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Économie Publié le jeudi 30 décembre 2010 | Nord-Sud

Albert Mabri Toikeusse, ministre du Plan et du Développement - “La Bceao doit appliquer les décisions de l’Uemoa”

© Nord-Sud Par Emma
Election présidentielle 2010 2nd tour : Déclaration du RHDP au siège du PDCI par Mr Abert Mabri Toikeusse
Mr Abert Mabri Toikeusse
Le ministre du Plan et du Développement du gouvernement Soro, Albert Mabri Toikeusse, membre du Conseil des ministres de l’Uemoa, se réjouit de la décision de l’union (réunie le 23 décembre à Bissau) qui reconnaît uniquement, la signature du président élu, Alassane Ouattara, le seul à gérer désormais les comptes de la Côte d’Ivoire. Invité de la radio onusienne, il espère que la Côte d’Ivoire retrouvera la normalisation.

l L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) vient de demander à la Bceao d’accorder uniquement au président Alassane Dramane Ouattara et à ses représentants, la gestion des comptes du pays. Qu’est- ce que cela signifie concrètement?
Je voudrais me féliciter déjà de cette décision importante du conseil des ministres dont je suis membre. Cela signifie que l’Uemoa, à travers son conseil, est dans la légalité, la légitimité du pouvoir. Elle s’est alignée sur les décisions de l’ensemble des institutions de notre sous-région et de la communauté internationale suite au choix du peuple ivoirien. Donc, la signification concrète c’est que désormais, c’est le président Ouattara qui représente la Côte d’Ivoire auprès de la Bceao et ce sont les instructions venant du gouvernement de Soro Guillaume qui seront donc prises en compte au niveau de la banque centrale, tant dans la gestion du compte que dans les décisions à prendre au niveau de la communauté.

l Aujourd’hui où nous parlons, qui gère les comptes du pays ?
C’est parce que jusque-là, il y avait du flou, il y avait la résistance à observer le choix légitime du peuple ivoirien. Donc, il y a un certain nombre de choses que nous aurons besoin de clarifier. Mais, je voulais simplement dire que les choses ne semblaient se faire comme cela devrait l’être. C’est-à-dire répondre aux injonctions du gouvernement Soro Guillaume et suivre les instructions du président de la République S.E.M. Alassane Ouattara. C’est cela qui a été réparé maintenant et c’est cette clarification que le conseil des ministres a apportée.

l Vous parlez de clarification, de certaines choses qui ne se passaient pas dans l’orthodoxie financière. De quoi s’agit-il exactement ?
Je voudrais indiquer qu’il y a huit Etats qui sont membres de l’Uemoa et qui sont avec la République française et quelques actionnaires privés, les actionnaires à la Bceao. En ce qui nous concerne, au niveau de la Côte d’Ivoire, nous avons un gouvernement. Le ministre des Finances et le ministre chargé de la Coopération sont donc les membres du conseil des ministres de l’Uemoa. La Conférence des chefs d’Etat donne des orientations, le conseil des ministres prend des décisions. Et donc, il y a un gouverneur et son équipe qui exécutent et gèrent la Bceao. Vous comprenez que lorsque cette hiérarchie n’est pas respectée, il y a des difficultés. Je ne voudrais pas au moment où nous attendons que la Côte d’Ivoire retrouve le pouvoir légitime d’Alassane Ouattara s’installer, rentrer dans les détails. Mais, nous aurons le temps de faire le point et je pense que le président de la République, lui-même, nous donnera les instructions pour que tout ce qui a été fait par le groupe soit clarifié et que la Côte d’Ivoire rentre dans ses droits notamment, ses droits légitimes.

l Comment justement la Becao a-t-elle réagi à cette décision?
La Bceao n’a pas à réagir. La banque centrale est un instrument de l’Uemoa. Elle est donc gérée par des fonctionnaires que les Etats ont désignés par des ressortissants de notre union et des ressortissants d’autres Etats. Ils n’ont donc pas à réagir. Ils n’ont qu’à prendre acte et à faire ce qui leur revient de faire.

l L’argent est le nerf de la guerre, dit-on. Alors, qui de l’administration Ouattara ou de l’administration Gbagbo paiera les fonctionnaires en janvier?
Vous savez ce qui s’est passé ce mois-ci. Je voudrais dire que l’argent de la Côte d’Ivoire appartient aux Ivoiriens et le gouvernement l’utilise pour faire face aux contraintes de salaires, de progrès social, de développement. Nous souhaitons qu’assez rapidement, la normalisation nous permette aux côtés du président Alassane Ouattara, d’agir pour le bonheur du peuple : de faire en sorte que ce ne soit pas des demi-salaires, des salaires hypothétiques ; que ce ne soit pas surtout la pression qui soit mise sur des entreprises comme ils ont procédé à un certain moment avec des banques privées pour lesquelles, ils auront à rendre compte. Je voudrais que nous sortions de toute cette anarchie et que dans la légalité et la légitimité, le peuple ivoirien ait droit au traitement qui lui revient, au traitement qu’il mérite et qui doit être le meilleur possible dans la sous-région.

l Autrement dit…
Autrement dit, dès que nous sommes installés et dès que le pouvoir illégitime de Laurent Gbagbo s’éloigne de la gestion illégale des affaires de l’Etat, les Ivoiriens n’auront pas à s’inquiéter pour les questions de salaires. Je ne pense pas que le contraire soit possible parce que tout est réuni pour que, sagement, Laurent Gbagbo et tous ceux qui le poussent dans un choix hasardeux, comprennent que le moment est venu certainement de se retirer du pouvoir. Et comme cela a été promis, il aura droit au traitement d’ancien chef d’Etat. Bien entendu, il y a tout le reste qui attend. Nous attendons que ce qui sera fait, le soit dans l’intérêt du peuple de Côte d’Ivoire.

Propos retranscrits par Cissé Cheick Ely

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