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Société Publié le vendredi 8 octobre 2010 | Nord-Sud

Rentrée scolaire - Man : la galère des parents d’élèves

© Nord-Sud Par Prisca
Education nationale - Bingerville abrite le lancement des examens à grand tirage, en présence du ministre Gilbert Bleu Lainé
Mardi 08 juin 2010. Bingerville. Lancement des examens à grand tirage et pose de la première pierre d`un centre polyvalent. Photo: des élèves souhaitant la bienvenue aux ministres
A l’instar des autres villes du pays, la reprise des cours n’est pas effective à Man. Tous les parents d’élèves ne sont pas prêts.

«Mon salaire ne suffit pas pour nourrir ma famille et faire les dépenses de la rentrée scolaire.» Ali Koné, parent d’élève à Man n’a pas encore acheté les fournitures de ses deux fils en 4e et 1ère au lycée moderne de la cité des montagnes. A cause de ces charges familiales auxquelles il doit faire face avec son maigre salaire, il n’a pas réussi à faire des économies pour préparer la rentrée scolaire. Ses enfants risquent d’attendre encore quelques semaines à la maison, le temps qu’il obtienne les moyens nécessaires. Morou Adama, enseignant dans la même ville, traverse une situation similaire. Il compte, lui, sur la gratuité de l’école.

Dur dur d’être parent

«Mes enfants sont tous au primaire public. J’ai déjà acheté leurs tenues scolaires et j’attends les fournitures scolaires que l’Etat mettra à la disposition des enfants. L’année dernière, nous en avons bénéficié et je crois que cette année, le gouvernement ne va pas faillir à ses engagements», espère-t-il. Ouvrier dans une entreprise de la place, Ousmane Sissoko, père de quatre enfants dont trois au secondaire et un au primaire, attend l’aide de son jeune frère, responsable marketing dans une compagnie de téléphonie mobile. «Chaque année, c’est mon petit-frère qui s’occupe de l’achat des fournitures scolaires des enfants et moi, mon devoir est de les nourrir et les encadrer», note-t-il. Et de préciser : «c’est lui qui en a décidé ainsi.»

«Les populations n’ont pas de moyens. A cela s’ajoute le fait que le mois de ramadan et la fête de l’aïd-el-fitr ont été très coûteux pour nombreux chefs de famille », explique Ouattara Dramane, président du Comité de gestion (Coges) du lycée. Certains parents d’élèves, notamment ceux qui ont leurs enfants dans les écoles privées, s’y sont pris un peu tôt. C’est le cas de Ribou Zacharie, chef du centre-émetteur de la Radio télévision ivoirienne(Rti) à Man. « Depuis le mois d’août, j’ai commencé à payer la scolarité de mes deux enfants. Et à l’heure où je vous parle, je n’ai plus grand chose à payer. Il ne reste que les fournitures. En ce qui concerne leurs tenues scolaires, c’est déjà réglé », se réjouit-il.

Dans les librairies, pas d’affluence. «Pour l’instant, les parents d’élèves ne se bousculent pas ici. Je reçois en moyenne dix clients par jour», indique Touré Ousmane, gérant d’une librairie. Même ambiance au niveau des librairies ‘’par terre’’ «Je pense que les parents attendent la vente des produits agricoles pour se bousculer ici. Depuis ce matin, je n’ai reçu qu’un seul client qui a fait des achats de 3.000 f» souligne Hamed, revendeur. Certains parents préfèrent aussi attendre le début effectif des cours pour, selon eux, ne pas se tromper de manuels scolaires. Selon André Kouassi, chaque année, de nouveaux manuels scolaires paraissent. Il ne veut pas se précipiter au risque d’avoir à faire une double dépense. Une situation que déplore Morou Adama. Il pense que l’Etat doit arrêter de changer les livres à tout bout de champ. « Les changements de manuels scolaires, chaque année, n’arrangent pas les parents d’élèves. Quand nous étions enfants, par exemple, les manuels se transmettaient d’ainés à cadets. Ce qui permettait de réduire les dépenses», se souvient-il. Des parents comptent sur l’apport de leurs progénitures qui exercent des activités génératrices de revenus, depuis la période des vacances. Ce qui ne sera pas sans conséquences néfastes pour certains élèves qui retrouveront les classes dans un état de fatigue.

Ousseny Kindo à Man
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