Unanimement félicités récemment par toute la communauté nationale et Reporter Sans Frontière, pour le respect des règles d’équité et d’équilibre dans le traitement de l’information qui a prévalu lors de la couverture médiatique de la campagne électorale, le groupe Fraternité Matin et son directeur Général Jean Baptiste Akrou ont décidé de descendre bas. A la limite, ils ont troqué les précieux sacro-principes qui fondent la profession, pour rejoindre les yeux presque bandés la Radio Télévision ivoirienne (RTI) dans la propagande en faveur du camp de la majorité présidentielle, dans le conflit post électoral qui secoue la Côte d’Ivoire après la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle. Si le quotidien progouvernemental a gardé le cap du traitement professionnel de l’information 72 heures après la proclamation des résultats, un seul coup de fil de Laurent Gbagbo a suffi pour susciter une peur bleue et la trouille chez Jean Baptiste Akrou, directeur général du groupe et son équipe. Cette équipe qui avait magistralement montré qu’elle peut faire du traitement démocratique de l’information son crédo, observe depuis quelques jours le profile bas. Les Ivoiriens qui ne demandent qu’à être mieux informés, ont été surpris de voir que le quotidien progouvernemental supposé être neutre dans cette crise post électoral qui secoue la Côte d’Ivoire, ait décidé de choisir un camp. Que fait-on du respect des règles qui ont fait la fierté de ce quotidien il y a peu. Pourquoi contribuer manifestement à la mise sous coupe réglée d’un média d’Etat ? Jean Baptiste Akrou et son équipe oublient-ils le droit de la majorité des Ivoiriens à l’information, pour un quotidien qui jouit des subsides du contribuable ivoirien ? Il reste à espérer que le journal qui dit être « ni neutre ni partisan » retrouve le bon sens et renoue avec le professionnalisme.
Moussa Keita
Moussa Keita