"Madame, si vous voulez aller à Yamoussoukro, venez vite mais si c'est pour partir à Bouaké, ce n'est pas la peine, repassez demain matin ; il n'y a plus de cars ". Il est 14h15mn, lorsqu'un apprenti de mini-cars généralement appelés Massa nous accoste en nous répétant cette phrase, à "Renault" (quartier situé dans la commune d'Adjamé). Les différentes gares en cet après-midi de 9 décembre sont presque vides aussi bien d'apprentis que de passagers. En effet, cela fait presque deux semaines que les cars des grosses et petites compagnies de transport ont garé leurs véhicules en raison de la situation politico-sociale. "Nous avons garé nos cars depuis le 26 novembre à cause des élections qui devaient se dérouler le 28 novembre 2010. Mais, après les élections, la situation s'est compliquée et nous avons trouvé qu'il était prudent de ne pas faire sortir nos véhicules", nous a confié, Bakary Dao, Chef de gare dont les cars font la ligne Abidjan-Sinfra. Et d'ajouter que "les activités ont repris aujourd'hui (Ndlr : hier)", sans vraiment grande motivation. Car, les passagers, à défaut d'être présents même à compte-gouttes, n'existent pratiquement pas. Ce, malgré le coût du transport qui n'a pas changé. Cette situation est vécue par la plupart des compagnies de transport qui, pour un grand nombre, ont repris leurs activités, hier matin. Une des raisons premières de cet arrêt d'exercice de leur activité est due à la peur de la situation et au couvre-feu. Quoi qu'il ait été repoussé à 22h, le couvre-feu est loin de rendre la tâche aisée aux transporteurs.
Économie Publié le vendredi 10 décembre 2010 | Le Nouveau Réveil