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Économie Publié le mardi 5 octobre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Chambre de métier / Koueyou Otokoré Christophe - ‘’Le vrai problème de la chambre, ce ne sont pas les élections’’

A l'occasion du lancement de la régie de recettes et d'avance de la Chambre Nationale des Métiers de Côte d'Ivoire, l'administrateur provisoire, M. Koueyou Otokoré Christophe a dévoilé un pan de l'apport de ce nouvel instrument. Dans cet entretien, il s’explique.

Vous avez été nommé Administrateur Provisoire à la tête du CNMCI pour 10 mois. Cela fait près de 3 ans que vous êtes là. Comment expliquez-vous cela?
La chambre a connu un flottement pendant trois ans. En 2001, les organes ont été renouvelés. En 2006, soit 5 ans après, nous n’avons pas pu renouveler les organes parce qu’il y a eu la guerre. Nous avons douze (12) chambres régionales, dont 4 chambres en zones CNO à savoir Bouaké, Korhogo, Man et Odienné. A ce stade, on ne peut pas faire les élections. En plus de cela, il y’a eu une crise interne entre les élus eux-mêmes. C’est à la suite des remous que l’Etat a pris un décret en mettant en place un comité provisoire pour dix (10) mois, le temps de gérer les affaires courantes, ramener la confiance et organiser les élections. Pour aller aux élections, il nous faut aussi une liste électorale. Il y’ a donc deux paramètres à régler et le troisième, c’est le financement des élections.

N'était-ce pas suffisant pour aller aux élections avec ça ?
C’est le débat. Si je vais aux élections avec un tel nombre, je ne ferai qu’ouvrir une nouvelle crise. Alors que je suis là pour régler une crise. C’est donc ce problème que j’ai posé au niveau du comité de gestion et du cabinet du Ministre. Nous avons donc décidé ensemble, à l’unanimité d’une identification pour aller aux élections pour ne pas qu’on nous traite d’exclusionnistes. Cette identification a été lancée par le ministre. L’autre contrainte, c’est que les quatre (4) chambres en zone CNO étaient fermées. On n’a dû batailler pour ouvrir celle de Bouaké. Il était impossible de faire tout cela en dix (10) mois. Sans les moyens de l’Etat, c’est encore plus difficile. On a dû faire avec l’aide des partenaires et aujourd’hui on est à 35000 artisans identifiés. Une de nos contraintes, c'est le financement des élections. Depuis 2007, nous avons déposé le budget qui s'élève à 169 millions de FCFA mais on n’a pas encore le financement. Nous comprenons, parce que les efforts du gouvernement sont concentrés sur la sortie de crise.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que les artisans peuvent eux-mêmes financer l’élection ? Pourquoi n’empruntez-vous pas cette piste ?
Il faut qu’on soit responsable. Parce que quand, je suis arrivé, la carte d’artisan était à 5000 FCFA. Nous l’avons ramené à 1000 FCFA, estimant que la crise a durement frappé le secteur de l’artisanat. Ils sont incapables de payer alors pourquoi, c’est maintenant qu’ils réagissent ? Il faut être sérieux. Je pense qu’il ne faut pas tromper les gens.

Avec l’installation de la régie, quel est le chiffre d’affaires prévisionnel de la CNMCI ?
Nous avons bel et bien fait des prévisions et c’est sur la base de celles-ci que le ministre de l’Economie et des Finances a mis en place, une régie. Le ministère de l’Economie et des Finances attend 40% sur nos recettes. Si tout marche bien, au minimum, nous serons autour de 5 milliards de FCFA. C’est le chiffre d’affaires prévisionnel d’un exercice. C’est donc avec des actions de cette portée qu’on peut aider le secteur. Ainsi, la chambre pourra faire face à son développement. En somme, le vrai problème de la chambre, ce ne sont pas les élections. Ce qu’il faut d’abord faire, c’est de doter la CNMCI de moyens. Voilà le combat que nous avons à mener. Et nous sommes sur la bonne voie, avec cette régie qui vient d’être lancée. Il faut que les artisans soutiennent ces actions.

Quand vous parlez de bonne voie, à quoi faîtes-vous allusion ? Est-ce au projet du code de l’artisanat?
Je voudrais rendre un hommage au ministre Konaté Sidiki, parce que ce code, nous l’attendions depuis longtemps. Ce code consacre une véritable restructuration du secteur et donne une identité propre à l’artisan. C’est un instrument qui va sortir l’artisan de l’informel. Et même au niveau de la chambre des métiers, c’est un nouveau visage. C’est à une nouvelle chambre des métiers que les artisans auront droit. Les chambres régionales seront autonomes, elles auront leur propre budget, leur propre administration. Ainsi, elles pourront lancer les partenariats pour leur développement. Ce code est un élément déclencheur du développement de l’artisanat. Maintenant on doit se battre pour que ce code qui devait passer par l’assemblée nationale puisse être validé rapidement par ordonnance du chef de l’Etat. Parce qu’on est pressé de participer à la relance post-crise. Il faut que le gouvernement aille plus loin, pour dire au Président de la République de prendre une ordonnance.
K.Hyacinthe

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