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Politique Publié le vendredi 24 décembre 2010 | Nord-Sud

Guillaume Soro, Premier ministre :“Il faut envisager l`option militaire pour déloger Gbagbo”

Le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, a accordé, mercredi dernier, une interview aux chaînes internationale France 24 et Radio France internationales (Rfi). Dans ces entretiens, le chef du gouvernement a appelé la communauté internationale à utiliser la force pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir.

Vous rejetez la proposition de monsieur Laurent Gbagbo ?
Je considère qu'il n'a pas qualité pour faire une telle proposition. C'est de la diversion. C'est du dilatoire et nous continuons de demander son départ du pouvoir.

Hier, vous avez appelé à la désobéissance civile au pouvoir de Laurent Gbagbo. Est-ce que vous appelez vos hommes à prendre les armes ?
Pour l'instant, je demande au Conseil de sécurité des Nations Unies, à l'Union européenne, à l'Union africaine et à la Cedeao d'envisager l'option militaire pour déloger monsieur Gbagbo du pouvoir comme l'a proposé le Premier ministre du Kenya. A partir du moment où monsieur Gbagbo est insensible aux sanctions, aux pressions internationales, il nous contraint à envisager l'option militaire.

L'option militaire qui s'applique par la communauté internationale, pas par vous ?
Pour l'instant, nous voulons rester collés au droit international. De toutes façons, ça ne sera pas la première fois que la Cedeao a délogé des dictateurs du pouvoir. Monsieur Gbagbo, en tuant des civils aux mains nues par des mercenaires, s'est comporté en dictateur et doit subir le même sort.

Quelle est votre situation ? Vous êtes retranché aujourd'hui avec monsieur Alassane Ouattara à l'hôtel du golf. On parle de problème de ravitaillement. Est-ce que c'est le cas ?
Notre situation au golf n'est pas la plus préoccupante. Mais c'est surtout ces pauvres citoyens innocents qui sont extirpés de leurs maisons pour être exécutés ; c'est ce qui nous préoccupe. Nous pensons que la situation est délétère, les ingrédients d'une vraie guerre civile sont réunis en Côte d'Ivoire. Il ne faut pas laisser plus de temps à monsieur Gbagbo de commettre plus de crimes. C'est maintenant qu'il faut le stopper.

Certains de vos partisans ont été attaqués. Que faire aujourd'hui pour les protéger ?
Nous sommes dans la ville d'Abidjan, monsieur Gbagbo a sorti des chars et des Libériens armés de kalachnikovs. Pour l'instant, nous savons que des exécutions sommaires sont faites, nous savons aussi qu'on a découvert un charnier. Pour l'instant, nous continuons de demander à nos militants, à nos amis de s'organiser, de se mobiliser et de manifester par tous les moyens. Les agents et les fonctionnaires de l'Etat sont priés de ne pas aller travailler. Tous ceux qui le peuvent dans les villages, les villes doivent s'organiser pour résister à la dictature.

Le ministère français des affaires étrangères demande à ses ressortissants de quitter provisoirement la Côte d'Ivoire. Est-ce qu'ils sont aujourd'hui en danger?
Je ne suis pas qualifié pour observer cette question et je ne peux pas porter de jugement. Mais ce qui est vrai, c'est que la situation sécuritaire est préoccupante. Il me semble important et nécessaire qu'on doive ensemble stopper monsieur Gbagbo pour ne pas qu'il y ait plus de crimes.

Vous avez eu le président français Nicolas Sarkozy au téléphone?
Non, je n'ai pas à avoir le président français au téléphone, ceci relève du président de la République. En ce qui me concerne, je considère que le seuil critique de crimes enregistré depuis le second tour est suffisamment fort pour que la communauté internationale, comme hier en Bosnie et au Libéria, décide de stopper la dictature sanguinaire en Côte d'Ivoire.

La Banque mondiale a gelé l'aide à la Côte d'Ivoire. Est-ce une option ?
Vous devez convenir avec moi que ni les sanctions imposées par l'Union européenne et les Etats-Unis, ni l'asphyxie financière n'ont réussi à convaincre monsieur Gbagbo de rendre le tablier. On n'a plus le choix, il n'y a qu'une seule option. C'est d'user de la force pour que monsieur Gbagbo comprenne.

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