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Économie Publié le mercredi 10 novembre 2010 | Le Temps

Pillage des richesses ivoiriennes par la rébellion : Le témoignage d’un cadre ivoirien

Lorsque vous êtes jeune, que le niveau de votre fibre patriotique dépasse le sommet de la dent de Man, la première des choses que vous faites, c’est de visiter les zones de la Côte d’Ivoire défigurées par la crise armée. C’est cette action que j’ai menée à l’Ouest de la Côte d’Ivoire juste après la signature de l’Accord de paix, qui annonçait la cessation des hostilités entre les 2 belligérants, la Côte d’Ivoire et la rébellion. Je voulais me rendre compte par moi-même des faits que venaient me conter ceux des Ivoiriens qui ont vécu les hostilités et demeurent encore dans ces localités. J’ai trouvé des villes qui, à première vue semblaient des espaces abandonnés. Les quartiers résidentiels précédemment espaces d’habitation des moyens et hauts cadres, présentent ce même aspect. En réalité, ces espaces sont habités par des individus qui en ont fait des lieux de repos mais ont exclu tout entretien. Villes et villages occupés par des individus qui n’ont aucun intérêt à mener des actions de développement, ces individus dis-je pillent les richesses naturelles (bois, minerais, etc) et exproprient les paysans du fruit de leur labeur. Lorsque le prix du cacao est fixé à 900 Fcfa, ces individus l’achètent bord champ à 300 voire 250 Fcfa aux paysans et acheminent le produit de leur forfait vers les pays du Nord de la Côte d’Ivoire. Bien avant ma visite, l’on me racontait que le prix du carburant dans cette zone est plus bas que celui du Sud de la Côte d’Ivoire, la différente de 50 à 100 Fcfa s’explique par la vente de carburant de mauvaise qualité et la non participation des nouveaux Opérateurs à l’effort de développement des localités et même usent des infrastructures qui pour eux semblent venir du Ciel. L’action de pillage, de l’occupation des maisons dont les propriétaires vivent aujourd’hui, au Sud et de l’expropriation des produits des paysans se fait à un niveau qui donnerait le tournis à un dictateur de la vieille époque. En réalité, les occupants sentent la fin de leurs actions très proche par le retour de la République mais espère avoir une situation favorable pour continuer leurs activités, c'est-à-dire l’élection d’une personne qui leur est favorable comme Président de la République, individu qui leur sera redevable donc pourra fermer les yeux sur leur forfait.
J’ai assisté ces derniers jours aux campagnes électorales et ai entendu et même vu l’utilisation d’hélicoptère et même de Jet privé par un individu, qui en la matière dame ainsi le pion à ses adversaires. Ces sons et images m’ont inspiré cette réflexion, si une population vous apporte un soutien pour la campagne électorale, elle attend de vous de continuer à travailler avec ses enfants ou d’appeler ses enfants à vos côtés. Lorsque c’est un ami qui apporte cette aide, il attend de se faire rembourser lorsque vous serez aux affaires. Cette folie de grandeur ne peut être une aide d’amis mais prend sa source dans le fruit de la forfaiture, ceux qui sont commis à la tâche à l’Ouest sont actionnés par ceux qui sont au Sud, avec lesquels la République partage les ressources des 40% du territoire mais se taille toute la part perçue dans les zones occupées, pauvre Côte d’Ivoire ! Ces individus non contents de bénéficier des produits du travail qu’ils n’ont pas fournis, font des parades dans le voisinage de ceux qui ont abandonné leurs biens dans la course pour sauver leur vie et aujourd’hui, subissent une mort lente. Oui la Côte d’Ivoire est pillée chaque jour par les occupants. Ce sont plusieurs camions de bois, cacao et café qui empruntent les voies qui vont vers le Nord de la Côte d’Ivoire. Le fruit est gardé dans les pays au Nord de la Côte d’Ivoire et parfois utilisé dans le Sud de la Côte d’Ivoire dans des activités que nous avons ressorties plus haut. Pour dissimuler leurs actes, l’argent transite par des pays qui ne sont pas soupçonnés, exemple le Sénégal.

Nous entendons chaque jour que le peuple souffre, les prix des denrées alimentaires augmentent, alors que le Président construit de grands édifices à Yamoussoukro. Le Président électrifie les villages alors que la Côte d’Ivoire manque d’électricité.

Comment pouvons-nous sortir de la guerre et amorcer le développement sans faire d’effort ?
Comment peut-on comparer la situation de guerre dans laquelle nous vivons, c’est dire l’utilisation de la richesse des 40% du territoire pour entretenir tout le pays, à la crise des année 1990 née du manque d’imagination ou de la non maîtrise du contexte ivoirien par les tenants du pouvoir ? Si vous n’avez pas pu payer le salaire entier aux fonctionnaires des années 1990, avec la richesse de tout le pays, comment vous prendriez-vous pour le faire avec 40% du territoire, ajouté à la mauvaise foi de certains individus et la conséquence de la guerre ?
En réalité, le paiement de la moitié de salaire au fonctionnaire n’est pas une erreur qu’on ne souhaiterait refaire mais une incapacité à donner solution là où il y a la moindre difficulté. Mais comment sommes- nous pour refuser le développement (électricité, eau potable, etc.) que nous permettent les petits moyens et embrasser un des nôtres qui nous nourrit d’illusion, quand allons-nous comprendre que construire la Présidence, l’Assemblée nationale et autres Institutions à Yamoussoukro, c’est aussi arrêter de payer les frais de location des espaces de notre territoire à coût de milliards ? La cherté de la vie, la corruption et autres vices de nos jours ont été aggravés par la crise armée dont les Initiateurs qui s’enrichissent dans les Zones Cno, se proposent en solution, cela constitue une réflexion à laquelle j’invite tout Ivoirien qui pense développement de son pays. Mais ce que nous devons savoir, c’est que celui qui est aujourd’hui, au pouvoir est un Patriote auquel on ne cesse de prêter des intentions, «il n’aime pas les Baoulé, il n’aime pas les gens du Nord, il a demandé de chasser les Baoulé». L’élection, dit-on, est de bonne guerre, le lieu où l’on peut coller des intentions à l’adversaire dans le but de détourner l’électorat hésitant ou d’un autre camp vers soi. Cependant il y a une chose que je retiens de cet homme, sa probité. En effet, lorsque l’éminent Journaliste ivoirien feu Jean Pierre Ayé lui fait cette reproche “lorsque tu étais en exil, l’Etat de Côte d’Ivoire a continué à payer ton salaire”, il a répondu à Ayé ceci “quand je suis arrivé que j’ai constaté ce fait, j’ai changé de Banque, toute personne pourrait vérifier au numéro X dans ladite Banque, je n’ai pas touché et ne toucherai jamais à cet argent”. Depuis lors, je me suis mis à rêver de l’arriver au pouvoir de cet homme que j’ai découvert pour la première fois sur l’écran de la télévision ivoirienne à la suite d’une audience avec le Président Houphouët-Boigny en 1988. Je me suis réjoui de son élection, j’ai souffert de la guerre à lui faite, j’ai prié Dieu pour qu’on lui laisse la liberté pendant 5 ans pas pour ma personne mais pour la Côte d’Ivoire qui voudrait juger son Président dans une situation normale. Je n’ai pas connu l’époque Félix Houphouët-Boigny, alors je rêve de la suite de l’époque Gbagbo Laurent de 2000 à 2002.

Siépla Bi Zégbéhi
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