La Côte d’Ivoire est dans une impasse depuis la présidentielle du 28 novembre 2010. Battu dans les urnes par la seule volonté du peuple ivoirien avide de changement, Gbagbo Laurent, qui a dirigé le pays de 2000 à 2010, refuse de laisser le pouvoir au vainqueur proclamé Alassane Ouattara. Au point de plonger la Côte d’Ivoire dans une guerre sans issue. La découverte d’un charnier d’une soixantaine de corps à N’Dotré entre la prison civile et le corridor d’Anyama, les exécutions extrajudiciaires, les enlèvements et la cinquantaine de morts enregistrés lors de la marche sur la RTI du jeudi 16 décembre dernier sont des signes annonciateurs du génocide en préparation dans le pays. Et tout cela à cause de son avidité pour le pouvoir. Aujourd’hui, il est certain que les fonctionnaires ivoiriens ne percevront pas leur solde de décembre. Le commerce, le transport et l’administration privée sont au point mort. Par sa volonté de confisquer le pouvoir que le peuple lui a bel et bien retiré, Gbagbo est en train de tout détruire en Côte d’Ivoire. Malgré les nombreux appels et injonctions à céder le pouvoir au vainqueur, Alassane Ouattara, il refuse d’entendre raison. Préférant sillonner le pays à la recherche de soutiens mystiques avec des sacrifices humains. Triste pour un homme dont l’existence aura été un combat perpétuel pour l’avènement de la démocratie dans son pays et l’indépendance totale de l’Afrique. Artisan du multipartisme en Côte d’Ivoire, Gbagbo Laurent est apparu à la face du monde comme un dictateur, un oppresseur, un anti-démocrate. Pour avoir clamé sur tous les toits qu’il est un enfant des élections et préconisé la prise de pouvoir par les urnes, il montre à la face de tous qu’il s’est approprié une parole biblique : «fais ce que je dis, mais ne fais pas ce que je fais». Car Gbagbo préconise la voie démocratique et refuse de se soumettre au verdict des urnes. Son entêtement à conserver un pouvoir usurpé le classe dans le rang des dictateurs les plus tristes du monde. Et dire qu’il n’est pas encore tard pour lui. Certes, il est actuellement très isolé et pris en otage par ses affidés et ses va-t-en-guerre (Kadet Bertin, Simone Gbagbo, Blé Goudé, Désiré Tagro, Emile Guirieoulou, Guiai Bi Poin, Dogbo Blé, Vagba Faussignaux,…), mais il peut toujours sauver sa face. Il lui suffit de reconnaître son erreur et emprunter la persienne qui s’offre à lui pour entrer dans l’histoire. De toute façon, il ne sera pas le seul dans ce cas. Il faut qu’il comprenne que le monde entier ne lui décernera pas «le Prix Nobel de la Soumission» comme il l’a dit lui-même dans l’hebdomadaire panafricain «Jeune Afrique», mais plutôt «le Prix Nobel de la Démocratie». Si aujourd’hui des personnalités comme Abdou Diouf au Sénégal et le président Henri Konan Bédié doivent lui servir de leçon. En 1999, Henri Konan Bédié a été chassé du pouvoir par les militaires. En 2000, Gbagbo et Tia Koné ont retiré sa candidature à la présidentielle. Cette année encore, il n’a pas contesté lorsqu’il a été donné 3e au premier tour de la présidentielle. Il a accusé tout cela sans mot dire. Tout simplement parce qu’il a mis l’intérêt supérieur de la Nation en avant. Son amour pour le peuple de Côte d’Ivoire l’a conduit à accepter tous les torts. Par souci de servir la paix dans son pays et de garantir un avenir certain, radieux au peuple, il s’est retiré dans la dignité et l’honneur. Car pour lui, aucune ambition politique ne peut s’accommoder de sacrifices inconsidérés de vies humaines. C’est donc le lieu pour Gbagbo de sortir de la rébellion et de retourner dans la République. Ce qui lui garantirait une sortie honorable. Perdre des élections est toujours difficile à digérer, mais l’intérêt du peuple doit primer sur toute autre considération. Et Gbagbo qui est très intelligent le comprend bien. Il n’est pas trop tard. Tu peux encore le faire. Partir dignement du pouvoir sans mourir.
OUATTARA Gaoussou
OUATTARA Gaoussou
