Le prix du kilogramme du cacao pour la campagne 2010-2011 a été fixé à 1100 FCFA comme prix indicatif. L’information a été donnée vendredi dernier par le président du Comité de gestion de la filière café-cacao (CGFCC), Anoh Gilbert, à la capitainerie du Port de San Pedro. “Le prix indicatif que nous annonçons vous permettra de conserver au moins 60% du prix CAF (cours assurance et frêt), conformément aux directives du président de la République, Laurent Gbagbo”, a déclaré Anoh Gilbert. De quelles directives parle le président du CGFCC ? N’est-ce pas le candidat Koudou Laurent Gbagbo qui, à l’opposition promettait un prix indicatif de 3000 à 6000 FCFA le kilomètre de cacao aux paysans une fois au pouvoir ? A-t-il oublié son serment ? Comme le dit l’adage : ‘’Quelque soit la durée de la nuit, il fera jour’’. Aujourd’hui, à l’heure du bilan, le constate est amer. La mise en place de la politique dite de « libéralisation » de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire, par le gouvernement du Front Populaire Ivoirien, dès son accession au pouvoir d’Etat est un leurre. Le secteur de l’exploitation agricole a toutes les difficultés du monde à prospérer. Alors que les dirigeants de cette filière se la coulent douce, les vrais producteurs continuent de souffrir dans les plantations. Là où la caisse de stabilisation (CAISTAB), unique structure de régulation et de cotation de matières premières sous le président Félix Houphouët Boigny avait pourtant permis à ce pays de réaliser beaucoup de choses. Heureusement que le président du CGFCC reconnaît l’éternel problème de financement des coopératives de production et d’exportation. « Les décrets et textes réglementaires régissant le mouvement coopératif agricole sont totalement dépassés et en déphasage avec la réalité du terrain », a-t-il déploré. Comme en 2000, M. Laurent Gbagbo, à la veille des échéances électorales promet encore aux paysans, l’adoption d’un plan de soutien de l’Etat à la réhabilitation des unités industrielles sinistrées pour un coût de 200 milliards FCFA sur trois ans. “Nous allons entreprendre un réexamen du cadre réglementaire des affaires pour améliorer les incitations à l’initiative privée”, renchérie son disciple Bohoun Bouabré. Trop tard M. Le ministre. Les paysans étaient certes ‘’gaou’’ hier, mais ne sont plus prêts à être des ‘’gnata’’ aujourd’hui. Si la récolte s'annonce meilleure que l'an dernier, à 1 million 300 000 tonnes, elle ne sera pas non plus extraordinaire.
Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr
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