Les autorités viennent d’instituer un système de contrôle du cacao destiné à l’exportation. Objectif, améliorer le label ivoirien.
Taux d’humidité supérieur à la valeur de référence, caractéristiques aromatiques limitées, faibles teneurs en composantes fonctionnelles et difficile aptitude des fèves à la transformation… Tous les acteurs s’accordent à dire que la qualité du cacao ivoirien s’est dégradée. Pourtant, les normes internationales se sont orientées vers la qualité totale qui articule stratégie, système, performance, dimension humaine et sociale.
60 milliards de pertes
Premier producteur mondial avec environ 1,2 million de tonnes, la Côte d’Ivoire est manifestement au creux de la vague avec une perte d’environ 60 milliards Fcfa. Malheureusement, le phénomène s’amplifie au fil des campagnes agricoles. En vue d’inverser la tendance, les autorités viennent d’instaurer un contrôle- qualité aux portes des usines. Cette nouvelle mesure en vigueur depuis le 1 er novembre devrait permettre de minimiser les pertes de recettes et surtout de réhabiliter le label du cacao ivoirien. «C’est une nécessité pour nous dans la mesure où le statu quo serait lourd de conséquence pour l’économie locale, encore largement tributaire des fèves», commente Mesmer Lemayer, un négociant.
Sur le marché international, le cacao ivoirien est payé avec une décote alors que celui du Ghana est payé avec une prime. Cette dégradation de la qualité implique que les paysans ne maîtrisent pas la fermentation et le séchage, surtout que normalement, ces techniques s’organisent spontanément à la base notamment dans les plantations. «Ce qui n’est pas vrai», tranche le président du Comité de gestion de la filière café-cacao, dans sa tentative d’absoudre les paysans. Pour Gilbert Ano N’guessan, la piètre qualité du cacao relève essentiellement de mauvaises pratiques au niveau des différents acteurs de la filière et non de l’«ignorance» des producteurs. «Tous les acteurs doivent être conscients de leur part de responsabilité dans la qualité du cacao», ajoute-t-il. Une analyse d’autant légère que, pour résoudre ce problème, diverses actions ont été entreprises, la campagne dernière dans le cadre du programme Qualité-quantité-croissance (2Qc). Il s’agit notamment de campagnes de sensibilisation menées auprès des différents acteurs, des actions de formations sur les techniques de lutte intégrée dans les champs- écoles et sur les pratiques post-récoltes (récolte, fermentation, séchage, etc.). Lesquelles ont été conduites par l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader). Il y a aussi les contrôles inopinés des lots des exportateurs dans les ports d’Abidjan et de San-Pedro. Avec la nouvelle mesure, tout cacao qui ne respecte pas les normes de qualité fixées est refoulé. Des concessionnaires qualité sont mandatés pour assurer le contrôle de la qualité à l’entrée des différentes usines qui existent sur le territoire. Ainsi, les exportateurs font leurs opérations de réception, de déchargement, de sondages et d’analyses comme d’habitude, mais en présence des agents des concessionnaires qui analysent aussi les mêmes échantillons que les exportateurs. Cependant, les produits refoulés pourront être reconditionnés (c’est-à-dire de nouveau séchés, triés et tamisés) et représentés à l’usine.
Gare aux faussaires
En effet, les paysans ne veulent plus que leurs produits soient soumis à une réfaction. Ils souhaitent, au cas où le produit ne respecte pas les normes, qu’il leur soit retourné pour qu’ils puissent les reconditionner. «Dans tous les cas, nous avons interdit que le produit déjà refoulé à l’entrée d’une usine puisse être présenté à une autre usine sans avoir été préalablement reconditionné », prévient M. Ano. Des dispositions ont été prises pour identifier tous les contrevenants à la règle. «Ils seront purement et simplement sanctionnés par un retrait d’agrément acheteur, sans préjudices d’éventuelles poursuites pénales », menace-t-il.
Par ailleurs, les livraisons de produits aux exportateurs et aux usiniers se feront dorénavant par les personnes en possession d’un code d’identification délivré par le Comité de gestion. Les acheteurs agréés ont déjà reçu leur code d’identification au cours de la procédure d’agrément. M. Ano N’guessan annonce que les coopératives qui effectuent des livraisons directement aux usines, devront se faire identifier afin de bénéficier, elles aussi, d’un code. «La délivrance de code est gratuite», observe-t-il. Avec ce code, l’Etat devrait être en mesure d’établir des statistiques sur la qualité à l’entrée des usines et aussi d’identifier et sanctionner les acheteurs et les coopératives qui délivrent du mauvais produit. Le bon produit est exempt de toute matière étrangère et répond aux normes de qualités suivantes : 8 % de taux d’humidité, 4 % de fèves moisies, 6 % de défectuosités et 8 % de fèves ardoisées. Mais à cause des conditions climatiques particulières, le seuil de tolérance accepté sur la période du 1er au 15 novembre est de 10 % de taux d’humidité, 5 % de fèves moisies, 6 % de défectuosités et 8 % de fèves ardoisées.
Lanciné Bakayoko
Taux d’humidité supérieur à la valeur de référence, caractéristiques aromatiques limitées, faibles teneurs en composantes fonctionnelles et difficile aptitude des fèves à la transformation… Tous les acteurs s’accordent à dire que la qualité du cacao ivoirien s’est dégradée. Pourtant, les normes internationales se sont orientées vers la qualité totale qui articule stratégie, système, performance, dimension humaine et sociale.
60 milliards de pertes
Premier producteur mondial avec environ 1,2 million de tonnes, la Côte d’Ivoire est manifestement au creux de la vague avec une perte d’environ 60 milliards Fcfa. Malheureusement, le phénomène s’amplifie au fil des campagnes agricoles. En vue d’inverser la tendance, les autorités viennent d’instaurer un contrôle- qualité aux portes des usines. Cette nouvelle mesure en vigueur depuis le 1 er novembre devrait permettre de minimiser les pertes de recettes et surtout de réhabiliter le label du cacao ivoirien. «C’est une nécessité pour nous dans la mesure où le statu quo serait lourd de conséquence pour l’économie locale, encore largement tributaire des fèves», commente Mesmer Lemayer, un négociant.
Sur le marché international, le cacao ivoirien est payé avec une décote alors que celui du Ghana est payé avec une prime. Cette dégradation de la qualité implique que les paysans ne maîtrisent pas la fermentation et le séchage, surtout que normalement, ces techniques s’organisent spontanément à la base notamment dans les plantations. «Ce qui n’est pas vrai», tranche le président du Comité de gestion de la filière café-cacao, dans sa tentative d’absoudre les paysans. Pour Gilbert Ano N’guessan, la piètre qualité du cacao relève essentiellement de mauvaises pratiques au niveau des différents acteurs de la filière et non de l’«ignorance» des producteurs. «Tous les acteurs doivent être conscients de leur part de responsabilité dans la qualité du cacao», ajoute-t-il. Une analyse d’autant légère que, pour résoudre ce problème, diverses actions ont été entreprises, la campagne dernière dans le cadre du programme Qualité-quantité-croissance (2Qc). Il s’agit notamment de campagnes de sensibilisation menées auprès des différents acteurs, des actions de formations sur les techniques de lutte intégrée dans les champs- écoles et sur les pratiques post-récoltes (récolte, fermentation, séchage, etc.). Lesquelles ont été conduites par l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader). Il y a aussi les contrôles inopinés des lots des exportateurs dans les ports d’Abidjan et de San-Pedro. Avec la nouvelle mesure, tout cacao qui ne respecte pas les normes de qualité fixées est refoulé. Des concessionnaires qualité sont mandatés pour assurer le contrôle de la qualité à l’entrée des différentes usines qui existent sur le territoire. Ainsi, les exportateurs font leurs opérations de réception, de déchargement, de sondages et d’analyses comme d’habitude, mais en présence des agents des concessionnaires qui analysent aussi les mêmes échantillons que les exportateurs. Cependant, les produits refoulés pourront être reconditionnés (c’est-à-dire de nouveau séchés, triés et tamisés) et représentés à l’usine.
Gare aux faussaires
En effet, les paysans ne veulent plus que leurs produits soient soumis à une réfaction. Ils souhaitent, au cas où le produit ne respecte pas les normes, qu’il leur soit retourné pour qu’ils puissent les reconditionner. «Dans tous les cas, nous avons interdit que le produit déjà refoulé à l’entrée d’une usine puisse être présenté à une autre usine sans avoir été préalablement reconditionné », prévient M. Ano. Des dispositions ont été prises pour identifier tous les contrevenants à la règle. «Ils seront purement et simplement sanctionnés par un retrait d’agrément acheteur, sans préjudices d’éventuelles poursuites pénales », menace-t-il.
Par ailleurs, les livraisons de produits aux exportateurs et aux usiniers se feront dorénavant par les personnes en possession d’un code d’identification délivré par le Comité de gestion. Les acheteurs agréés ont déjà reçu leur code d’identification au cours de la procédure d’agrément. M. Ano N’guessan annonce que les coopératives qui effectuent des livraisons directement aux usines, devront se faire identifier afin de bénéficier, elles aussi, d’un code. «La délivrance de code est gratuite», observe-t-il. Avec ce code, l’Etat devrait être en mesure d’établir des statistiques sur la qualité à l’entrée des usines et aussi d’identifier et sanctionner les acheteurs et les coopératives qui délivrent du mauvais produit. Le bon produit est exempt de toute matière étrangère et répond aux normes de qualités suivantes : 8 % de taux d’humidité, 4 % de fèves moisies, 6 % de défectuosités et 8 % de fèves ardoisées. Mais à cause des conditions climatiques particulières, le seuil de tolérance accepté sur la période du 1er au 15 novembre est de 10 % de taux d’humidité, 5 % de fèves moisies, 6 % de défectuosités et 8 % de fèves ardoisées.
Lanciné Bakayoko