Une chose est de décider de la tenue d’une manifestation, une autre est d’en créer les conditions du succès. Ce que le RHDP donne à voir depuis quelques temps amène à se poser des questions sur sa capacité réelle à organiser les manifestations qu’il annonce. Et pour rester dans le vif du sujet, parlons des appels aux journées villes mortes. Hier lundi devait consacrer l’effectivité du démarrage des journées villes pour protester contre la tentative de confiscation du pouvoir par le président sorti Laurent Gbagbo. Si les militants, dans leur écrasante majorité, sont prêts à débrayer, c’est la manière dont ces mouvements sont décidés et coordonnés qui les désorientent un tout petit. Les décisions sont prises tardivement et les militants sont peu informés. La conséquence qui s’en suit sur le terrain est la lenteur et la timidité avec lesquelles les manifestations sont enclenchées. Hier la première journée ville morte a mis du temps pour atteindre une vitesse acceptable après son démarrage des le petit matit. La grande commune d’Abobo a trainé les pas avant d’entrer dans la danse vers 10 heures du matin. La commune d’Adjamé n’a débrayé qu’en début d’après-midi. A Koumassi, les premiers manifestants ont vite été gazés. Cette situation est le fait d’une mauvaise communication. Les responsables du RHDP doivent avoir à l’esprit que la communication n’est plus aussi fluide que lorsqu’ils pouvaient passer par la RTI ou les chaines étrangères. Les Ivoiriens pour la plupart sont coupés des informations et attendent toujours la presse nationale, encore crédible, pour être au parfum de l’actualité nationale. Seuls quelques uns parmi eux parviennent à capter la radio RHDP ou souvent RFI. Pour lancer ce genre de mot d’ordre, le RHDP doit communiquer par voie de presse et sur plusieurs jours avant le début effectif. Toutefois, il convient de signaler que les Ivoiriens qui attendent impatiemment de retrouver un climat apaisé avec leur président au pouvoir ont déjà intégrer cette notion de journées villes mortes. Aujourd’hui, il est clair que le mercure va monter d’un cran et au fur et à mesure tout s’arrêtera pour permettre à monsieur Gbagbo et ses suiveurs de faire leurs bagages et quitter le palais présidentiel qu’ils occupent frauduleusement depuis le 28 novembre dernier.
Koné Lassiné
Koné Lassiné