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Politique Publié le mardi 28 décembre 2010 | Le Patriote

Lettre ouverte : Dr Antoine Ahua Jr à Laurent Gbagbo - “L’organe suprême de la Constitution, c’est le Peuple”

À SEM Laurent Gbagbo,
Excellence,
Lors de l’interview que vous avez accordée au Quotidien français Le Figaro, le 26 décembre dernier, vous avez «révélé» un complot international contre vous par cette phrase textuellement rapportée : «C`est surtout l`ambassadeur de France et l`ambassadeur des États-Unis. Ils sont allés chercher Youssouf Bakayako, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), pour le conduire à l`hôtel du Golf qui est le quartier général de mon adversaire. Là-bas, alors qu’il se trouve hors délai et tout seul, ce qui est grave, on apprend qu’il a dit à une télévision que mon adversaire est élu. Pendant ce temps-là, le Conseil constitutionnel (CC) travaille et dit que Laurent Gbagbo est élu. À partir de là, Français et Américains disent que c`est Alassane Ouattara. C’est tout ça que l’on appelle un complot».
Si nous vous avons bien compris, M. Gbagbo, c’est le président de la CEI, et non l’institution de la CEI, qui a été forcé de proclamer la victoire de Dr Ouattara, illégalement. À contrario, vous vous dites légalement élu par le fait que c’est l’institution du CC, et non son président, qui vous a déclaré Président après «avoir travaillé» comme il faut.
Voilà comment en une phrase ou deux, vous justifiez votre «résistance héroïque et patriotique» contre les méchants américains et français, lesquels ne vous aiment pas sans raison apparente. Comprenez, M. Gbagbo, que cette justification que vous brandissez comme votre pièce à conviction, saute aux yeux des êtres mentalement équilibrés que sont les composantes de la Communauté internationale, comme étant le comble de l’alibi d’un analphabète fonctionnel. Juridiquement.
C’est pourquoi toute la planète entière, à quelques véreux près, vous désapprouve, étant dotée de la vérité selon laquelle ce n’est pas la CEI ni le CC qui élit le président de la République de Côte d’Ivoire. La Constitution ivoirienne ne stipule-t-elle pas que «le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct...» (art.35). Permettez-moi de vous désintoxiquer du lècheculisme de certains de vos conseillers qui je connais bien, en vous expliquant que «le suffrage universel direct» indique que l'électorat choisit lui-même, parmi les candidats en lice, lequel occupera la fonction disputée. Et lors d'un deuxième tour de scrutin, le candidat qui aura obtenu la majorité des suffrages des citoyens devient le chef de l'État. Aussi, apprenez que selon la même Constitution ivoirienne, «la souveraineté (de la Côte d’Ivoire) appartient au peuple. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice» (Art.31).
Conséquemment, M. Gbagbo, si vous ne voulez pas perdre la face devant les émissaires de la CEDEAO, préparez-vous à répondre à la seule question qui compte et qui vous sera posée : Qui, de la CEI ou du CC, a fait le porte-parole de la volonté du peuple? Autrement-dit, comme c’est le candidat Alassane D. Ouattara (ADO) qui a obtenu 54,1% du suffrage universel direct des électeurs, c’est bien lui qui est l’actuel Président et Chef d’État de la Côte d’Ivoire.
Excellence, puisque c’est ainsi que je compte continuer de vous interpeller par déformation de bienséance, vous n’avez pas l’autorité de parler au nom de la Côte d’Ivoire, votre gouvernement est fantoche et ceux qui vous suivent sont des hors-la-loi.
En d’autres termes, M. Gbagbo, vous vous trompez de pays et de Constitution lorsque vous pensez avoir été élu par le CC. Car, un cas pareil n’est possible que dans un régime à suffrage indirect où il existe un corps intermédiaire entre l'électorat et la décision élective.
Veuillez donc comprendre que la Communauté internationale exige votre soumission au peuple et à la Constitution de la Côte d’Ivoire afin d’éviter que votre usurpation ne provoque une insurrection populaire de légitime-défense contre vous-même et vos complices. C’est donc votre entêtement à braver le peuple ivoirien et à brader ses institutions démocratiques, qui risque de provoquer une guerre civile. Votre départ du Pouvoir, de gré ou de force, ne provoquera que délire de joie.
Par ailleurs, le programme du Président de la République, SEM Alassane D. Ouattara, prévoit un ensemble de mesures visant à colmater les fractures sociales réelles potentiellement explosives, que le passé nous a léguées et dont vous n’êtes pas le seul responsable.
Puisse seulement la sagesse vous habiter afin que la raison ne vous quitte pas et que vous acceptiez votre défaite électorale. L’enjeu, vous le savez, est la démocratie et non une quelconque guerre fantasmatique entre Blancs et Noirs, entre Riches et Pauvres, entre Gens intègres et Gus corrompus. À cet égard, vous le savez aussi, vous êtes très mal placé pour donner des leçons.

Dr Antoine Ahua Jr
Québec, Canada
antoineahua@hotmail.com
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