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Politique Publié le lundi 13 décembre 2010 | Le Patriote

Point de vue - Lettre ouverte au tyran Laurent Gbagbo

"Combien de morts voulez vous pour votre gloire?"
Tout a commencé le 26 Octobre 2000. Comme tous les rois nègres vous avez marqué votre prise de pouvoir par l'assassinat de 57 civils ivoiriens. Ce fut le fameux charnier de Yopougon.Cette date est à marquer en lettres de sang dans les annales de l'Histoire de ce pays comme point de départ d'une longue série de crimes et d'assassinats qui marqueront vos dix premières années de règne. Depuis lors, votre soif de sang ne s'est plus jamais étanchée. Quelques mois après cette entrée en matière macabre, vous avez réédité les tueries en lâchant vos tueurs en treillis contre les militants de l'opposition qui réclamaient des élections législatives justes et transparentes ainsi que la participation de leur leader Alassane Ouattara.C'était en Décembre 2000, plus précisément les 04 et 05. La violente répression avait fait des dizaines de morts, de blessés, de disparus et de mutilés à vie. Dans un discours demeuré tristement célèbre vous aviez"félicité les gendarmes, les policiers, les militaires pour le bon travail accompli."

Montesquieu avait raison lorsqu'il écrivait:"le pouvoir absolu rend fou absolument." Au regard de votre gestion du pouvoir je pense que l'auteur de cette citation faisait avec trois siècles d'avance aussi référence à vous. Vous n'étiez pas dans une logique de gestion démocratique, républicaine et harmonieuse d'un Etat moderne. Vous ne vous étiez personnellement pas préparé à cela, vous n'étiez volontairement pas disposez à cela.Ce qui fondait votre engagement en politique c'était l'acquisition coûte que coûte du pouvoir et sa conservation. En 2000, vous aviez déjà prévenu les Ivoiriens et la communauté internationale en déclarant:"mille morts à gauche, mille morts à droite j'avance."Cette profession de foi, vous l'avez maintenue et accomplie dans toute sa laideur. C'est pourquoi, de manière cyclique vous avez organisé des assassinats de simples personnes dont la plus grande faute était de ne pas penser comme vous. Les auto-complots de "la Mercédès noire", de "la cabine téléphonique", "des Badjans" que vous avez fomentés en 2001 l'étaient dans la perspective d'assouvir votre soif de pouvoir et de sang.

Avec l'éclatement de la crise en 2002 vous vous êtes adonné plus tranquillement à l'élimination physique de vos adversaires. Vous avez tué le Général Guéi ex- chef de l'Etat passé à l'opposition,son épouse, sa garde rapprochée et tout le personnel domestique qui travaillait chez lui. Vos sbires se sont rendus aux domiciles de Ouattara et de Bédié qui n'ont échappé à la mort que par miracle mais l'aide de camp de Ouattara, le capitaine Dosso Aboubakary n'a pas eu la même chance. Il a été abattu par les tueurs que vous aviez mandatés. Vos escadrons de la mort dont les enquêtes ont démontré qu'ils recevaient leurs ordres du palais présidentiel ont semé la mort et la désolation à Abidjan. Leurs victimes sont nombreuses. On peut citer l'humoriste Camara Yêrêfê, les docteurs Emile Téhé et Dakoury Benoît. Vous avez monté des armées parallèles pompeusement appelées groupes d'auto-défense qui habillées en treillis et munis d'armes de guerre ont fait régner la terreur dans la zone gouvernementale. En Mars 2004 , alors que l'opposition organisait une marche pacifique pour vous demander d'appliquer les accords de Marcoussis que vous aviez signés en janvier de l'année précédente vous avez sorti l'artillerie lourde, les avions et hélicoptères de combat contre les civils. Le bilan très lourd a été chiffré à 500 morts par les organisateurs de la marche et plus tard à 120 par les enquêteurs des Nations Unies. En Novembre 2004 vous avez ordonné à l'armée de reprendre les zones Centre -Nord et Ouest sous contrôle de la rébellion. L'opération militaire on le sait a été un échec puisque les rebelles n'ont pas été délogés de ces zones. Mais le pire c'est que ce sont les civils qui ont été tués par les bombardements de votre aviation. Et comme si vous vouliez vous payer la tête des occidentaux, vos engins de la mort ont bombardé le camp des soldats français de Bouaké, faisant huit victimes parmi les militaires et une victime civile américaine.

Le pouvoir c'est comme la drogue, plus on en prend plus on en veut. Vous venez de nous en faire la preuve en refusant alors que vous avez été battu à la présidentielle du 28 Novembre dernier de quitter le pouvoir. Laurent Gbagbo, les Ivoiriens ne vous reconnaissent plus. Vous aviez pourtant dit lors de votre cérémonie d'investiture en 2000 que vous allez montrer que "désormais on peut être au pouvoir, organiser des élections et les perdre".Mais pourquoi alors que vous avez perdu les élections vous refusez de quitter le pouvoir? A peine le scrutin terminé que vous avez entrepris les assassinats. Dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 Décembre, vos escadrons de la mort se sont rendus au siège du RDR de Yopougon et ont fait feu sur les militants de l'opposition qui s'y étaient réunis pour suivre la proclamation des résultats. Depuis lors la spirale de la violence et des tueries se poursuit. Il ne se passe pas de matinée sans qu'on ne découvre un ou plusieurs cadavres d'innocents dans les rues d'Abidjan. Les Ivoiriens sont devenus des morts en sursis. Ceux qui sortent le matin ne savent pas s'ils rentreront vivant le soir. Les nuits sont devenues encore plus meurtrières car profitant du couvre-feu vos soldats font irruption dans les domiciles et abattent froidement leurs occupants. Gbagbo, dites nous combien de morts vous voulez pour votre gloire. Abobo:4morts, Bingerville: 2 morts, Port-Bouët:2 morts, Dabou:4 morts, à l'Ouest :15 morts, Sinfra autant de morts. la liste est longue et incomplète. Les personnes enlevées dont nul ne sait ce qu'il est advenu d'elles sont encore plus nombreuses que les victimes connues. Gbagbo est-ce sur un cimetière que vous voulez régner?.Le Président français Nicolas Sarkozy vous a dit le vendredi dernier au téléphone que c'est à vous de choisir le rôle que voulez jouer dans l'Histoire et que vous devez laisser le pouvoir au président qui a été élu. Mais vous en avez fait à votre tête et le lendemain avez organisé votre propre investiture. Vous n'êtes pas près d'arrêter ce que vous avez commencé en Octobre 2000. Mais sachez que le jour viendra où vous rendrez compte devant la justice des hommes ou celle divine.Tôt ou tard...

Ferdinand Yao
Un citoyen libre


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