Le sommet extraordinaire de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’ouvre ce matin est un rendez plus qu’important pour ce regroupement sous régional. Il s’agira pour la CEDEAO, face à ce qui se dessine comme un grand précédent, de savoir répondre énergiquement en prenant des décisions claires, courageuses et sans équivoques pour régler la crise post électoral ivoirienne. Depuis que le perdant Gbagbo Laurent a décidé de confisquer le pouvoir d’Etat après sa défaite à l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire s’est précipitée à nouveau dans un cycle de violence. Avec son corolaire de meurtrissures et autres assassinats orchestrés par les miliciens et mercenaires de Gbagbo Laurent. L’enjeu de cette rencontre sera surtout de savoir si la CEDEAO a encore la capacité de se faire respecter et d’imposer la vision commune que ses membres se sont donnée comme règles de fonctionnement. Face à la tentative d’usurpation du pouvoir du président sortant ivoirien, la CEDEAO avait déjà fait connaitre sa position. Elle avait clairement soutenu et reconnu le résultat des urnes tel que livré par la commission électorale indépendante et certifié par l’ONU. C’est fort de cela que la CEDEAO a demandé à Laurent Gbagbo de reconnaitre la victoire d’Alassane Ouattara et de lui remettre le pouvoir. Toute chose que Gbagbo a rejeté et s’entête à conserver le pouvoir que les Ivoiriens lui ont retiré dans les urnes. Face à cette autre forfaiture, la CEDEAO a suspendu la Côte d’Ivoire et envoyé un émissaire à Abidjan pour venir raisonner le président Gbagbo. Cette autre tentative de médiation a échoué et Gbagbo a continué de narguer la communauté internationale y compris la CEDEAO. Pis, pour mieux se moquer de la CEDEAO, de l’UA, l’UE, l’ONU, la France, les Etats-Unis et le monde entier, Gbagbo a sortit ses mercenaires pour massacrer, le jeudi 16 décembre dernier, la grande majorité des Ivoiriens qui tentaient de marcher pacifiquement pour réclamer la victoire d’Alassane Ouattara. LE bilan de plus de 173 morts en cinq jours fait froid dans le dos. Pour tout dire, Gbagbo Laurent a bafoué l’autorité de la CEDEAO et de tous ceux qui souhaitent que le choix du peuple de Côte d’Ivoire soit respecté. Il s’agit donc pour la CEDEAO et son président en exercice, Jonathan Goodluck, de prouver le contraire et assurer que la CEDEAO a les moyens d’imposer la paix et la démocratie dans ses pays membres. La CEDEAO est face à l’histoire et elle doit tout mettre en œuvre pour ne pas le cas de Gbagbo Laurent soit tolérer au risque de faire école. La CEDEAO doit œuvrer pour que plus jamais, un candidat battu aux élections, fut-il président sortant, refuse le choix de son peuple et ne s’érige en dictateur et fossoyeur de la démocratie. C’est pourquoi, ce sommet doit clairement et sans ambigüité aucune imposer la justice à ceux qui se croient encore dans la jungle. La réunion extraordinaire d’Abuja de ce matin va certainement tendre vers la composition d’une force sous régionale qui viendra aider la Côte d’Ivoire à renouer avec la paix. Cependant il est fait cas, selon des sources diplomatiques, de l’envoi d’une forte délégation de chefs d’Etat à l’issue du sommet. Sept présidents pourraient se rendre à Abidjan au lendemain des fêtes de Noël, y rencontrer Laurent Gbagbo afin de le convaincre pour la dernière fois. Et cela devrait se faire au plus vite. Le moins qu’on puisse écrire, c’est que ce sommet de la CEDEAO est très attendu et les Ivoiriens y fondent beaucoup d’espoir.
Koné Lassiné
Koné Lassiné