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International Publié le jeudi 23 septembre 2010 | Le Temps

Cinquantenaire du Mali : Quand Aqmi ``empoisonne`` la fête :

L'ingérence de l'armée française sur le territoire malien vivement décriée

22 septembre 1960 - 22 septembre 2010, la République du Mali a eu cinquante ans d'indépendance, hier mercredi. Un 50e anniversaire partagé entre la gestion stricte et rigoureuse de la frontière désertique avec le Niger où sévissent les activistes de Al qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ''l'ingérence'' de l'armée française sur le territoire malien sans autorisation préalable.

S'il y a quelques défections parmi les chefs d'Etat annoncés, notamment le Président Laurent Gbagbo de Côte d'Ivoire représenté par son Premier ministre Guillaume Soro, François Bozizé de la Centrafrique, Abdoulaye Wade du Sénégal représenté par son ministre de fils Karim. Et que le Président Nicolas Sarkozy de la France a brillé par son absence se faisant remplacer par Brice Hortefeux. Toutefois, il est à noter que le peuple malien a célébré ce cinquantenaire de sa souveraineté nationale avec faste et en présence de plusieurs hôtes de marque composés de chefs d'Etat et de gouvernement, un prince, Sas le Prince Agha Kan, des présidents des institutions et organismes internationaux. Ce sont entre autres les Présidents du Burkina Faso, de la Libye, du Tchad, du Congo, du Togo, de la Mauritanie, de Sao Tomé et Principe et de la Guinée Conakry. L'on notait également, les présidents des Assemblées nationales du Cameroun, du Gabon, de l'Algérie, de la Corée du Nord, de la République démocratique de Congo, un ancien chef d'Etat de l'Algérie. C'est un cinquantenaire au cours duquel le Président Amadou Toumani Touré a rendu hommage aux " disparus et aux vaillants combattants maliens qui ont donné leur vie en sacrifice pour que le Mali retrouve sa souveraineté " Dans ses hommages, Att est longuement revenu sur les anciens combattants africains en général et maliens en particulier. “Ces derniers, se souviendra le maître de cérémonie du cinquantenaire, ont combattu pour la France en Indochine, en Algérie et lors du débarquement de Normandie ". Un triste souvenir qui n'est pas sans rappeler les évènements qui se déroulent au Niger voisin. Pays qui partage le désert avec le Mali et où sévissent des activistes du mouvement Aqmi (Al qaïda au maghreb islamique). Même si la proximité du Mali avec le Niger voisin n'a pu entacher le bon déroulement de la fête, dans la capitale malienne les populations ne voient pas d'un bon œil l'intervention de l'armée française sur le territoire malien sans en avertir au préalable les autorités. Officiellement à Bamako, personne n'en fait cas, mais l'on n'hésite pas à qualifier cette intervention de l'armée française de " maladresse de la France qui oublie que le Mali est un Etat souverain qui a aujourd'hui 50 ans ". Bref, les festivités du cinquantenaire du Mali étaient-elles l'occasion tout rêvée pour les autorités maliennes de procéder à une opération de dissuasion ? Certains propos entendus ici et là et la colère de plus en plus grandissante dans les chaumières bamakoises vis-à-vis de la France, amènent à croire à une telle option. Dès 8h déjà, l'avenu du Mali, lieu choisi pour la célébration de ce cinquantenaire est prise d'assaut par des Bamakois comme dopés, et autres visiteurs touristes venus des pays voisins. La matinée de ce mercredi 22 septembre a été essentiellement consacrée au défilé militaire de l'armée malienne, sous la musique principale du génie militaire. A 9h30, le Général 5 étoiles, le Président Amadou Toumani Touré chef de l'Etat du Mali fait son entrée place Avenue du Mali. En sa qualité de chef suprême des armées maliennes, il passe ses troupes en revue avant de regagner ses hôtes sous la tribune des officiels d'où il suit le défilé militaire. Il faut le dire tout net, les autorités de la République du Mali ont fait un bel étalage de leurs armements. Avertissement à tous les activistes provocateurs. C'est un défilé militaire de 3h (de 10h à 13h pile) au cours duquel l'armée malienne s'est laissée apprécier par son peuple et les nombreux visiteurs. Tout y a été mis pour rassurer les Maliens sur la capacité et la force de frappe de leurs armées : de terre, air et toutes ses autres composantes à travers des unités spéciales dont certaines sont dotées de missiles sol-sol sol-air et autres armes de guerre redoutables. Qui, selon le commentateur un colonel de l'armée malienne, ne sont qu'un aperçu de l'armement de la garnison de Bamako et que les trois autres régions du pays possédaient chacune son autonomie de feu. Déjà la veille de ce cinquantenaire, le Président Amadou Toumani Touré donnait le ton lors de son " discours à la Nation ". " Le peuple du mali a toujours exprimé sa volonté de partager avec tous les peuples du monde. Mais il voudrait aussi que l'on respecte sa souveraineté. (…) ". A prévenu le Général 5 étoiles Toumani Touré. Qui, au plan économique, a montré toute sa détermination à faire avancer le Mali. " Je me prépare à faire face aux défis du développement. Il y a des défis à relever et des victoires certaines ". Après le défilé militaire, la fête a continué, tous les officiels ont été conviés à un garden party au Parc national du Mali inauguré à l'occasion. Dans la soirée, Maliennes et Malien se sont retrouvés dans les ruelles de Bamako pour une ''Retraite aux flambeaux'' et invités à s'émerveiller, à minuit, des feux d'artifice. Le défilé civil lui, a lieu ce matin même dans le prolongement des festivités du cinquantenaire qui prennent fin le vendredi 31 décembre.

Simplice Allard
(Envoyé spécial à Bamako)
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