Le projet «H2O Paroles d’eau», initié par la compagnie Naforo Ba, est arrivée à sa phase de restitution. Taxi Conteur, directeur de la compagnie, donne des détails sur le projet et annonce le spectacle «Paroles d’eau» prévu pour les 19 et 20 novembre.
Vous avez lancé, il y a quelques mois, le projet «H2O Paroles d’eau». En quoi consiste-t-il ?
Le projet «H2O Paroles d’eau» est à l’initiative de la compagnie Naforo Ba, une association de conteurs professionnels de Côte d’Ivoire. Il a pour objectif de collecter des récits, des mythes, des témoignages autour du thème de l’eau parce que l’eau est un élément important pour nous tous. A partir de ces récits collectés, nous créons un spectacle, un Cd audio de contes et de paroles ainsi qu’un recueil et un film documentaire. Après la phase de création vient la phase de diffusion, c’est-à-dire présenter ce qu’on reçu et ce qu’on a pu faire durant tout ce temps. «H2O Paroles d’eau» joue sur trois points : collecter, créer et diffuser autour du thème de l’eau.
Quelles sont les étapes qui ont été franchies dans la conduite de ce projet ?
Jusqu’à présent, nous avons collecté des récits, des contes, des témoignages, des chansons, des proverbes sur les activités qui se mènent autour de l’eau. Nous sommes allés dans sept pays, le Cap-Vert, la Guinée, le Niger, le Burkina Faso, le Liberia, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire. Nous avons sillonné 21 villages et collecté près d’une centaine d’histoires. Cela nous a permis aussi de créer un espace culturel commun de collaboration, d’échanges et de diffusion entre nous en Afrique de l’Ouest. Nous sommes allés dans ces sept pays, nous avons vu ce qu’il y a comme forces et faiblesses dans le milieu artistique et principalement dans celui du conte. Nous avons réuni, en octobre à Abidjan, des conteurs venant de tous ces pays pour monter un spectacle dénommé «Paroles d’eau», avec comme sous titre, «La Guerre de l’eau n’aura pas lieu». C’est notre contribution pour dire qu’il y a eu la guerre du pétrole, il faut qu’on s’arrange pour que la guerre de l’eau n’ait pas lieu. Parce que la guerre de l’eau risque d’être plus dangereuse et plus grave que celle du pétrole.
De quels moyens disposez-vous pour mener à bien ce projet ?
Le premier moyen, c’est notre volonté et notre passion. Celle de vouloir faire des choses et de les laisser à la postérité. Celle de travailler ce que nous avons comme richesse. Bien entendu, il faut que cette volonté soit soutenue matériellement et financièrement. Et c’est en cela que nous voulons dire merci à l’Union européenne, à la Cedeao, à l’Uemoa, au Fonds régional pour la culture, à l’Organisation internationale de la francophonie. Il y a aussi l’ambassade de France qui nous soutient, ainsi que l’Institut Goethe. Seul le ministère de la Culture n’a pas encore réagi quoiqu’on ait déposé des courriers depuis quelques mois déjà. Nous avons insisté mais le ministère n’a pas encore réagi. Ce que nous ne comprenons pas. Je crois que nous faisons honneur au pays, au même titre que les footballeurs, sinon plus qu’eux. Puisque nous avons remporté une médaille d’or pour la Côte d’Ivoire en 2001 aux Jeux de la Francophonie à Ottawa.
Est-ce que vous n’avez pas été confronté à une barrière linguistique, du fait de la différence de langues parlées dans les sept pays ?
C’est vrai que vu de loin, cela peut être interprété comme une source de difficultés. Mais l’un de nos objectifs est de considérer la langue comme une richesse, un atout et non comme une barrière. Nous sommes allés dans tous ces pays et nous nous sommes entendus. Ce à partir du moment où nous avons compris que nous avions quelque chose à défendre ensemble. Nous avons une richesse commune, l’art de l’oralité, le conte. La langue ne doit pas être une barrière. L’intégration se fait au niveau des voyages, des hommes politiques, des accords, mais elle doit se faire par la culture et par l’art.
Vous êtes de retour en Côte d’Ivoire pour la suite de ce projet. Quelles en sont les grandes articulations ?
Nous sommes là pour présenter effectivement tout ce que nous avons pu créer. C’est-à-dire le Cd audio, le recueil de contes, le film documentaire, le spectacle de contes. Ce sera les 19 et 20 novembre. En cela, je voudrais dire merci à l’institut Goethe qui nous accompagne. Nous sommes en pourparlers avec le Groupe de recherches sur la tradition orale (Grto) qui a fait un travail formidable sur le collectage. Nous pensons qu’établir un pont avec cette structure ne peut que nous être bénéfique. Ce sera une sorte de mini-festival qui aura lieu à l’institut Goethe et certainement au Grto. Nous voudrions compter sur tout le monde pour que la phase de restitution soit à la hauteur de l’importance que nous accordons à l’eau.
Quelle est la cible de ce projet ?
Nous visons d’emblée tout public surtout les femmes parce que partout où nous sommes passés, ce sont les femmes qui payent le lourd tribut par rapport à la recherche de l’eau. Les femmes et les enfants sont donc les plus exposés. Nous voulons aussi toucher nos décideurs, les gouvernants, parce qu’il faut une gouvernance de la culture. Et que les gens soient sensibilisés. Le fait que nous ayons eu une subvention et que notre projet ait intéressé l’Union européenne, la Cedeao, l’Uemoa,…devrait amener nos décideurs à nous appuyer parce que c’est quelque chose que nous apportons. Nous avons créé à travers ce projet, quatre emplois fixes, ce qui génère des salaires. Il faut qu’on comprenne que le conte doit avoir un chapitre entier. D’ailleurs, toutes les autres formes d’art découlent du conte. Toutes ces questions s’adressent aussi aux dirigeants pour qu’ils comprennent qu’avec l’art et le conte, plusieurs choses peuvent être faites.
M’Bah Aboubakar
Vous avez lancé, il y a quelques mois, le projet «H2O Paroles d’eau». En quoi consiste-t-il ?
Le projet «H2O Paroles d’eau» est à l’initiative de la compagnie Naforo Ba, une association de conteurs professionnels de Côte d’Ivoire. Il a pour objectif de collecter des récits, des mythes, des témoignages autour du thème de l’eau parce que l’eau est un élément important pour nous tous. A partir de ces récits collectés, nous créons un spectacle, un Cd audio de contes et de paroles ainsi qu’un recueil et un film documentaire. Après la phase de création vient la phase de diffusion, c’est-à-dire présenter ce qu’on reçu et ce qu’on a pu faire durant tout ce temps. «H2O Paroles d’eau» joue sur trois points : collecter, créer et diffuser autour du thème de l’eau.
Quelles sont les étapes qui ont été franchies dans la conduite de ce projet ?
Jusqu’à présent, nous avons collecté des récits, des contes, des témoignages, des chansons, des proverbes sur les activités qui se mènent autour de l’eau. Nous sommes allés dans sept pays, le Cap-Vert, la Guinée, le Niger, le Burkina Faso, le Liberia, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire. Nous avons sillonné 21 villages et collecté près d’une centaine d’histoires. Cela nous a permis aussi de créer un espace culturel commun de collaboration, d’échanges et de diffusion entre nous en Afrique de l’Ouest. Nous sommes allés dans ces sept pays, nous avons vu ce qu’il y a comme forces et faiblesses dans le milieu artistique et principalement dans celui du conte. Nous avons réuni, en octobre à Abidjan, des conteurs venant de tous ces pays pour monter un spectacle dénommé «Paroles d’eau», avec comme sous titre, «La Guerre de l’eau n’aura pas lieu». C’est notre contribution pour dire qu’il y a eu la guerre du pétrole, il faut qu’on s’arrange pour que la guerre de l’eau n’ait pas lieu. Parce que la guerre de l’eau risque d’être plus dangereuse et plus grave que celle du pétrole.
De quels moyens disposez-vous pour mener à bien ce projet ?
Le premier moyen, c’est notre volonté et notre passion. Celle de vouloir faire des choses et de les laisser à la postérité. Celle de travailler ce que nous avons comme richesse. Bien entendu, il faut que cette volonté soit soutenue matériellement et financièrement. Et c’est en cela que nous voulons dire merci à l’Union européenne, à la Cedeao, à l’Uemoa, au Fonds régional pour la culture, à l’Organisation internationale de la francophonie. Il y a aussi l’ambassade de France qui nous soutient, ainsi que l’Institut Goethe. Seul le ministère de la Culture n’a pas encore réagi quoiqu’on ait déposé des courriers depuis quelques mois déjà. Nous avons insisté mais le ministère n’a pas encore réagi. Ce que nous ne comprenons pas. Je crois que nous faisons honneur au pays, au même titre que les footballeurs, sinon plus qu’eux. Puisque nous avons remporté une médaille d’or pour la Côte d’Ivoire en 2001 aux Jeux de la Francophonie à Ottawa.
Est-ce que vous n’avez pas été confronté à une barrière linguistique, du fait de la différence de langues parlées dans les sept pays ?
C’est vrai que vu de loin, cela peut être interprété comme une source de difficultés. Mais l’un de nos objectifs est de considérer la langue comme une richesse, un atout et non comme une barrière. Nous sommes allés dans tous ces pays et nous nous sommes entendus. Ce à partir du moment où nous avons compris que nous avions quelque chose à défendre ensemble. Nous avons une richesse commune, l’art de l’oralité, le conte. La langue ne doit pas être une barrière. L’intégration se fait au niveau des voyages, des hommes politiques, des accords, mais elle doit se faire par la culture et par l’art.
Vous êtes de retour en Côte d’Ivoire pour la suite de ce projet. Quelles en sont les grandes articulations ?
Nous sommes là pour présenter effectivement tout ce que nous avons pu créer. C’est-à-dire le Cd audio, le recueil de contes, le film documentaire, le spectacle de contes. Ce sera les 19 et 20 novembre. En cela, je voudrais dire merci à l’institut Goethe qui nous accompagne. Nous sommes en pourparlers avec le Groupe de recherches sur la tradition orale (Grto) qui a fait un travail formidable sur le collectage. Nous pensons qu’établir un pont avec cette structure ne peut que nous être bénéfique. Ce sera une sorte de mini-festival qui aura lieu à l’institut Goethe et certainement au Grto. Nous voudrions compter sur tout le monde pour que la phase de restitution soit à la hauteur de l’importance que nous accordons à l’eau.
Quelle est la cible de ce projet ?
Nous visons d’emblée tout public surtout les femmes parce que partout où nous sommes passés, ce sont les femmes qui payent le lourd tribut par rapport à la recherche de l’eau. Les femmes et les enfants sont donc les plus exposés. Nous voulons aussi toucher nos décideurs, les gouvernants, parce qu’il faut une gouvernance de la culture. Et que les gens soient sensibilisés. Le fait que nous ayons eu une subvention et que notre projet ait intéressé l’Union européenne, la Cedeao, l’Uemoa,…devrait amener nos décideurs à nous appuyer parce que c’est quelque chose que nous apportons. Nous avons créé à travers ce projet, quatre emplois fixes, ce qui génère des salaires. Il faut qu’on comprenne que le conte doit avoir un chapitre entier. D’ailleurs, toutes les autres formes d’art découlent du conte. Toutes ces questions s’adressent aussi aux dirigeants pour qu’ils comprennent qu’avec l’art et le conte, plusieurs choses peuvent être faites.
M’Bah Aboubakar