Ce lundi, les gérants de la «Librairie la réussite», située à Adjamé-liberté, n’ont pas reçu plus de monde que d’habitude. C’est la quatrième semaine de la rentrée scolaire 2010-2011, mais l’affluence laisse encore à désirer. La petite boutique, élevée entre des box de vente de vêtements, ressemble à un magasin clos. «Les clients viennent au compte-gouttes», indique le gérant. Un monsieur, puis une dame sont passés regarder la liste des manuels scolaires (du Cp1 à la classe de terminale) affichée à la porte, puis sont repartis. Dans la zone, c’est la même ambiance dans les librairies. Les gérants des petites librairies par terre, eux, pleurent. «Depuis que la rentrée a commencé, ça ne marche pas», témoigne un vendeur qui a installé son box sous la «pharmacie le bélier». Au Vallon, la boutique «à tout bas prix» qui fait une spéciale rentrée scolaire, (uniquement vente de cahiers) n’est pas sollicitée, non plus. Seule la librairie de France, à Sococé (Cocody), semble tirer son épingle du jeu. Elle est un peu plus sollicitée. Les parents d’élèves expliquent leur réserve de diverses manières. «C’est parce qu’il n’y a pas d’argent», avance M. Cissé, un client rencontré à la librairie de France. Il a préféré acheter la moitié des fournitures scolaires de ses trois enfants. Le reste attendra la fin du mois. Beaucoup jouent la prudence à cause des élections prévues le 31 octobre. Commentaire d’un parent d’élève dont la liste des fournitures attend, pour l’instant, dans le tiroir : «Les cours n’ont pas encore débuté dans plusieurs établissements. Je préfère attendre la fin du mois d’octobre avant de m’investir dans la rentrée scolaire de mes enfants. C’est une période très sensible».
Raphaël Tanoh
