Toutes les oreilles sont tendues vers Abuja, la capitale nigeriane où se tient, aujourd'hui vendredi, un sommet extraordinaire sur la situation de crise qui prévaut en Côte d'Ivoire.
Que l'Ecomog vienne chasser Laurent Gbagbo ? Tout porte à le croire vu la situation de dégradation avancée dans laquelle se trouve le pays. Et, les dernières évolutions de l'actualité relative à la crise ivoirienne présagent que le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) sur la Côte d'Ivoire aboutira à cette conclusion. Citant un diplomate en poste à Abidjan, l'Afp rapporte en effet que cette question « sera, à cette occasion, mise sur la table ». Déjà, mercredi, les Etats Unis qui ne font pas mystère de leur soutien à une éventuelle « solution militaire », ont révélé, par la voix du porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, avoir discuté avec la Cedeao : « Pour voir s'il y a des possibilités pour que nous puissions renforcer la force de maintien de la paix de l'Onu » forte de 9000 personnes et, dont le mandat a été prolongé de six mois par les Nations Unies. Il se susurre que dans le milieu diplomatique, d'autres pays partagent la position du pays de Barack Obama. Même si, pour des besoins diplomatiques, ils n'osent pas en parler. Préférant donc, par convenance, laisser le soin à la communauté sous-régionale de régler le problème. « La communauté internationale s'en remet à la Cedeao », confie un diplomate cité par l'Afp. Un autre, toujours selon l'Afp, estime qu' « on est obligé de passer par la Cedeao ». Plus explicite, le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, soutient que « la France ne peut, en aucune manière, recommander le recours à la violence ». De son avis, ceci « est une responsabilité qui revient aux chefs d'Etat africains ». Si le sommet concluait à une intervention de l'Ecomog en Côte d'Ivoire, ce serait la troisième fois dans l'histoire de la Cedeao qui est déjà intervenue au Libéria et en Sierra Léone. Composé de 17. 500 hommes environ, l'Ecomog a permis au Liberia de chasser Charles Taylor du pouvoir. Le dictateur s'est ensuite retrouvé devant la Cour pénale internationale pour répondre des crimes graves contre l'humanité commis sous son mandat. En mars 1998, la force de la Cedeao a également réinstallé Alhaji Ahmed Tejan Kabbah, victime de coup d'Etat, dans son fauteuil après avoir tué le patron du Front uni révolutionnaire (Ruf) de Fodé Sanko, qui refusait d'appliquer les accords sous-régionaux. La Cedeao était alors dirigée par le président nigérian, Olésegun Obasenjo. Et, comme par coïncidence, l'actuel président en exercice est le président du Nigeria, Jonathan Goodluck. Si l'Ecomog souffre, souventes fois, de problèmes financiers, il tire sa force de l'expérience acquise par l'armée nigériane - qui en constitue le noyau dur - dans la guerre du Biafra. Les 16 pays membres de la Cedeao mettent toujours à sa disposition leurs meilleurs éléments. Devant des hommes de Laurent Gbagbo qui se résument à la garde républicaine - l'armée ne faisant pas bloc autour de lui - et à des mercenaires libériens et angolais, le succès devrait être assuré comme ce fut le cas au Libéria et en Sierra Léone. Le soutien américain sera, pour sûr, un outil supplémentaire d'efficacité.
Bamba K. Inza
Que l'Ecomog vienne chasser Laurent Gbagbo ? Tout porte à le croire vu la situation de dégradation avancée dans laquelle se trouve le pays. Et, les dernières évolutions de l'actualité relative à la crise ivoirienne présagent que le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) sur la Côte d'Ivoire aboutira à cette conclusion. Citant un diplomate en poste à Abidjan, l'Afp rapporte en effet que cette question « sera, à cette occasion, mise sur la table ». Déjà, mercredi, les Etats Unis qui ne font pas mystère de leur soutien à une éventuelle « solution militaire », ont révélé, par la voix du porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, avoir discuté avec la Cedeao : « Pour voir s'il y a des possibilités pour que nous puissions renforcer la force de maintien de la paix de l'Onu » forte de 9000 personnes et, dont le mandat a été prolongé de six mois par les Nations Unies. Il se susurre que dans le milieu diplomatique, d'autres pays partagent la position du pays de Barack Obama. Même si, pour des besoins diplomatiques, ils n'osent pas en parler. Préférant donc, par convenance, laisser le soin à la communauté sous-régionale de régler le problème. « La communauté internationale s'en remet à la Cedeao », confie un diplomate cité par l'Afp. Un autre, toujours selon l'Afp, estime qu' « on est obligé de passer par la Cedeao ». Plus explicite, le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, soutient que « la France ne peut, en aucune manière, recommander le recours à la violence ». De son avis, ceci « est une responsabilité qui revient aux chefs d'Etat africains ». Si le sommet concluait à une intervention de l'Ecomog en Côte d'Ivoire, ce serait la troisième fois dans l'histoire de la Cedeao qui est déjà intervenue au Libéria et en Sierra Léone. Composé de 17. 500 hommes environ, l'Ecomog a permis au Liberia de chasser Charles Taylor du pouvoir. Le dictateur s'est ensuite retrouvé devant la Cour pénale internationale pour répondre des crimes graves contre l'humanité commis sous son mandat. En mars 1998, la force de la Cedeao a également réinstallé Alhaji Ahmed Tejan Kabbah, victime de coup d'Etat, dans son fauteuil après avoir tué le patron du Front uni révolutionnaire (Ruf) de Fodé Sanko, qui refusait d'appliquer les accords sous-régionaux. La Cedeao était alors dirigée par le président nigérian, Olésegun Obasenjo. Et, comme par coïncidence, l'actuel président en exercice est le président du Nigeria, Jonathan Goodluck. Si l'Ecomog souffre, souventes fois, de problèmes financiers, il tire sa force de l'expérience acquise par l'armée nigériane - qui en constitue le noyau dur - dans la guerre du Biafra. Les 16 pays membres de la Cedeao mettent toujours à sa disposition leurs meilleurs éléments. Devant des hommes de Laurent Gbagbo qui se résument à la garde républicaine - l'armée ne faisant pas bloc autour de lui - et à des mercenaires libériens et angolais, le succès devrait être assuré comme ce fut le cas au Libéria et en Sierra Léone. Le soutien américain sera, pour sûr, un outil supplémentaire d'efficacité.
Bamba K. Inza