Daloa, Issia : Après les premiers résultats - Les allochtones menacés d’expropriation

Le parti au pouvoir est-il un parti démocratique ? Tout laisse croire le contraire. Hier, tout comme avant-hier, jour du scrutin, la tension est montée d’un cran dans certaines sous-préfectures de Daloa et d’Issia. Non content d’avoir empêché des électeurs d’exprimer leur choix, après les avoir molestés et menacés de mort dans des localités comme Brakaguhé, Séria-Bolia, Yokoria, Békipréa, Krikoréa, Niouboua, Bédiala et à Attougrékro dans la sous-préfecture d’Iboguhé à Issia, les partisans de Laurent Gbagbo, s’en sont pris aux allochtones occasionnant plusieurs blessés. A Brakaguhé dans la sous-préfecture de Gboguhé, quatre militants supposés du RDR dont le nommé Koné Lassiné, ont été pris à parti à leur domicile par un groupe d’activistes du FPI et blessés à l’arme blanche, après le dépouillement. Idem pour la localité de Békipréa où le représentant du RDR, Dosso Mamadou a été molesté et chassé du bureau de vote au moment du dépouillement, dans l’indifférence totale des forces de l’ordre. Dans la soirée du Dimanche, après l’annonce des premiers résultats du dépouillement dans la bourgade d’Attoungrékro, pour manifester leur mécontentement devant la déroute de leur candidat, des militants du FPI à bord d’un véhicule de type Mercedes de couleur bleu et immatriculée 1497 ES0, ont semés la zizanie en cassant les urnes après avoir séquestré les agents électoraux et quelques habitants, en majorité des planteurs Baoulés. La tension à Gboguhé tout comme à Bédiala où la route avait été coupée la veille afin d’empêcher les scrutateurs et certains partisans d’ADO de rejoindre leur lieux de vote, la tension reste vive et les menaces de mort et d’expropriation pèsent en ce moment sur les allochtones nordistes et Baoulé, au cas où le candidat Laurent Gbagbo venait à perdre au décompte final. Les responsables locaux du RHDP, au premier plan des quels ceux du RDR, qui prennent très au sérieux ces menaces disent avoir averti le CCI et les forces de l’ONU CI pour parer à toute éventualité. Notons toutefois que dans les communes de Daloa et Issia, tout comme à Saioua, Boguedia et Iboguhé le vote s’est déroulé sans heurts. Toutefois, en attendant les résultats finaux, la tension est retombée d’un cran, mais la psychose demeure dans les sous-préfectures.