Après plusieurs acrobaties, les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat sont en train d’être payés. Cependant, ce qu’il ne faudrait pas oublier, c’est qu’un budget s’équilibre en recettes et en dépenses. A ce jour, l’adoption du budget de la Côte d’Ivoire n’a pu se faire alors que le ministre Diby, aujourd’hui dans le vrai gouvernement, c’est-à-dire avec le président démocratiquement élu, Alassane Ouattara était en passe de renouer avec l’orthodoxie financière. A savoir adopter le budget 2011 en décembre. Mais aujourd’hui, Laurent Gbagbo croit qu’il est au bout de ses peines alors que rien n’a été fait en réalité pour les habitants de la Côte d’Ivoire. En effet, la gestion d’un Etat ne se limite pas seulement au paiement des salaires des fonctionnaires. Un Etat crédible, c’est celui qui ne navigue pas à vue et qui ne fonctionne pas au jour le jour. Ce sont des projections. Un Etat sérieux met l’accent sur les charges de fonctionnement (salaires et autres) et les charges d’investissement (projets pour les populations). Il y a aussi les engagements internationaux à respecter, le paiement des fournisseurs, des bourses, etc. Il ne s’agit pas seulement de racler ou d’écumer les régies financières pour le paiement des salaires et pavoiser. A ce sujet déjà il convient de préciser que les fonctionnaires des ambassades ne sont pas payés depuis quelques mois. Que l’on arrête de croire ou de faire croire que la vie en Côte d’Ivoire s’arrête au paiement des salaires qui d’ailleurs vient de se faire par césarienne. Un Etat respectable et respecté ne restreint pas ou ne limite pas son action au paiement des salaires. Il a une vision sur le court, moyen et long terme. On ne doit pas gérer un Etat comme si l’on jouait au Ludo. Aucune perspective, aucun projet de développement. Payer les salaires ne doit pas être l’occasion pour Gbagbo de bomber le torse et de se frapper la poitrine. Cela n’est nullement un exploit. Même au plus fort de la crise, l’on a toujours payé les salaires. Mais on a aussi mis l’accent sur les projets de développement. C’est sur ce terrain que les Ivoiriens attendent Gbagbo. Car pour payer seulement les salaires on n’a pas besoin d’un gouvernement aussi pléthorique.
Jean Eric Adingra
Jean Eric Adingra
