Le plan secret du FPI est-il en marche ? Tout laisse à le croire, au vu des derniers événements sur le terrain. Le colonel-major Oulata Gaoudit a été arrêté hier matin à Duekoué. L’ancien officier de l’armée ivoirienne a été interpellé à son hôtel par des gendarmes sur ordre de la présidence. Il lui est reproché de distribuer des armes à des jeunes dans le département de Bangolo où il est le directeur départemental de campagne du candidat Alassane Dramane Ouattara. Mais pour le Rassemblement des Républicains, l’arrestation du colonel Gaoudit est purement politique. Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée hier à la rue Le Pic avec Me Sounkalo Coulibaly, responsable de la cellule juridique du RDR, M. Mamadou Sanogo, directeur régional de campagne du candidat du RDR dans le Moyen Cavally, a exigé la libération de son collaborateur. Car, selon lui, le DDC de Bangolo est innocent. « Son arrestation est purement politique. Le colonel depuis deux mois est sur le terrain où il bat campagne pour son candidat dans la paix avec des arguments politiques. Son action dans le département de Bangolo dérange le pouvoir en place. Car avec lui, beaucoup de jeunes ont rallié le RDR. D’où la véritable raison de son arrestation », a-t-il dénoncé. A ce sujet, le directeur central de campagne chargé des questions électorales du RDR, M. Mamadou Sanogo demande au Premier ministre, à la CEI et au facilitateur d’intervenir la libération du colonel Gaoudit. Car, pour lui, il y va de la sérénité de la suite du processus électoral. Le premier responsable des questions électorales au RDR, au cours de son intervention, a regretté également que le code de bonne conduite ait été violé à plusieurs reprises par le FPI lors du déroulement du scrutin à travers les intimidations, les menaces et les empêchements de vote. A ce sujet, l’autre conférencier du jour, Me Sounkalo Coulibaly a dénoncé les nombreuses violations des droits de l’Homme qui ont été commises par le FPI dans des zones qui lui est acquis. Au cours de son exposé, Me Coulibaly a révélé que six militants du RDR ont été violentés et séquestrés par la garde rapprochée de Charles Blé Goudé avant d’être libérés aux environs de 3 heures du matin. Dans la même commune, toujours selon lui, le jeune Moussa Sakho s’est retrouvé au poste de police sur dénonciation calomnieuse avant d’être libéré sur son intervention pour prendre part au vote. A Bayota, les militants du RDR ont été empêchés de voter. Idem à Bonon où le député FPI, Yao Bi Cédric, a interdit à tous les allogènes de sortir de chez eux. A Sassandra, ce sont des coups de feu qui ont été tirés pour dissuader les militants de l’opposition de prendre part au scrutin du dimanche dernier. A Lakota, le directeur général de campagne de Laurent Gbagbo, Ernest Zabo, a ordonné la destruction des urnes de l’EPP 2 vu la grande d’influence des militants du RDR dans ce bureau de vote. A Koumassi, trois personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir détruit des urnes. A Abobo Gare, le CeCOS a procédé à l’arrestation, toujours selon Me Coulibaly, de six personnes accusées de détenir des armes chez eux. La liste, aux dires du conférencier, n’est pas exhaustive. Car dans d’autres villes comme Divo et Aboisso, les militants et sympathisants du RDR ont été empêchés de prendre part au vote. Le RDR au vu de toutes ces violations tout interpellant la communauté internationale, met en garde le FPI contre toute tentative d’entrave au processus électoral. S’agissant du déroulement du dépouillement, le directeur central du RDR chargé des questions juridiques s’est inquiété de la lenteur à laquelle sont donnés les résultats et demandé à la CEI de rendre public les résultats déjà disponibles. « Il ne faut pas donner la possibilité au chef de l’Etat de poser des actes regrettables pour le pays », a rappelé M. Sanogo. Il faut préciser que le colonel Oulata Gaoudit a été confié aux casques bleus après opposition des militants du RDR de livrer aux gendarmes. Aux dernières nouvelles, c’est sur une bonne protection des forces onusiennes que le colonel Oulata a été conduit à Daloa.
Politique Publié le mardi 2 novembre 2010 | Le Patriote