Une vie au Félicia : Radio de charme

Je l’écrivais ici, il y a quelques semaines, en football, image condensée de nos vies, chacun à son histoire. Dès l’enfance ou l’adolescence, il suffisait d’un rien pour déclencher une passion pour des couleurs, des idoles. Et la plupart du temps, cet orgasme originel se produisait lorsque l’on commençait… à lire et à écrire. Dans les années 70, par exemple, comment pouvait-on ne pas succomber au charme de l’homme d’Asmara, Laurent N’ Dri Pokou, interviewé dans Fraternité Matin par Jean Pierre Ayé ou Thiam Belafonte ? Comment pouvait-on ne pas craquer pour Pascal Miezan « Pascalino », dès le début des années 80 à la Une de l’hebdomadaire local Ivoire Dimanche et mis en exergue en pages centrales par Alphonse Boolouamou ? Pour les jeunes hommes de mon époque, des années 70, il y avait surtout… la radio. A eux seuls, les noms prononcés déclenchaient l’action dans nos esprits. Quand vous tombiez sur le volubile Eugène Kacou, avec ses six cylindres dans la gorge, en train de vous faire vivre une demi-finale de Coupe nationale Asec-Stade, il était impossible de ne pas tomber sous le charme des Vincent Kouadio, N’Guessan Bernard, Mama Ouattara, Laurent Pokou…Les collègues d’Eugène Kacou, Anatole Tiama et Diomandé Métouba, étaient des voix plus « soft » qui transmettaient toujours cette force attractive générée par le génie de nos virtuoses de footballeurs. Avec ces grand- frères de la radio nationale, nous visualisions ce que nous entendions. Mieux, nous allions au-delà, dans le mythe futuriste de la légende. Nous étions à l’écoute du cœur de la Côte d’Ivoire : le Félicia. Nos illustres devanciers dans la profession étaient non seulement d’éminents journalistes mais aussi et surtout des conseillers techniques, des éducateurs, des ambassadeurs, des rassembleurs. Permettez-moi de citer leurs noms et de leur rendre un vibrant hommage, rappelé à Dieu ou vivants : Thiam Belafonte, Félicien Koutouan, Paul Kalou, Simplice Zinsou, Jean Pierre Ayé, Joher Yassine, Bamba Siaka...Ils étaient les pionniers du « monument » Fraternité Matin. Le rédacteur en chef, Auguste Séverin Miremont, sans être un fana de foot, se frottait les mains d’avoir une pareille équipe ! Du côté de la RTI, Ahmed Savané, Anatole Tiama, Georges Benson, Diomandé Métouba, Eugène Kacou, Jean Kambiré …ont fait de nous les bons élèves imprégnés de cette légende Ivoirienne. Par la suite, nous avons tenté de vous transmettre cette passion, porte flambeau de cette richesse orange, blanc et vert.

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