Le show-biz, ce milieu incarné par la culture dans toute sa diversité, prospère généralement quand il y a des festivités de masse. Ambiance populaire, foires, festivals, concerts, etc. sont les activités par lesquelles l'acteur culturel tire sa subsistance. Mais la rentabilité du show-biz tient compte préalablement d'un certain nombre de facteurs dont l'environnement, le contexte, l'enjeu, l'espace et le temps. Ainsi la période électorale, moment de communion entre hommes politiques et électeurs constitue parfois une véritable traite pour des artistes. Notamment les chanteurs, les chansonniers, les jongleurs et les humoristes. Seuls maîtres dans l'art de créer la convivialité là où il le faut.
Absence remarquable
des artistes
"Avec le second tour de la présidentielle, nous espérons gagner plus avec les hommes politiques", disait un artiste Zouglou dans un maquis de Yopougon. Nous étions à quelques jours du scrutin du 28 novembre 2010 et la campagne électorale venait d'être officiellement lancée. Si le premier tour du scrutin a été une porte ouverte pour certains professionnels des arts, il n'en a pas du tout été le cas pour le second. "De mon point de vue, beaucoup parmi nous ont compris qu'il faut arrêter d'encourager les politiques dans leur jeu qui ne fait que diviser les Ivoiriens. Voilà pourquoi, les artistes ont brillé par leur absence cette fois", fait savoir Kutchala Sutchi, le roi du "rock métal". Sur les lieux des meetings, dans les Qg des partis politiques, point d'ambiance artistique. "J'avais été contactée par le Ddc d'un candidat pour des spectacles à l'intérieur du pays. Vu l'atmosphère très tendue, j'ai dû renoncer à la dernière minute", confie une chanteuse bien connue de la place dont nous préférons taire le nom. Visiblement, les artistes de Côte d'Ivoire ont été les grands absents de la campagne présidentielle.
des artistes ménacés
Des mois auparavant, certains artistes qui ont clairement affiché leur appartenance ont pour la plus part été victimes de menaces de quelques ordres qu'ils soient. Cela ne pouvait que créer de la méfiance, la peur et bien d'autres sentiments, dans le milieu du show-biz. La tension qui prévalait sur le terrain a été un véritable frein pour les artistes. Un environnement malsain dans lequel les Ivoiriens sont allés aux urnes pour le second tour a été tout à fait hostile à l'ambiance musicale.
Fermeture des
grands espaces
L'évaluation des productions artistiques au cours de la dernière campagne électorale ne se limite pas exclusivement au soutien à un candidat. Il faut également tenir compte du show habituel dans les grandes salles, les night clubs et maquis bars. Pour répondre à cette préoccupation, nous nous sommes rendu au palais de la culture par deux fois en l'espace d'une semaine. Si la première visite nous a mis en conversation avec un agent de sécurité, la seconde, quant à elle, nous a laissé découvrir un palais sans guide. De la grande entrée jusqu'aux grandes salles, en passant par le tableau d'affichage, ce fut un silence de cimetière. Conclusion : point d'activités au Palais de la culture Bernard B. Dadié. Idem pour le Centre culturel français (Ccf) où avec un peu de nervosité, l'agent de l'accueil nous a rappelé que l'espace est encore fermé depuis 2004. Au Centre culturel d'Abobo, ce fut la grande désolation. Car, en lieu et place d'un informateur crédible, c'est un mendiant, de blanc grisâtre vêtu, qui nous tend sa calebasse. Tout était désert.
La Rue Princesse
une victime
La célèbre rue Princesse de Yopougon avec ses nombreux maquis aux architectures variantes, les unes que les autres n'a pu résister à cette tempête passagère. Là-bas, c'est le "Kadjona" night club qui nous a accueilli. Ce, grâce au génie managérial de "Plando", le maître des lieux. Amicalement, il nous fait visiter sa splendide grotte à effervescence avant de marquer son regret. "Il faut que cette crise finisse sinon nos activités finiront par prendre un sérieux coup. La clientèle se fait rare de jour en jour", nous dit-il. A la "Rue de la joie", il n'y a pas que des boîtes de nuit. La "Rue Princesse" doit en partie sa notoriété à l'ambiance plein air autour des maquis bars.
Le couvre-feu
demeure le clou
Si la psychose née de ce sanglant scrutin a ralenti considérablement les activités du show biz, il faut dire que le couvre-feu demeure un autre souci. "Nous sommes beaucoup respectueux des décisions de l'autorité suprême pour prétendre violer le couvre-feu. Pour être à l'abri de toutes sortes de risques, on ferme à 18 heures", fait remarquer l'artiste Kutchala Sutchi dont la pâtisserie était en pleine réfection à Yopougon. "Au risque de perdre totalement notre clientèle, nous organisons des matinées dansantes ici au Kadjona night club", révèle Plando. En somme, cette période électorale n'a pas été du tout à l'avantage des professionnels du show biz. Cela pour diverses raisons. A commencer par les violences graves observées ça et là qui ont suscité la peur, la vengeance, la méfiance. Dans un tel climat, il est évident que vendeurs et acheteurs, acteurs et spectateurs, s'abstiennent des rendez-vous habituels. Aucune activité culturelle n'a prospéré au cours de la dernière campagne électorale en Côte d'Ivoire. Peut-on conclure.
Dieusmonde Tadé
dieusmonde@yahoo.fr
Absence remarquable
des artistes
"Avec le second tour de la présidentielle, nous espérons gagner plus avec les hommes politiques", disait un artiste Zouglou dans un maquis de Yopougon. Nous étions à quelques jours du scrutin du 28 novembre 2010 et la campagne électorale venait d'être officiellement lancée. Si le premier tour du scrutin a été une porte ouverte pour certains professionnels des arts, il n'en a pas du tout été le cas pour le second. "De mon point de vue, beaucoup parmi nous ont compris qu'il faut arrêter d'encourager les politiques dans leur jeu qui ne fait que diviser les Ivoiriens. Voilà pourquoi, les artistes ont brillé par leur absence cette fois", fait savoir Kutchala Sutchi, le roi du "rock métal". Sur les lieux des meetings, dans les Qg des partis politiques, point d'ambiance artistique. "J'avais été contactée par le Ddc d'un candidat pour des spectacles à l'intérieur du pays. Vu l'atmosphère très tendue, j'ai dû renoncer à la dernière minute", confie une chanteuse bien connue de la place dont nous préférons taire le nom. Visiblement, les artistes de Côte d'Ivoire ont été les grands absents de la campagne présidentielle.
des artistes ménacés
Des mois auparavant, certains artistes qui ont clairement affiché leur appartenance ont pour la plus part été victimes de menaces de quelques ordres qu'ils soient. Cela ne pouvait que créer de la méfiance, la peur et bien d'autres sentiments, dans le milieu du show-biz. La tension qui prévalait sur le terrain a été un véritable frein pour les artistes. Un environnement malsain dans lequel les Ivoiriens sont allés aux urnes pour le second tour a été tout à fait hostile à l'ambiance musicale.
Fermeture des
grands espaces
L'évaluation des productions artistiques au cours de la dernière campagne électorale ne se limite pas exclusivement au soutien à un candidat. Il faut également tenir compte du show habituel dans les grandes salles, les night clubs et maquis bars. Pour répondre à cette préoccupation, nous nous sommes rendu au palais de la culture par deux fois en l'espace d'une semaine. Si la première visite nous a mis en conversation avec un agent de sécurité, la seconde, quant à elle, nous a laissé découvrir un palais sans guide. De la grande entrée jusqu'aux grandes salles, en passant par le tableau d'affichage, ce fut un silence de cimetière. Conclusion : point d'activités au Palais de la culture Bernard B. Dadié. Idem pour le Centre culturel français (Ccf) où avec un peu de nervosité, l'agent de l'accueil nous a rappelé que l'espace est encore fermé depuis 2004. Au Centre culturel d'Abobo, ce fut la grande désolation. Car, en lieu et place d'un informateur crédible, c'est un mendiant, de blanc grisâtre vêtu, qui nous tend sa calebasse. Tout était désert.
La Rue Princesse
une victime
La célèbre rue Princesse de Yopougon avec ses nombreux maquis aux architectures variantes, les unes que les autres n'a pu résister à cette tempête passagère. Là-bas, c'est le "Kadjona" night club qui nous a accueilli. Ce, grâce au génie managérial de "Plando", le maître des lieux. Amicalement, il nous fait visiter sa splendide grotte à effervescence avant de marquer son regret. "Il faut que cette crise finisse sinon nos activités finiront par prendre un sérieux coup. La clientèle se fait rare de jour en jour", nous dit-il. A la "Rue de la joie", il n'y a pas que des boîtes de nuit. La "Rue Princesse" doit en partie sa notoriété à l'ambiance plein air autour des maquis bars.
Le couvre-feu
demeure le clou
Si la psychose née de ce sanglant scrutin a ralenti considérablement les activités du show biz, il faut dire que le couvre-feu demeure un autre souci. "Nous sommes beaucoup respectueux des décisions de l'autorité suprême pour prétendre violer le couvre-feu. Pour être à l'abri de toutes sortes de risques, on ferme à 18 heures", fait remarquer l'artiste Kutchala Sutchi dont la pâtisserie était en pleine réfection à Yopougon. "Au risque de perdre totalement notre clientèle, nous organisons des matinées dansantes ici au Kadjona night club", révèle Plando. En somme, cette période électorale n'a pas été du tout à l'avantage des professionnels du show biz. Cela pour diverses raisons. A commencer par les violences graves observées ça et là qui ont suscité la peur, la vengeance, la méfiance. Dans un tel climat, il est évident que vendeurs et acheteurs, acteurs et spectateurs, s'abstiennent des rendez-vous habituels. Aucune activité culturelle n'a prospéré au cours de la dernière campagne électorale en Côte d'Ivoire. Peut-on conclure.
Dieusmonde Tadé
dieusmonde@yahoo.fr