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Politique Publié le vendredi 24 décembre 2010 | Notre Voie

Amath Dansokho, ex-leader sénégalais du Parti de l’Indépendance et du Travail : “La crise ivoirienne découle d’une machinerie infernale montée par la France”

© Notre Voie
Le président Laurent Gbagbo et Nicolas Sarkozy
Dans une interview accordée au quotidien français «L’Humanité», fondé en 1904 par le dirigeant socialiste Jean Jaurès, l’ex-leader du Parti de l’Indépendance et du travail (Pit) Amath Dansokho donne son opinion sur la crise ivoirienne qui est, à son avis, fomentée par la France. D’où vient cette longue crise ivoirienne ? Toute cette machinerie infernale a été montée, je le dis comme je le pense, par la France. Il faut remonter à l’ère Chirac pour comprendre cette crise. Lui et ses services ont encouragé la création de la rébellion. Laurent Gbagbo avait été élu en 2000 et reconnu par la communauté internationale. Jusqu’au coup d’État manqué de 2002, fomenté par des officiers travaillant pour Ouattara, qui n’en était pas à son premier coup. Tout cela, on l’oublie. Quelles sont les conséquences sur le pays ? Elles sont déjà très graves, avec un risque de partition. En arrière-plan, dans un contexte mondial particulier, il ne faut pas exclure le danger d’une intervention militaire extérieure. Même si les partisans de ce scénario y réfléchissent à deux fois. Aujourd’hui, les Ivoiriens et eux seuls pourront sortir leur pays des difficultés. En faisant en sorte que le coefficient des influences extérieures, impérialistes, soit le moins fort possible. C’est à cette condition qu’ils pourront s’entendre. Quels sont les enjeux économiques ? Ils sont considérables. Premier producteur mondial de cacao, le pays bénéficie aussi d’une production fruitière abondante et diversifiée et, surtout, de ressources énergétiques, depuis la découverte de pétrole. Il a donc toutes les ressources pour expérimenter un développement propre, une économie africaine moins dépendante. Mais de cela, les puissances occidentales ne veulent pas entendre parler. Pourquoi les crises et les guerres se succèdent-elles dans cette partie de l’Afrique depuis la fin des années 1980 ? Parce qu’elle regorge de ressources. Comme au Liberia, avec le fer, ou en Sierra Leone, qui est une anomalie diamantifère. C’est là qu’il faut rechercher les causes des guerres. Partout, les ex-puissances coloniales montent les populations les unes contre les autres, sèment le trouble pour pouvoir exploiter les ressources naturelles. L’exploitation minière ne s’arrête jamais, fût-ce sous le régime de guerres atroces. C’est ce qui se passe au Congo. Ces zones de guerre et d’instabilité sont incluses dans le système global de l’économie capitaliste, quelles que soient les circonstancesn nettali.net Quotidien L’Humanité du mardi 21 décembre 2010
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