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Politique Publié le vendredi 24 décembre 2010 | Le Patriote

Fin effroyable ou effroi sans fin : La CEDEAO doit décider

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) organise aujourd’hui même à Abuja, un sommet extraordinaire sur la Côte d’Ivoire. Il s’agira pour ce rassemblement sous-régional, d’analyser les derniers développements de l’actualité sociopolitique ivoirienne et prendre des mesures dans le sens de la normalisation en Côte d’Ivoire. Après avoir condamné la tentative d’usurpation du pouvoir de Laurent Gbagbo, suspendu la Côte d’Ivoire et tenter de régler diplomatiquement la crise ivoirienne, la CEDEAO se réunit à nouveaux pour faire le point et prendre de nouvelles mesures. Ce sommet spécial d’Abuja sonne celui de la dernière chance pour sauver non seulement la Côte d’Ivoire mais aussi la sous-région. C’est pourquoi les pays membres de cette communauté doivent agir vite et bien pour éviter à la Côte d’Ivoire, qui fait 40% de cet espace économique, de sombrer dans ce qui ressemble, jour après jour, à un génocide. La CEDEAO a constaté l’échec des négociations et les limites de la voie diplomatique. Elle sait également que plus de 200 personnes ont été assassinées et plusieurs centaines sont soit détenus ou ont disparu depuis le 16 décembre dernier. La CEDEAO sait pourtant bien que le peuple ivoirien à librement et volontairement décidé de confier son destin à Alassane Ouattara, qui a gagné les élections a plus de 54% des suffrages. La CEDEAO l’a reconnu comme tout le monde entier. Mais face au refus du président sortant de céder le pouvoir et surtout sa détermination à marcher sur le corps des Ivoiriens, la CEDEAO doit agir pour faire entendre raison à Laurent Gbagbo. Elle doit surtout le faire avec diligence pour stopper le cycle de la mort en Côte d’Ivoire. La CEDEAO doit le faire pour remettre le poumon économique de la CEDEAO au travail dans une atmosphère calme et normale. Le président nigérian, Jonathan Goodluck, président en exercice de la CEDEAO et ses pairs doivent agir ici et maintenant pour freiner ce qui s’apparente à un retour au chaos dans la sous-région. C’est certainement cette raison qui intéresse les Etats Unis qui sont à ce sommet et qui se disent disposés à mettre tout en œuvre pour ne plus que cette sous-région s’embrase à nouveau. Les Américains, qui ont pesé de tout leur poids pour ramener le calme et la démocratie au Liberia et en Guinée, ne veulent pas que tous ces efforts soient vains. C’est pourquoi la CEDEAO doit prendre ses responsabilités. Et comme le disait si bien Pierre Leulliette, il « vaut mieux un effroi sans fin qu’une fin effroyable ». Pour dire que les grands décideurs doivent prendre le taureau par les cornes ici et maintenant avant que toute la sous-région ne bascule dans l’incertitude. La CEDEAO doit faire son travail pour sauver la sous-région mais, le plus important, sauver la Côte d’Ivoire qui est la locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest.
Koné Lassiné

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