Les présidents du Bénin Thomas Yayi Boni, de Sierra-Leone Ernest Bai Koroma et du Cap Vert Pedro Pires ont rencontré à deux reprises Laurent Gbabgo mardi pour lui adresser un ultimatum: céder le pouvoir au président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, ou risquer une intervention militaire de la CEDEAO qui s'est dit prête à recourir à la "force légitime".
Laurent Gbagbo n'a pas cédé à cette injonction, et restait mercredi à son poste. La CEDEAO a décidé de continuer à jouer la carte diplomatique, et la délégation retournera à Abidjan le 3 janvier, a déclaré mercredi le Nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté.
"Quand il y a un litige, un désaccord, c'est le dialogue qui résoud les problèmes. Le dialogue est en cours. Ils nous encouragent à revenir", a commenté Goodluck Jonathan à Abuja, siège de la CEDEAO. Charles Blé Goudé, chef des "Jeunes patriotes" partisans de Laurent Gbagbo, a également invoqué la nécessité de "donner à la diplomatie une chance" pour annoncer le report d'un rassemblement de masse qui était prévu mercredi à Abidjan, et risquait de déboucher sur de nouvelles violences.
A Washington, le département d'Etat américain a annoncé qu'il envisageait une éventuelle évacuation de son ambassade, par crainte que les violences post-électorales débouchent sur une guerre civile. Le porte-parole Mark Toner a expliqué qu'une équipe du Pentagone était arrivée à Abidjan mardi pour évaluer toutes les "possibilités", y compris une évacuation.
Le président sortant Laurent Gbagbo refuse de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara au second tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre, malgré la validation de ces résultats par les Nations unies. M. Gbagbo a obtenu de son côté l'annulation d'une partie des votes pro-Ouattara dans le Nord, bastion de l'opposition, et s'est fait déclarer vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien.
Un avocat représentant Laurent Gbagbo, Aref Mohammed Aref, a laissé entendre mercredi que le président sortant pourrait accepter un partage du pouvoir, citant une précédente coalition avec Guillaume Soro, ancien chef rebelle, ancien chef de gouvernement de Laurent Gbagbo et actuel Premier ministre d'Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo a "déjà montré qu'il souhaite" le compromis, a affirmé l'avocat. Mais le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré auparavant en décembre que Laurent Gbagbo devait partir. "Toute autre issue constituerait une parodie de démocratie. Il y a eu un vainqueur clair (Ouattara). Il n'y a pas d'autre option", ajoutait M. Ban.
Un mois après le second tour de la présidentielle, la Côte d'Ivoire est toujours dans l'impasse, et le pays risque aujourd'hui de replonger dans la guerre civile.
Signe des fortes tensions, un convoi de trois véhicules de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) transportant 22 casques bleus a été attaqué mardi à Yopougon, à l'ouest d'Abidjan. Selon l'ONUCI, "une foule nombreuse a encerclé le convoi, blessant un soldat au bras avec une machette et incendiant un des trois véhicules".
La situation est revenue à la normale "grâce à l'intervention du chef d'état-major général des Forces de défense et de sécurité, le général Philippe Mangou", ajoute l'ONUCI qui "condamne vigoureusement cette attaque et réitère sa détermination à poursuivre son travail au service du peuple ivoirien". Laurent Gbagbo, qui dénonce un "complot" international à son encontre, réclame le départ de l'ONUCI.
La CEDEAO, de son côté, est déjà intervenue en Afrique par le passé, notamment lors de la prise de Freetown, la capitale de Sierra Leone, en 1998, et en 1990 au Liberia, où ses forces sont restées pendant plusieurs années. En cas d'intervention, le Nigeria, plus grosse armée de la région, est pressenti pour jouer un rôle central dans les opérations.
Une éventuelle intervention de la CEDEAO fait craindre à certains analystes une invasion de grande ampleur qui ferait de nombreux morts. Selon l'ONU, au moins 173 personnes ont déjà été tuées lors de violences qui ont suivi l'annonce des résultats divergents. On craint toutefois que le bilan réel ne soit bien plus lourd.
Laurent Gbagbo n'a pas cédé à cette injonction, et restait mercredi à son poste. La CEDEAO a décidé de continuer à jouer la carte diplomatique, et la délégation retournera à Abidjan le 3 janvier, a déclaré mercredi le Nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté.
"Quand il y a un litige, un désaccord, c'est le dialogue qui résoud les problèmes. Le dialogue est en cours. Ils nous encouragent à revenir", a commenté Goodluck Jonathan à Abuja, siège de la CEDEAO. Charles Blé Goudé, chef des "Jeunes patriotes" partisans de Laurent Gbagbo, a également invoqué la nécessité de "donner à la diplomatie une chance" pour annoncer le report d'un rassemblement de masse qui était prévu mercredi à Abidjan, et risquait de déboucher sur de nouvelles violences.
A Washington, le département d'Etat américain a annoncé qu'il envisageait une éventuelle évacuation de son ambassade, par crainte que les violences post-électorales débouchent sur une guerre civile. Le porte-parole Mark Toner a expliqué qu'une équipe du Pentagone était arrivée à Abidjan mardi pour évaluer toutes les "possibilités", y compris une évacuation.
Le président sortant Laurent Gbagbo refuse de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara au second tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre, malgré la validation de ces résultats par les Nations unies. M. Gbagbo a obtenu de son côté l'annulation d'une partie des votes pro-Ouattara dans le Nord, bastion de l'opposition, et s'est fait déclarer vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien.
Un avocat représentant Laurent Gbagbo, Aref Mohammed Aref, a laissé entendre mercredi que le président sortant pourrait accepter un partage du pouvoir, citant une précédente coalition avec Guillaume Soro, ancien chef rebelle, ancien chef de gouvernement de Laurent Gbagbo et actuel Premier ministre d'Alassane Ouattara.
Laurent Gbagbo a "déjà montré qu'il souhaite" le compromis, a affirmé l'avocat. Mais le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré auparavant en décembre que Laurent Gbagbo devait partir. "Toute autre issue constituerait une parodie de démocratie. Il y a eu un vainqueur clair (Ouattara). Il n'y a pas d'autre option", ajoutait M. Ban.
Un mois après le second tour de la présidentielle, la Côte d'Ivoire est toujours dans l'impasse, et le pays risque aujourd'hui de replonger dans la guerre civile.
Signe des fortes tensions, un convoi de trois véhicules de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) transportant 22 casques bleus a été attaqué mardi à Yopougon, à l'ouest d'Abidjan. Selon l'ONUCI, "une foule nombreuse a encerclé le convoi, blessant un soldat au bras avec une machette et incendiant un des trois véhicules".
La situation est revenue à la normale "grâce à l'intervention du chef d'état-major général des Forces de défense et de sécurité, le général Philippe Mangou", ajoute l'ONUCI qui "condamne vigoureusement cette attaque et réitère sa détermination à poursuivre son travail au service du peuple ivoirien". Laurent Gbagbo, qui dénonce un "complot" international à son encontre, réclame le départ de l'ONUCI.
La CEDEAO, de son côté, est déjà intervenue en Afrique par le passé, notamment lors de la prise de Freetown, la capitale de Sierra Leone, en 1998, et en 1990 au Liberia, où ses forces sont restées pendant plusieurs années. En cas d'intervention, le Nigeria, plus grosse armée de la région, est pressenti pour jouer un rôle central dans les opérations.
Une éventuelle intervention de la CEDEAO fait craindre à certains analystes une invasion de grande ampleur qui ferait de nombreux morts. Selon l'ONU, au moins 173 personnes ont déjà été tuées lors de violences qui ont suivi l'annonce des résultats divergents. On craint toutefois que le bilan réel ne soit bien plus lourd.