C'est vers 9 heures que les taxis et autres moyens de transports ont arrêté le travail à Abengourou. Aucun véhicule de transport, des taxis aux camions de transports de vivres en passant par les cars de transports interurbains, ne pouvait circuler. Une équipe de vigilance sillonnait la ville pour informer les récalcitrants en utilisant au besoin des moyens de coercition comme le dégonflement des pneus des chauffeurs les plus irréductibles. Interrogés sur le motif de cette grève, les chauffeurs et propriétaires de véhicules tout comme bon nombre de responsables syndicaux du secteur du transport, disent répondre au mot d'ordre de leur hiérarchie. Selon eux, le mouvement est illimité et repose sur des revendications corporatistes. "Aucun véhicule ne circulera jusqu'à nouvel ordre. demain (ndlr: mardi 28 décembre), ce sera encore plus radical. La grève va se généraliser", a dit Diakité Daouda dit "virus", un chauffeur et propriétaire de taxi que nous avons joint. Le même spectacle avait cours dans les autres villes de la région du Moyen-Comoé comme Agnibilékrou. Surpris par le mouvement, les usagers sont réduits à constater et à subir la situation. Chacun se débrouille à qui mieux pour faire ses courses à moto, à bicyclette ou à pied. Mme Dakoury que nous avons rencontrée a dit attendre un véhicule particulier providentiel pour rentrer à son domicile situé très loin du centre-ville. Elle qui a emprunté un taxi pour se rendre à son lieu de travail avant la rentrée en vigueur de la grève est toute déboussolée et se demande si elle pourra se rendre au travail les prochains jours. Pour l'heure, les commerces et les marchés fonctionnent normalement.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant