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Société Publié le lundi 8 novembre 2010 | Notre Voie

Bouaké : Un rebelle rafale une famille : 1 mort, 3 blessés

Kouadio Rita Marlène, une jeune fille de 26 ans, habitant au quartier d’Odiennékourani, près du CHU de Bouaké, de l’ethnie baoulé, ne verra plus l’issue de l’élection présidentielle en cours. Dans la nuit du samedi à dimanche, aux environs de 20h, cette jeune fille a été abattue à bout portant et d’une rafale de kalachnikov par son ex-amant, un rebelle d’environ 50 ans, dont l’identité ne nous a pas été révélée. Son corps gisait, hier encore, à la morgue du CHU de Bouaké. La rafale a également atteint trois autres personnes : La mère de Rita Marlène, dame Dié Danielle, âgée de 57 ans, qui s’en sort avec une fracture par balle au genou droit ; la sœur aînée de Rita, dame Kouadio Affoué Anita, 32 ans, qui présente une fracture du genou droit avec une grosse plaie béante sur la cuisse gauche et, enfin, le neveu de Rita Marlène, Moïse Gogui, âgé de 6 ans. Ce petit enfant, fils de Kouadio Affoué Anita, a été amputé d’un doigt (l’annulaire gauche), par les médecins du CHU de Bouaké qui ont pris cette douloureuse décision pour sauver l’innocente et petite main déchiquetée par les balles. Nous avons pu voir de nous-mêmes tous ces blessés au CHU de Bouaké. A Odiennékourani, lieu du drame, l’émotion est encore vive chez feu N'Da Kouadio Jules, instituteur décédé, dont la veuve et sa famille ont failli être entièrement décimées par un des rebelles d’Alassane Ouattara. Autre fait grave, dans les premières heures qui ont suivi cet acte odieux, les partisans d’Alassane Ouattara, père de la rébellion et candidat au second tour de la présidentielle ivoirienne, ont fait courir le bruit selon lequel « des partisans du président Laurent Gbagbo, 1er au premier tour de la présidentielle, s’en seraient pris aux Baoulé pour avoir voté Bédié ». Or, la vérité est toute autre. Et l’état-major des Forces nouvelles, tardivement bien informé de la situation, aurait fini par mettre le rebelle assassin aux arrêts. Selon les informations obtenues auprès de sources rebelles, l’état-major des Forces nouvelles aurait décidé de prendre en charge les soins médicaux des blessés. Mais comment en est-on arrivé là ? Selon les informations recueillies à Odiennékourani, la jeune victime était la fiancée du rebelle jusqu’à une date récente. Ces derniers temps, le couple a connu des difficultés et le rebelle a dû quitter son ex-dulcinée en emportant tout ce qu’il avait acquis ou transféré comme biens dans la maison « conjugale ». Jusqu’à la rupture du couple, le vieux rebelle amoureux avait élu domicile, dit-on, dans la cour des parents de Kouadio Rita Marlène. Juste après le premier tour du scrutin présidentiel, le rebelle se serait souvenu qu’il a laissé chez son ex-copine, un drap qu’il lui avait offert pour témoigner de son amour. C’est ce drap que l’ex-amant, apparemment frustré par le résultat du vote du 31 octobre, est allé tenter de récupérer, ce tragique samedi soir à 20h. Une autre version dit que le rebelle serait allé récupérer le drap parce qu’il aurait surpris son ex-fiancée avec un autre homme. Quoiqu’il en soit, dans la cour, il a trouvé toute son ex-belle famille en plein repas. Qu’à cela tienne, il a interpellé son ex-dulcinée et lui a intimé l’ordre de lui restituer le fameux drap. « Tu as déjà tout pris pour t’en aller. Tu n’as plus rien ici ! » lui aurait rétorqué Kouadio Rita Marlène. Qui venait ainsi de signer son arrêt de mort. « Ah, bon, vous les Baoulé-là, non seulement vous votez n’importe qui, mais vous cherchez à nous escroquer. Ça ne se passera pas comme ça ! » aurait répliqué le rebelle qui a chargé aussitôt son arme, un fusil mitrailleur de type kalachnikov. La débandade de la famille a été trop tardive. La rafale est partie, pulvérisant Rita Marlène sur le coup et blessant sa mère, sa sœur aînée et son neveu. Son forfait sanglant accompli, le rebelle a tranquillement rangé sa kalach et traversé la cour pour se retirer. Laissant la rumeur parler de représailles du camp présidentiel contre les Baoulé à Bouaké. Mais ici aussi, la vérité a très vite rattrapé le mensonge et ce sont les responsables locaux du RDR et le commandant Chérif Ousmane qui sont aujourd’hui embêtés par ce crime politico-passionnel.

Koukougnon Zabril depuis Bouaké
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