Isaïe Biton Koulibaly (écrivain ivoirien) : “Derrière chaque phrase, il y a une pensée solide”

Toutes les deux semaines dans Nord-Sud Quotidien, un écrivain contemporain rend hommage à un auteur qui l’a marqué. Isaïe Biton Koulibaly inaugure cet exercice d’admiration en posant un regard passionné mais sans complaisance sur l’œuvre
d’André Maurois. Son coup de cœur.

«Pour mon coup de cœur littéraire, je dirais ‘’Climats’’ d’André Maurois. C’est un livre que j’ai ramassé quand j’étais adolescent dans une poubelle. Je le lis, chaque année. André Maurois fait partie de mes écrivains préférés à cause de son style fait de simplicité, de clarté, de concision et de rapidité. Un style fluide. Il fait aussi partie de mes maîtres dans les cours que j’ai reçus. Ses
histoires sont poignantes. Des récits de la vie de tous les jours, des histoires universelles. Ce livre m’a permis d’avoir une autre conception de la vie. Il a influencé ma compréhension de la vie sentimentale, celle de la femme. Et, il a joué un grand rôle dans le choix des thèmes que je développe, aujourd’hui, dans mes livres. ‘’Climats’’ est l’histoire d’une femme (Odile Malet), dit-on, tirée d’un fait divers. Dans la première partie, racontée par un homme, Odile fait souffrir son homme (Philippe Marcenat) lors de son premier mariage. C’est une œuvre qui décrit la façon dont un mari endure dans le mariage et comment la femme se comporte. Dans la deuxième partie du livre, dont le récit est fait par une femme, c’est l’homme qui rend, à son tour, dans une union ce qu’il a subi dans son premier mariage. Une histoire qui se termine d’une manière sanglante.
C’est un livre extrêmement important pour la vie de tous les jours, la compréhension de cette vie et même celle de l’homme et de la femme dans le couple et à travers l’amitié. On ne peut pas lire quatre ou cinq pages de Maurois sans être satisfait moralement et intellectuellement. Parce que,
derrière chaque groupe de phrases, chaque paragraphe, il a une pensée humaine assez solide et assez réfléchie ».

Propos recueillis par Sanou A.