Comme le corps humain conçoit des cellules pour se défendre avant tout soutien extérieur médical, les populations civiles victimes des exactions des armées de Gbagbo viennent de se trouver des méthodes de résistance. Toute la Côte d’Ivoire et la communauté internationale savent aujourd’hui que le couvre-feu instauré par M. Laurent Gbagbo obéit plus à sa logique de réaliser son putsch électoral que de maintenir la sécurité. C’est ainsi que contre le bon sens et les conditions aisées de travail de la CEI, un couvre-feu a été décrété la veille du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier. On connaît la suite et les intentions réelles de l’ancien président : profiter du couvre-feu pour enlever, assassiner, violer et détenir arbitrairement tous ceux qui voudraient contester le putsch électoral. Et comme l’Ivoirien de Félix Houphouët-Boigny n’a pas l’éducation de tuer atrocement, M. Gbagbo a recruté des mercenaires libériens et angolais, reconnaissables à leur langue de communication, sont à l’œuvre depuis. Face aux agissements de ces soldats cagoulés, la réaction des populations des quartiers est un reflexe d’orgueil et de courage. Hier, les pleurs des familles qui assistent impuissantes à l’enlèvement de leurs parents renvoyaient sous leurs lits les voisins. Depuis peu, tout le monde préfère mourir pour orner le trophée de M. Gbagbo. Alors, on tape des casseroles, on siffle, en tout cas on fait le maximum de bruits. Dans certains quartiers la population sort en masse et préfère mourir que d’avoir sur la conscience le remord d’avoir assisté à ces tueries sauvages et barbares que rien ne justifie, si ce n’est que le dictateur et sanguinaire Laurent Gbagbo veut conserver le pouvoir d’Etat à tout prix. Face à la répétition des tueries, les Ivoiriens ont aussi compris qu’il faut réagir. D’abord appeler l’ONUCI par le numéro vert, celui de la Commission Nationale des Droits de l’Homme ayant disparu depuis le passage du ministre Joël N’Guessan des Droits de l’Homme. Les soldats de l’Onuci peuvent arriver en retard, alors retenez les éléments qui peuvent aider à repérer demain, les auteurs et aussi les instigateurs. On le voit, au tribunal pénal à Abuja, des Colonels et des soldats de troupe passent à la barre, mais il y a aussi des prêtres, des pasteurs, des journalistes et autres leaders d’opinion. Même des chefs de familles et de villages y défilent tout comme des indicateurs qui dénonçaient leurs amis de quartier ou orientaient les tueurs qui passent à l’action. Il est clair qu’aujourd’hui, M. Gbagbo a perdu toute écoute de sa propre conscience et laisse faire tous les sanguinaires autour de lui. Peut-être qu’un jour, dans une tribune de réconciliation vérité, les parents des victimes ou elles-mêmes, pour l’amour du ciel, pardonneront à leur bourreaux. Cela suppose que ceux-ci avaient été repérés, reconnus ou arrêtés. Devant les tueries perpétrées aussi sauvagement, que ce soit en Côte d’Ivoire ou ailleurs le jugement des hommes précèdent celui de l’histoire. Et comme tout fauteur doit payer, ne serait qu’autant de la conscience, chaque personne doit dès à présent, recueillir les preuves des actions et faits des collaborateurs des assassins au temps du couvre-feu, mais aussi des tueurs pendant les marches et autres regroupements, car les soldats qui exécutent ces ordres sordides de M. Gbagbo ne sont plus couverts par la légalité républicaine. On disait que l’œil ouvert photographie son assassin. Il faut se préparer à laisser les traces qui feront payer les bourreaux quand la Cour Pénale Internationale actionnera son mécanisme. Si M. Gbagbo avait une conscience d’homme d’Etat et de candidat à la reconnaissance de l’histoire, il déciderait l’arrêt du couvre-feu et renverrait les mercenaires chez eux. Y-a-t-il encore un des nombreux hommes de Dieu à son service qui puissent lui faire comprendre raison ? Pas si sûr, en cette période où il paraît que Dieu supporte et encourage l’illégalité, l’injustice et les auteurs aux mains souillées !
Dadis K.
Dadis K.