Dans la soirée du mercredi 29 septembre, peu avant 21 heures, des prostituées exerçant non loin du marché de Marcory ont offert au voisinage, une scène assez insolite. Excédées par le comportement d'individus qu'elles identifient à des policiers, elles ont pourchassé toutes nues ces derniers qui n'ont dû leur salut qu'à l'usage de leurs armes.
« Filles nues contre hommes en tenue », ce n'est pas le titre d'un film d'action comme on pourrait le penser. Pourtant la scène que les professionnelles du sexe de Marcory ont offerte aux riverains de la voie qui mène du carrefour de la pharmacie de l'Amitié au pont d'Anoumabo, n'a rien à envier à un scénario hollywoodien. La raison du ras-le-bol de ces filles qui exercent le plus vieux métier du monde, est le harcellement constant dont elles se disent victimes de la part de ces soi- disant policiers. Ces derniers, depuis quelque temps, font des incursions quasi quotidiennes sur leur lieu de travail sis autour du petit marché de friperies. Si c'était seulement pour solliciter le savoir- faire de ces filles que ces hommes en treillis font ces descentes nocturnes, les péripatéticiennes ne s'en seraient pas plaint, bien au contraire. Mais ces flics seraient plutôt à la recherche de fric. Tous les soirs, à en croire les différents témoignages, ces individus, sous prétexte de faire des contrôles de pièces d'identité, rackettent systématiquement les passants. Les conducteurs de pousse- pousse et les vendeurs de friperies, pour la plupart des Maliens et des Ghanéens, ainsi que les prostituées du coin, sont leurs cibles préférées. C'est à une véritable razzia que se livrent ces indélicats qui arrachent argent, portables, bijoux et autres biens à leurs victimes. Le mardi 28 septembre déjà, ces drôles de policiers ont fait parler d'eux, avant de récidiver le lendemain mercredi. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les filles très décidées à en découdre avec ces intrus, se sont ruées sur eux, certaines en petite culotte, d'autres, les plus culottées, dans leur plus simple appareil. Une véritable course- poursuite s'est engagée entre ces deux corps, - nus et habillés- du marché de friperies jusqu'à la pharmacie de l'amitié. Il s'en est fallu d'un cheveux, pour que ces jeunes filles à poils, soutenues par les populations venues en renfort, ne lynchent les racketteurs. Sentant la bataille tourner à l'avantage des filles, les hommes en treillis sortent leurs armes et tirent en l'air, avant de s'engouffrer de force dans un taxi. Les coups de feu provoquent un sauve-qui- peut et un gros bouchon au carrefour du marché. Un peu plus tard, des forces de l'ordre sont venues sécuriser le secteur. Depuis deux jours, c'est l'accalmie; cependant, commerçants et habitants du quartier continuent de s'interroger sur la provenance de ces policiers qui ont plutôt l'air de véritables bandits.
Charles d'Almeida
« Filles nues contre hommes en tenue », ce n'est pas le titre d'un film d'action comme on pourrait le penser. Pourtant la scène que les professionnelles du sexe de Marcory ont offerte aux riverains de la voie qui mène du carrefour de la pharmacie de l'Amitié au pont d'Anoumabo, n'a rien à envier à un scénario hollywoodien. La raison du ras-le-bol de ces filles qui exercent le plus vieux métier du monde, est le harcellement constant dont elles se disent victimes de la part de ces soi- disant policiers. Ces derniers, depuis quelque temps, font des incursions quasi quotidiennes sur leur lieu de travail sis autour du petit marché de friperies. Si c'était seulement pour solliciter le savoir- faire de ces filles que ces hommes en treillis font ces descentes nocturnes, les péripatéticiennes ne s'en seraient pas plaint, bien au contraire. Mais ces flics seraient plutôt à la recherche de fric. Tous les soirs, à en croire les différents témoignages, ces individus, sous prétexte de faire des contrôles de pièces d'identité, rackettent systématiquement les passants. Les conducteurs de pousse- pousse et les vendeurs de friperies, pour la plupart des Maliens et des Ghanéens, ainsi que les prostituées du coin, sont leurs cibles préférées. C'est à une véritable razzia que se livrent ces indélicats qui arrachent argent, portables, bijoux et autres biens à leurs victimes. Le mardi 28 septembre déjà, ces drôles de policiers ont fait parler d'eux, avant de récidiver le lendemain mercredi. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les filles très décidées à en découdre avec ces intrus, se sont ruées sur eux, certaines en petite culotte, d'autres, les plus culottées, dans leur plus simple appareil. Une véritable course- poursuite s'est engagée entre ces deux corps, - nus et habillés- du marché de friperies jusqu'à la pharmacie de l'amitié. Il s'en est fallu d'un cheveux, pour que ces jeunes filles à poils, soutenues par les populations venues en renfort, ne lynchent les racketteurs. Sentant la bataille tourner à l'avantage des filles, les hommes en treillis sortent leurs armes et tirent en l'air, avant de s'engouffrer de force dans un taxi. Les coups de feu provoquent un sauve-qui- peut et un gros bouchon au carrefour du marché. Un peu plus tard, des forces de l'ordre sont venues sécuriser le secteur. Depuis deux jours, c'est l'accalmie; cependant, commerçants et habitants du quartier continuent de s'interroger sur la provenance de ces policiers qui ont plutôt l'air de véritables bandits.
Charles d'Almeida