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Économie Publié le mercredi 6 octobre 2010 | Nord-Sud

Conséquence du recensement des fonctionnaires : Les services administratifs perturbés

L’Etat qui entend maîtriser l’effectif des fonctionnaires, a initié depuis le 27 septembre une opération de recensement qui, malheureusement, entache le bon fonctionnement de plusieurs services.

L’administration ivoirienne est en difficulté. De nombreux services administratifs connaissent, de plus en plus, des moments de perturbation à cause de l’opération de recensement des fonctionnaires et agents de l’Etat, lancée depuis le 27 septembre. Si certains services sont obligés de fermer, d’autres par contre sont confrontés à une baisse de leurs effectifs. Toute chose qui crée d’énormes désagréments aux usagers. C’est le cas, par exemple, de la Direction des participations et de privatisation, logée au 14ème étage de la tour C au Plateau. «Depuis hier (ndlr : lundi), toutes nos secrétaires ne sont pas en place parce qu’elles sont allées se faire identifier. A cause du travail minutieux des agents recenseurs, beaucoup d’entre elles font des allers et retours sans être satisfaites. Et durant tout ce temps, elles n’arrivent pas à travailler véritablement», dénonce A.M., un agent de cette direction, ce mardi 5 octobre.

Des agents disparaissent !

Selon lui, cette situation a une incidence fâcheuse sur leurs activités. Puisque de nombreux rendez-vous qui devraient être organisés avec les opérateurs économiques pour le traitement de certains dossiers, ont été annulés. «En principe, on nous fait croire que le recensement doit durer au plus un jour pour un agent. Mais avec ce qui se passe, nous sommes en droit de nous inquiéter des nombreux dysfonctionnements qu’une telle situation engendre. Un jour sans travail coûte forcément à l’Etat», ajoute-t-il. Dans les services du ministère de l’Environnement et des Eaux et forêts, la situation n’est pas aussi reluisante. Car, le vendredi 1er octobre, la Direction de la documentation et de la conservation, située au 11ème étage de la tour D n’a pas ouvert ses portes. Le chef de service Kouadio Koffi Georges est visiblement remonté lorsqu’il aborde la question. «Je suis seul dans mon service. Vendredi dernier, lors de mon passage devant les recenseurs, j’ai été obligé de fermer simplement mon bureau. Alors que c’est un service public qui reçoit, à longueur de journée, de nombreux étudiants et d’autres visiteurs qui viennent faire des recherches», explique-t-il. A l’en croire, les fonctionnaires ne sont pas opposés au recensement. Bien au contraire, dans la mesure où l’objectif visé par les pouvoirs publics est d’avoir une maîtrise de l’effectif des fonctionnaires afin de bien contrôler la masse salariale. Il aurait donc souhaité que les agents commis à cette tâche, se déplacent vers les différentes structures administratives. Ce qui, à ses yeux, leur permettra de constater de visu, la présence effective des travailleurs à leur poste et pourra réduire par conséquent, les «pertes de temps inutiles» qui affectent négativement le fonctionnement de l’administration publique. «Cela pourrait être un moyen de contrôle beaucoup plus efficace. Or, on nous demande d’aller dans des centres déjà identifiés pour ce travail. Mais en réalité, rien ne dit que ceux qui vont faire leur recensement, sont régulièrement à leur poste. Parce qu’il y a des agents qui ne sont jamais présents au travail», critique Kouadio Koffi. Au niveau du ministère de la Construction, de l’Urbanise et de l’Habitat, si l’absentéisme pour cause de recensement n’est pas encore trop important, on craint tout de même un impact sur le résultat attendu. D’autant que le traitement de certains dossiers pourrait prendre encore un délai assez long. «Dans notre service, les agents sont en nombre important. Donc, l’absence d’un seul pendant un jour, ne paralyse pas forcément le service. Mais, il faut reconnaître que les résultats attendus peuvent s’impacter négativement», commente Hien Solo, conseiller technique au ministère de la Construction. C’est vrai que cette opération ne touche pas, pour l’instant, les fonctionnaires des villes de l’intérieur.

Les résultats affectés ?

Mais de nombreuses zones en pâtissent parce que des agents de l’Etat, bien qu’en fonction dans ces villes, sont programmés à Abidjan pour leur identification. «Je suis venu de San Pedro depuis lundi, pour faire mon recensement à Abidjan. Parce que c’est ici que se trouve mon compte bancaire. J’ai dû abandonner mes malades pour deux jours. C’est vraiment énorme», fait remarquer Dr. KT, médecin dans l’hôpital public de la cité portuaire. Il faut rappeler que le ministère de la Fonction publique et de l’emploi, initiateur de ce processus d’identification, compte assainir l’administration publique, la crise ayant favorisé une certaine anarchie dans le milieu. Il veut désormais avoir, chiffre à l’appui, une idée exacte du nombre de fonctionnaires dont dispose la Côte d’Ivoire et radier ceux qui ne le sont plus. L’opération qui en est à sa première phase concerne 3.600 fonctionnaires qui ont leurs soldes à Abidjan.

Cissé Cheick Ely
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