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Société Publié le vendredi 24 septembre 2010 | Le Nouveau Réveil

Revendications au ministère de l`Environnement, hier : Des agents des Eaux et Forêts assiègent le cabinet du ministre Karim Fadika

Des agents des Eaux et forêts ont encore fait parler d'eux, hier. En effet, après l'épisode de Sophia immobilier où certains avaient élu domicile pour réclamer l'argent prélevé par ladite société, d'autres ont envahi, hier, le cabinet du ministre de l'Environnement et des eaux et forêts, Karim Fadika, au 19 ème étage de la tour D à la cité administrative au Plateau. Renseignements pris, ils voulaient d'abord en savoir davantage sur l'argent disponible dans la régie financière des Eaux et forêts. Ensuite, ils s'opposaient à une décision récente du cabinet du ministre qui, disent-ils, contourne les agents et permet à des responsables du ministère de s'enrichir au détriment de l'Etat. Armes de guerre en main, habillés en treillis, vêtus de tee-shirts noirs sur lesquels, on pouvait lire " Commando forestier ", ces agents étaient visibles, dehors devant la tour D de la Cité administrative, dans le hall des ascenseurs mais surtout au 19 ème étage, au cabinet du ministre Karim Fadika. " Attendez en bas, le général Mangou est là ", nous ont dit des agents lorsque nous avons essayé de descendre de l'ascenseur qui nous a conduit à cet étage de l'immeuble. L'ambiance était surchauffée. Nombreux dans le couloir du 19 ème étage, ils étaient visiblement préoccupés par le résultat des pourparlers qui se déroulaient dans le bureau du ministre avec le général Mangou, chef d'état-major. A 15 h 10, le général Mangou descend de l'ascenseur et part. Tous les agents des Eaux et forêts sont invités à monter au 13 ème étage pour une concertation. Celle -ci dure environ une heure et dans le calme, par petits groupes, " les bérets verts " qui disent n'avoir pas opéré une prise d'otage ou une séquestration, ont quitté les lieux. " Le cabinet du ministre va certainement réagir pour donner sa version ", nous a confié un membre du cabinet du ministère de l'Environnement et des Eaux et forêts.




Adjudant Gaba : “Le ministre veut constituer un budget pour la campagne de son parti, le Pit”

A l'issue des discussions, l'Adjudant Gaba et le Sergent chef, Kouakou Yao, ont expliqué les contours de la colère des agents des Eaux et forêts contre le ministre Karim Fadika.

Beaucoup de soldats des Eaux et forêts ont assiégé les locaux du ministère des Eaux et Forêts. Que se passe-t-il ?
En 2009, nous avons créé la régie des Eaux et Forêts. Le régisseur de la présidence nous a avancé la somme de 400 millions. Les 400 millions ont vite fait de baisser à 300 millions. Un peu plus tard, cette somme s'est retrouvée à 70 millions. Il y a eu enquête et le directeur de cabinet de la présidence nous a dit qu'il y a eu malversations. C'est eux qui ont fait pression sur le ministre Karim Fadika qui a désigné deux de ses conseillers techniques qui nous ont rencontrés et qui ont pris connaissance du dossier. Le ministre nous a reçus. Il a accepté tous nos points de réclamation. Et il a dit qu'il est prêt à payer les 78 millions.

Qu'avez-vous encore à reprocher au ministre ?
Les Eaux et Forêts font des corridors mixtes. Nos patrons sont venus travailler pour leur parti, le Pit. Donc, ils font de l'exploitation forestière. Il y a des camions qui viennent du Nord avec le produit forestier. Dès qu'on veut procéder au contrôle, il y a un message qui vient du cabinet pour nous faire injonction de libérer le camion. Pour nous, c'est une manière de fragiliser notre régie. Car, les documents administratifs forestiers sont vendus à la direction de la production industrielle. Le ministre a fait des calculs. Un camion qui arrive au corridor de la Gesco, arrive avec 6 carnets. Un carnet est vendu à 12 000 f. Cela fait 720 000 f si 10 camions passent par jour. C'est par rapport à cela que le ministre a sorti une note de service qui dit qu'un service spécifique sera à un corridor que lui-même a choisi. Ainsi, par la route internationale, il veut évacuer tous ses produits. On n'est pas obligé de libérer des camions sans savoir ce qu'ils contiennent car, administrativement, quand ton chef décide, tu es obligé de respecter. Mais dans l'armée, quand tu estimes que ça pose un préjudice, tu peux refuser. Alors on s'est dit que si on continue de travailler dans ces conditions, la régie sera affectée. C'est ainsi que nous avons contesté la note de service. Nous avons dit qu'il y a vice de procédure. Le corridor n'a pas un caractère économique. Mais quand un ministre donne l'ordre pour dire que le corridor doit rendre compte à un régisseur et à hauteur de 2 millions par corridor, nous disons non. Le ministre veut constituer un budget pour la campagne de son parti, le Pit.

Vous avez donc pris le ministre en otage ?
Nous n'avons pas pris le ministre en otage. Lorsque la note est sortie, le ministre a demandé aux supérieurs hiérarchiques de la faire appliquer et au besoin de sanctionner des agents qui s'y opposeront. Nos responsables lui ont proposé devant notre refus d'appliquer la note, de rencontrer les représentants de chaque service. Cela n'a jamais été fait et mercredi dernier, il a convoqué nos chefs pour leur réitérer que sa décision doit être appliquée sans conditions sinon il sanctionne tout le monde. C'est ainsi que nous avons décidé de venir à son cabinet pour qu'il nous reçoive.

Après la rencontre, qu'allez-vous décider ?
Il s'agit de la régie des Eaux et Forêts (c'est le sergent chef Kouakou Yao qui parle). L'argent n'a pas été donné. Nous allons convoquer une Assemblée générale pour dire à nos camarades qu'à la fin de ce mois, ils doivent venir percevoir leur prime. On a 78 millions à partager. L'argent de notre fonds de prévoyance a été détourné.

Est-ce que vous arrêtez votre mouvement ?
Oui, le mouvement est suspendu puisque le ministre nous a demandé de lui faire des propositions. Nous faisons partie des Forces de défense et de sécurité (Fds). Donc, quand le Général a appris qu'il y a des agents qui sont mécontents, aussitôt il est venu. Il est en parfaite harmonie avec nous. Quand il nous a écoutés, il a demandé qu'avec le ministre, nous nous asseyions et que nous débattions des problèmes.
Diarrassouba Sory


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