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Art et Culture Publié le jeudi 30 septembre 2010 | L’expression

Portrait / Honorus (Portraitiste) - Le self-made-man

Installé au carrefour Las Palmas sur le boulevard Latrille à Cocody Les Deux-Plateaux, le jeune peintre Honorus force l’admiration par les portraits qu’il réalise.

Certains suivent tranquillement leur chemin pendant que d’autres illuminent le leur. Honorus fait partie des «self-made men», qui ont su se donner bonne presse au prix de leur ardeur au travail. De son vrai nom N’Dri Yao Honoré, ce jeune portraitiste se révèle, à 27 ans, comme un artiste promu à un bel avenir. Marié depuis bientôt 1 an et père d’une fille, cet ex-élève du Lycée municipal de Marcory est originaire de Djébonoua, à 15km de Bouaké. C’est après avoir renoncé aux études secondaires en classe de troisième, en 1998, que cet habitant de Marcory a pu se frayer un chemin ailleurs, loin des contraintes qu’imposent les salles de classe. Honorus est venu à la peinture de façon fortuite. Après qu’il a quitté l’école, son père le commet à la gestion du magasin familial, en attendant de lui trouver un métier acceptable. C’est dans cet environnement qu’il découvre ce calme inspirateur propice au rêve, à l’évasion, à la création. Honorus étrenne dès lors le bleu de travail de peintre, activité dans laquelle il se découvre une inspiration hors du commun qu’il est déterminé à entretenir. Mais le vrai déclic se produit lorsque son ami Gnaoré Erick lui offre un livre intitulé «Comment peindre les paysages ?». Honorus ne tarde pas à tomber sous le charme de l’art et décide alors de s’offrir d’autres outils d’initiation artistique. «Je m’ennuyais beaucoup au magasin et j’ai préféré m’occuper en reproduisant les dessins contenus dans les bouquins d’art», révèle-t-il. C’est le début d’une auto-formation qui fera de lui l’artiste qu’il est devenu. Toujours plein d’attention pour tout ce qui touche à l’art, le fils de N’Dri Yao N. Alfred trouve son inspiration partout et à tout moment. Il lui suffit d’un crayon, d’un peu de fusain, de pastel, d’oxyde ou de sanguine, pour immortaliser un visage. Le résultat est impressionnant et chacun y va de son commentaire. Le grand talent manifesté par cet artiste confirme le jugement que lui porte Traoré F. Penatcha. Ce client-admirateur, peintre et ancien élève de l’école nationale des Beaux-arts, trouve Honorus «très bon et très fin dans son travail». Et comme beaucoup de personnes, il est surpris à l’idée que le talentueux portraitiste n’ait jamais fréquenté une école d’art pour affiner son talent. Depuis six ans qu’il pratique cet art, Honorus affirme ne s’être jamais heurté à une difficulté insurmontable. Mis à part le fait qu’acquérir le matériel de travail reste un parcours du combattant. Installé à Treichville (gare de Bassam) à ses débuts, il parvient à se trouver un second lieu de travail au carrefour Las Palmas à Cocody Les Deux Plateaux (Aghien), afin de se rapprocher de sa clientèle. Sur le boulevard Latrille, ses portraits, disposés à ciel ouvert s’offrent aux regards et à l’admiration des passants. Si Honorus a su convaincre, par son talent, Salomon Kalou, footballeur international ivoirien venu lui acheter «son» portrait, il reconnaît tout de même que c’est à peine que les clients acceptent de payer un tableau à sa juste valeur. «Les gens ne s’intéressent pas à l’art ici. Et lorsqu’on fixe les prix, on est obligé de marchander et finalement, de brader le produit», déplore-t-il, vigoureusement. Chez lui, les tableaux sont toujours bien encadrés et les prix, fixés selon le format du portrait. «En général, ils varient entre 25.000 FCfa et 300.000 FCfa», informe-t-il. Avant d’indiquer qu’il a déjà participé à des expositions au Palais de la culture de Treichville en 2006-2007 et à la case des arts de Cocody en 2008. Toute chose qui n’a fait que conforter sa détermination à travailler davantage pour aller plus loin. Au chapitre des projets, Honorus envisage de participer à de grands salons nationaux et internationaux d’exposition d’art, pour booster son inspiration et côtoyer d’autres talents. Le jeune artiste tient à encourager tous ceux qui souhaitent embrasser cet art, même s’il avoue que c’est un univers très controversé. «Les devanciers qui y ont eu du succès n’encadrent pas les plus jeunes. Ils cherchent plutôt à les étouffer», dénonce-t-il. Cette année, il n’a pas pu honorer le rendez-vous du Salon international des arts d’Ouagadougou (Siao), pour des contraintes de temps. «Mais ce n’est que partie remise», conclut-il, plein d’espérance.
Stéphane Assamoi (Stagiaire)
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