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Art et Culture Publié le mercredi 27 octobre 2010 | L’expression

Abissa 2010/Nanan Awoula Tanoé Désiré (Roi de Grand-Bassam): > Propos recueillis par M’Bah Aboubakar

Le roi des N’Zima Kotoko, Nanan Awoula Amon Tanoé Désiré, s’est adressé, à la fin de l’Abissa, aux N’Zima Kotoko et aux Ivoiriens.

“L’Abissa, notre contribution à la paix sociale”

Le peuple N’Zima vous dit merci d’avoir assisté à la semaine qui marque la célébration annuelle de l’Abissa. Nous avons des amis qui nous ont aidés à l’organisation de cette manifestation, ceux que nous appelons les sponsors. Ils ont déjà été cités ici et félicités par tout le monde. Il y a des frères qui nous ont aidés. A tous ceux là, nous souhaitons une très bonne nouvelle année. Que leurs vœux les plus chers soient exaucés. Normalement, c’est à partir d’aujourd’hui que nous devions commencer à célébrer la fête de l’Abissa. Ce qui nous ramenait au 31 décembre. Vous imaginez les désagréments que cela aurait pu causer. Nous avons donc retenu et accepté finalement d’avancer cette date. Et c’est pourquoi nous nous retrouvons aujourd’hui à la fin de l’Abissa. Sinon, ce n’est pas sa période normale. Nous l’avons fait parce que c’est aussi notre contribution à l’accalmie générale, à la paix sociale. Nous souhaitons par cela que les élections qui vont avoir lieu le 31 octobre se déroulent dans la paix. Et comme l’Abissa permet aussi d’écarter les calamités possibles, nous avons tenu à faire cette fête avant le jour du vote. Parallèlement, nous avions dit aux N’Zima que nous avions promis d’écrire un livre sur l’histoire du peuple N’Zima. Pendant longtemps, nous n’avions pas voulu parler de ces questions-là, mais à notre corps défendant, nous avons été obligés d’en parler. Le livre que nous promettions au peuple est prêt, il est déjà écrit. Mais nous n’avons pas voulu aussi que certaines personnes puissent penser qu’au moment où tout le monde appelle à l’accalmie, nous venions susciter ou ressusciter certains débats qui peuvent entrainer des discussions inutiles. Nous avons différé la parution de ce livre et nous le publierons après les élections générales. En guise de contribution aussi à l’accalmie générale, nous avons dit au peuple N’Zima que ce que nous devions écrire et dont nous pouvons parler totalement aujourd’hui. C’est que la plupart des peuples qui revendiquent l’héritage de leur ancêtre sur la terre de Grand-Bassam sont venus au 18ème siècle. Les nôtres étaient déjà là, dès le 17ème siècle avec le roi Amoassi, dont je suis le descendant direct par les liens matrilinéaires. Dès 1628 déjà, il envoyait des émissaires, des ambassadeurs en France pour porter ses messages et signait des accords. Les autres sont venus en 1800. Alors, est-ce qu’il est nécessaire après cela, de poser la question de savoir à qui appartient la terre de Grand-Bassam ? Elle appartient aux N’Zima. Nous avons aussi dit aux N’Zima que nous allons apporter une autre contribution à l’accalmie générale, c’est que nous, rois Akan de Côte d’Ivoire, avons remarqué qu’il y a une dégénérescence de notre tradition. Au-delà des questions d’emplois difficiles pour nos jeunes, il y a la perte des valeurs. Les bonnes coutumes, les bonnes traditions sont perdues et se perdent. L’usage de nos langues traditionnelles se perd alors qu’elles véhiculent des valeurs. Avons-nous le droit, nous qui sommes tout près des préoccupations de nos populations, de laisser les populations continuer à sa dégrader ou alors nous retrouver, discuter ensemble, et avec la synergie de nos intelligences et de nos moyens chercher à enrayer ce mal et remonter la pente avec succès. Nous avons décidé de nous retrouver mais voici que les élections approchent. Nous nous sommes dit, par sagesse, qu’il faut attendre la fin des élections générales avant de proclamer cette union et afin que tout le monde comprenne que son objectif principal n’est pas la politique et ne peut pas être la politique. Je voudrais enchaîner sur ce point pour dire que de nombreux présidentiables nous disent qu’il est grand temps que la chefferie traditionnelle ivoirienne soit constituée en une institution explicitement reconnue par notre Constitution. Je pense que ce serait une très bonne chose. Le pendant de cette idée devrait être que nous, rois et chefs, devons faire de toujours mériter de la nation. Même quand par ailleurs les valeurs se perdent, nous devons faire en sorte d’être comme la nouvelle conscience morale de la Côte d’Ivoire .

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