Le Rédacteur en chef de Le Temps Hebdo a été détenu pendant plusieurs heures au Bénin, sans motif. Il revient dans cet entretien, sur les péripéties de cet acte arbitraire.
Des Ivoiriens dont des journalistes ont été récemment arrêtés et placés pendant plusieurs heures en garde à vue au Bénin. Dites-nous, pourquoi ?
Nous nous sommes rendus le samedi 18 décembre au Benin pour la couverture médiatique d’une conférence sur la souveraineté des Institutions africaines organisée par l’Alliance des jeunes leaders africains pour la paix. Après deux jours de travaux, une déclaration de soutien à la Côte d’Ivoire était prévue, au regard des attaques injustes que subit le Président de la République Laurent Gbagbo. Mais, sur les 22 pays présents à la conférence, le Bénin et le Burkina se sont apposés à la motion de soutien. Ce qui n’empêchait pas la production du document en vue puisque ces deux pays étaient minoritaires. Ce lundi 20 décembre 2010, vers 17 heures, nous avons donc regagné notre hôtel. A notre grande surprisse, la police béninoise s’est présentée dans ledit hôtel pour demander quels étaient les Ivoiriens présents. Lorsque nous nous sommes présentés, nous avons été interpellés, sans que le motif nous soit signifié. Nous avons été conduits à la Dst.
Qu’est ce qui s’y est passé ?
Nous sommes restés longtemps sans être entendus. Voyant l’évolution des choses et le flou qui entourait notre arrestation, j’ai compris que nous risquions de rester longtemps à la Dst béninoise.
C’est ainsi que j’ai alerté mon patron Aly Kéita à ma rédaction, avant que les autorités au plus haut niveau ne soient averties de la situation. Dès que nous avons fini la communication, les policiers nous ont arraché nos téléphones et ordinateurs portables. Avant de nous conduire au commissariat central, pour nous y placer en garde à vue, sans être entendus. C’est le lendemain que nous avons été reconduits à la Dst. Là-bas, nous avons à nouveau demandé le motif de notre arrestation, sans suite. Ils nous ont soumis à un interrogatoire qui a duré deux heures. Ce n’est qu’après que le consul de Côte d’Ivoire au Bénin, José Dominique Loko, est venu nous chercher.
Que voulait savoir la police béninoise ?
Elle voulait savoir le motif de notre présence sur le territoire béninois. Nous leur avons répété que les journalistes que nous sommes étions partis pour couvrir une conférence des jeunesses africaines et que les autres étaient des invités.
Vous n’avez donc jamais su les raisons de votre détention au Bénin ?
Mon confrère Kisselminan de Soir Info a demandé au commissaire de nous dire ce qu’il nous reprochait. Il lui a dit : ‘’C’est trop fort pour nous, cela vient de là haut’’. Il faut dire que notre séjour s’est déroulé dans une atmosphère hostile au Président Gbagbo. La presse et les médias d’Etat étaient dressés chaque jour contre la Côte d’Ivoire. On nous a même traités d’être ‘’8 mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo partis au Bénin pour distribuer de l’argent aux populations afin de les corrompre’’. On comprend le Président Yayi Boni qui sera dans 4 mois face à Adrien Houngbédji qui a les faveurs des pronostiques. Or, Yayi Boni veut rester au pouvoir. Il recherche donc le soutien de la France pour y arriver. Il ne pouvait donc pas permettre qu’une conférence pour soutenir Laurent Gbagbo se tienne dans son pays. Mais nous, nous n’avons rien contre les Béninois. Nous disons merci aux jeunesses des pays africains qui se sont montrés solidaires de nous dans cette épreuve. La prise de conscience pour la souveraineté des Etats africains est en marche. Je dis merci au Président Laurent Gbagbo qui a permis que nous soyons libérés, au ministre Blé Goudé et au consul de la Côte d’Ivoire au Bénin, M Dominique Loko.
K. Kouassi Maurice
Des Ivoiriens dont des journalistes ont été récemment arrêtés et placés pendant plusieurs heures en garde à vue au Bénin. Dites-nous, pourquoi ?
Nous nous sommes rendus le samedi 18 décembre au Benin pour la couverture médiatique d’une conférence sur la souveraineté des Institutions africaines organisée par l’Alliance des jeunes leaders africains pour la paix. Après deux jours de travaux, une déclaration de soutien à la Côte d’Ivoire était prévue, au regard des attaques injustes que subit le Président de la République Laurent Gbagbo. Mais, sur les 22 pays présents à la conférence, le Bénin et le Burkina se sont apposés à la motion de soutien. Ce qui n’empêchait pas la production du document en vue puisque ces deux pays étaient minoritaires. Ce lundi 20 décembre 2010, vers 17 heures, nous avons donc regagné notre hôtel. A notre grande surprisse, la police béninoise s’est présentée dans ledit hôtel pour demander quels étaient les Ivoiriens présents. Lorsque nous nous sommes présentés, nous avons été interpellés, sans que le motif nous soit signifié. Nous avons été conduits à la Dst.
Qu’est ce qui s’y est passé ?
Nous sommes restés longtemps sans être entendus. Voyant l’évolution des choses et le flou qui entourait notre arrestation, j’ai compris que nous risquions de rester longtemps à la Dst béninoise.
C’est ainsi que j’ai alerté mon patron Aly Kéita à ma rédaction, avant que les autorités au plus haut niveau ne soient averties de la situation. Dès que nous avons fini la communication, les policiers nous ont arraché nos téléphones et ordinateurs portables. Avant de nous conduire au commissariat central, pour nous y placer en garde à vue, sans être entendus. C’est le lendemain que nous avons été reconduits à la Dst. Là-bas, nous avons à nouveau demandé le motif de notre arrestation, sans suite. Ils nous ont soumis à un interrogatoire qui a duré deux heures. Ce n’est qu’après que le consul de Côte d’Ivoire au Bénin, José Dominique Loko, est venu nous chercher.
Que voulait savoir la police béninoise ?
Elle voulait savoir le motif de notre présence sur le territoire béninois. Nous leur avons répété que les journalistes que nous sommes étions partis pour couvrir une conférence des jeunesses africaines et que les autres étaient des invités.
Vous n’avez donc jamais su les raisons de votre détention au Bénin ?
Mon confrère Kisselminan de Soir Info a demandé au commissaire de nous dire ce qu’il nous reprochait. Il lui a dit : ‘’C’est trop fort pour nous, cela vient de là haut’’. Il faut dire que notre séjour s’est déroulé dans une atmosphère hostile au Président Gbagbo. La presse et les médias d’Etat étaient dressés chaque jour contre la Côte d’Ivoire. On nous a même traités d’être ‘’8 mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo partis au Bénin pour distribuer de l’argent aux populations afin de les corrompre’’. On comprend le Président Yayi Boni qui sera dans 4 mois face à Adrien Houngbédji qui a les faveurs des pronostiques. Or, Yayi Boni veut rester au pouvoir. Il recherche donc le soutien de la France pour y arriver. Il ne pouvait donc pas permettre qu’une conférence pour soutenir Laurent Gbagbo se tienne dans son pays. Mais nous, nous n’avons rien contre les Béninois. Nous disons merci aux jeunesses des pays africains qui se sont montrés solidaires de nous dans cette épreuve. La prise de conscience pour la souveraineté des Etats africains est en marche. Je dis merci au Président Laurent Gbagbo qui a permis que nous soyons libérés, au ministre Blé Goudé et au consul de la Côte d’Ivoire au Bénin, M Dominique Loko.
K. Kouassi Maurice