l’on peut comprendre que des artistes, sûrement instrumentalisés par les responsables de la galaxie patriotique, composent des chants hostiles à d’autres Ivoiriens. Mais, à un mois seulement de la présidentielle, fixée au 31 octobre prochain, est-il besoin de rabâcher les oreilles des Ivoiriens avec ces chants ? Alors comme les écrivains de la période post-Négritude le disaient, "Lorsque le rythme du tam-tam change, les pas de danse aussi doivent changer». Le contexte n’étant plus le même, la Première dame devrait songer à un concert où des artistes viennent chanter ou appeler à la cohésion nationale.
Ce qui irrite aussi les Ivoiriens, c’est la catégorisation que fait Simone Gbagbo à l’occasion de ce spectacle. Aujourd’hui, avec le phénomène de la piraterie, les artistes ivoiriens, pour ceux qui ont la chance de le voir, tirent le diable par la queue. Sinon, beaucoup d’entre eux sont malades et ne parviennent pas à se payer les soins primaires de santé. Alors, si c’est une œuvre de reconnaissance qu’elle veut mener à l’endroit des artistes, Simone aurait pu ouvrir davantage la liste. Quant à M.S, artiste chanteur qui a participé à la première œuvre discographique des chants patriotiques, mais ne figurant pas sur le conducteur du concert, il dénonce la discrimination dans le choix : « J’ai été écarté avec beaucoup d’autres artistes parce que, selon un membre du comité de pilotage, nous avons accepté de jouer aux meetings de certains leaders politiques autres que Laurent Gbagbo ». Pour cet autre artiste, au nombre de ceux qui sont retenus, mais qui préfère nous parler sous anonymat, il se veut clair : « Mon cher, on a chanté au début de la crise on n’a rien eu. Les patrons de la galaxie patriotique allaient prendre de grosses sommes à la présidence et ne nous donnaient rien. Si avec ce concert on perçoit le cachet qu’on nous a promis, nous, nous n’allons pas cracher dessus ! »
Autre confidence, notre interlocuteur avoue que les cachets promis aux artistes varient « entre deux cent cinquante et cinq cent mille francs CFA ».
Jean- Antoine Doudou
Ce qui irrite aussi les Ivoiriens, c’est la catégorisation que fait Simone Gbagbo à l’occasion de ce spectacle. Aujourd’hui, avec le phénomène de la piraterie, les artistes ivoiriens, pour ceux qui ont la chance de le voir, tirent le diable par la queue. Sinon, beaucoup d’entre eux sont malades et ne parviennent pas à se payer les soins primaires de santé. Alors, si c’est une œuvre de reconnaissance qu’elle veut mener à l’endroit des artistes, Simone aurait pu ouvrir davantage la liste. Quant à M.S, artiste chanteur qui a participé à la première œuvre discographique des chants patriotiques, mais ne figurant pas sur le conducteur du concert, il dénonce la discrimination dans le choix : « J’ai été écarté avec beaucoup d’autres artistes parce que, selon un membre du comité de pilotage, nous avons accepté de jouer aux meetings de certains leaders politiques autres que Laurent Gbagbo ». Pour cet autre artiste, au nombre de ceux qui sont retenus, mais qui préfère nous parler sous anonymat, il se veut clair : « Mon cher, on a chanté au début de la crise on n’a rien eu. Les patrons de la galaxie patriotique allaient prendre de grosses sommes à la présidence et ne nous donnaient rien. Si avec ce concert on perçoit le cachet qu’on nous a promis, nous, nous n’allons pas cracher dessus ! »
Autre confidence, notre interlocuteur avoue que les cachets promis aux artistes varient « entre deux cent cinquante et cinq cent mille francs CFA ».
Jean- Antoine Doudou