Beaucoup de personnes l’ignorent. Un corps qui vient d’arriver à l’aéroport, ne se récupère pas sans être dédouané. Oui, comme un colis.
Malmo est décédé. Son corps doit revenir au pays. Ce mardi, il faut se rendre à l’aéroport de Port-Bouët pour savoir où l’on devra récupérer son cadavre. Sous des rayons solaires ardents, un des vigiles de l’aéroport indique le service Fret. C’est là que sont conduites toutes les dépouilles lorsque l’avion les laisse sur le tarmac. En moyenne, un corps y arrive chaque semaine, par avion. C’est un espace assez grand, bouillonnant d’activités. L’entrée est surveillée par des policiers. A l’intérieur, les chariots-élévateurs sont occupés à transporter des cartons. Les véhicules qui entrent et sortent, se disputent l’allée principale. Lorsque le corps arrive, la première chose à faire, c’est d’aller à la Régie.
La «lutte» fait rage autour des corps
C’est la seule agence qui enregistre l’arrivée du mort, après avoir reçu une lettre de transit, délivrée par la compagnie qui a transporté le macchabé. «Monsieur, vous devez vous adresser à un transitaire qui va s’occuper de toutes les courses qui concernent le dédouanement du corps», informe un agent de la Régie. Dans la grande cour du service Fret, les transitaires pullulent, à l’affût des passants. «Vous désirez ?...» Ils sont de plusieurs agences de transit basées à l’aéroport. ADK, S.T.I.V, Gintrans, etc. «Vous êtes-là pour le dédouanement d’un corps ? Je suis votre homme». Chacun a son «récital» pour séduire un «client». «Je suis le plus fiable, le moins cher…» Parmi eux, Yabré Ali, de l’agence de transit S.T.I.V, se montre très convaincant. C’est un quarantenaire, svelte. Son agence est située à l’autre bout du service Fret, entre plusieurs petites agences de transit qui se font rudement la concurrence pour avoir des corps à dédouaner. C’est leur gagne-pain. Chez Ali, le service coûte 166.875 Fcfa. «Moi, je vous le fais à 150.000 Fcfa», propose Alex, de l’agence de transit, Gintrans. «Et moi, je vous fais le plus bas prix : 140.000 Fcfa», indique Angeline de ADK. Ces différents coûts incluent la Lettre de transit, la Déclaration à la douane, les frais Sidam, le Retrait documentaire, l’Ouverture de dossier, la Manutention du corps et la Prestation de transit. C’est simple. «Il est décédé où ? Ghana. Informez-nous du vol qui va le conduire ici et du jour de son arrivée», explique Alex. Au niveau du Ghana, le parent se chargera de payer les frais de voyage du corps. La compagnie qui le transporte, va adresser à la Regie, ici, une LTA. Le retrait de la LTA tourne autour de 25.000 Fcfa. Tous ces frais sont à la charge du transitaire, une fois qu’il est payé. «Ensuite, vous nous apportez la LTA, précise Ali. Vous devez nous apporter aussi une photo de Malmo, son acte de décès, la photocopie de son passeport.» Les transitaires se servent de ces papiers pour constituer la Déclaration à la douane. La douane est juste à l’entrée du service Fret. C’est avec elle que traitent les agences de transit. Ainsi, le dédouanement peut tourner autour de 35.000 Fcfa. Essayez de contourner le transitaire, vous vous mordrez le doigt. «Vous avez la possibilité de passer par Ivoire sépulture (Ivosep), ou par une autre morgue, Anyama, par exemple. Mais, c’est vous qui prenez tous ces frais en charge. Y compris le corbillard. Nous nous chargeons tout simplement de faire sortir le corps. Et c’est 183.000 Fcfa». Ce sont les propos d’une responsable de la douane qui veut bien faire le job, sans que le client ait recours au transitaire.
Quoi qu’il en soit, il faut retenir une chose sur le dédouanement des corps. Après avoir loué le service d’un transitaire, il y a des charges inhérentes au client. Il doit établir le certificat de décès de la victime, trouver une photocopie de son passeport ainsi qu’une photo d’identité qui va constituer le dossier de dédouanement. Il faut surtout régler la question du corbillard, en attendant le jour de l’arrivée du corps. En l’occurrence, celui de Malmo.
Raphaël Tanoh
Nord Sud Quotidien
Malmo est décédé. Son corps doit revenir au pays. Ce mardi, il faut se rendre à l’aéroport de Port-Bouët pour savoir où l’on devra récupérer son cadavre. Sous des rayons solaires ardents, un des vigiles de l’aéroport indique le service Fret. C’est là que sont conduites toutes les dépouilles lorsque l’avion les laisse sur le tarmac. En moyenne, un corps y arrive chaque semaine, par avion. C’est un espace assez grand, bouillonnant d’activités. L’entrée est surveillée par des policiers. A l’intérieur, les chariots-élévateurs sont occupés à transporter des cartons. Les véhicules qui entrent et sortent, se disputent l’allée principale. Lorsque le corps arrive, la première chose à faire, c’est d’aller à la Régie.
La «lutte» fait rage autour des corps
C’est la seule agence qui enregistre l’arrivée du mort, après avoir reçu une lettre de transit, délivrée par la compagnie qui a transporté le macchabé. «Monsieur, vous devez vous adresser à un transitaire qui va s’occuper de toutes les courses qui concernent le dédouanement du corps», informe un agent de la Régie. Dans la grande cour du service Fret, les transitaires pullulent, à l’affût des passants. «Vous désirez ?...» Ils sont de plusieurs agences de transit basées à l’aéroport. ADK, S.T.I.V, Gintrans, etc. «Vous êtes-là pour le dédouanement d’un corps ? Je suis votre homme». Chacun a son «récital» pour séduire un «client». «Je suis le plus fiable, le moins cher…» Parmi eux, Yabré Ali, de l’agence de transit S.T.I.V, se montre très convaincant. C’est un quarantenaire, svelte. Son agence est située à l’autre bout du service Fret, entre plusieurs petites agences de transit qui se font rudement la concurrence pour avoir des corps à dédouaner. C’est leur gagne-pain. Chez Ali, le service coûte 166.875 Fcfa. «Moi, je vous le fais à 150.000 Fcfa», propose Alex, de l’agence de transit, Gintrans. «Et moi, je vous fais le plus bas prix : 140.000 Fcfa», indique Angeline de ADK. Ces différents coûts incluent la Lettre de transit, la Déclaration à la douane, les frais Sidam, le Retrait documentaire, l’Ouverture de dossier, la Manutention du corps et la Prestation de transit. C’est simple. «Il est décédé où ? Ghana. Informez-nous du vol qui va le conduire ici et du jour de son arrivée», explique Alex. Au niveau du Ghana, le parent se chargera de payer les frais de voyage du corps. La compagnie qui le transporte, va adresser à la Regie, ici, une LTA. Le retrait de la LTA tourne autour de 25.000 Fcfa. Tous ces frais sont à la charge du transitaire, une fois qu’il est payé. «Ensuite, vous nous apportez la LTA, précise Ali. Vous devez nous apporter aussi une photo de Malmo, son acte de décès, la photocopie de son passeport.» Les transitaires se servent de ces papiers pour constituer la Déclaration à la douane. La douane est juste à l’entrée du service Fret. C’est avec elle que traitent les agences de transit. Ainsi, le dédouanement peut tourner autour de 35.000 Fcfa. Essayez de contourner le transitaire, vous vous mordrez le doigt. «Vous avez la possibilité de passer par Ivoire sépulture (Ivosep), ou par une autre morgue, Anyama, par exemple. Mais, c’est vous qui prenez tous ces frais en charge. Y compris le corbillard. Nous nous chargeons tout simplement de faire sortir le corps. Et c’est 183.000 Fcfa». Ce sont les propos d’une responsable de la douane qui veut bien faire le job, sans que le client ait recours au transitaire.
Quoi qu’il en soit, il faut retenir une chose sur le dédouanement des corps. Après avoir loué le service d’un transitaire, il y a des charges inhérentes au client. Il doit établir le certificat de décès de la victime, trouver une photocopie de son passeport ainsi qu’une photo d’identité qui va constituer le dossier de dédouanement. Il faut surtout régler la question du corbillard, en attendant le jour de l’arrivée du corps. En l’occurrence, celui de Malmo.
Raphaël Tanoh
Nord Sud Quotidien