Achats en vue des fêtes de fin d’année ou approvisionnement en prévision des jours sans claire lisibilité qui s’annoncent ? Suite au refus de Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir qu’il a perdu dans les urnes et les menaces de l’y contraindre par la force ? Suite à la grève des transporteurs, grève observée à 100 % à San-Pedro, le commerce devrait en ressentir les effets dans les jours à venir. Tous les véhicules d’approvisionnement des magasins et des marchés ont marqué un ‘’repos forcé’’. Pourtant, malgré la rareté et les prix exorbitants des denrées alimentaires, le grand marché grouille de monde ce mercredi 29 décembre 2010. Les petites vendeuses à la criée qui d’habitude occupaient les abords des voies, ont pris d’assaut tous les passages. Heureuses de ne pas se voir gênées sur leur nouveau territoire par les taxis qui sont en grève. Vendeuses, marchandes et badauds se disputent l’espace. Véritable embouteillage humain. Ces hommes et femmes qui vont et viennent, sont pour certains, venus faire des achats pour les fêtes de fin d’année. Pour d’autres, s’approvisionner pour les jours à venir qui, pensent-ils, s’annoncent sombres et difficiles. Avec cet arrêt du transport, bientôt des produits de grande consommation vont manquer. Devant les vendeuses, les étales ne sont plus déjà assez fournis. Trois petites ignames sont à 1000 f et quatre bananes plantains, 600 f. Le kg de viande de bœuf est passé à 2500 f. Le poisson est devenu rare et cher. « On ne reçoit plus de poisson congelé et les pêcheurs ghanéens ne vont plus nombreux en mer. Nous avons appris que certains sont rentrés chez eux en attendant. » nous confiait une vendeuse. L’oignon, la tomate et le piment sont devenus des denrées très recherchées d’où la flambée de leurs prix. La boîte de charbon qui se vendait à 200 f, est aujourd’hui à 500 f. Le gaz butane qui a toujours été un combustible de luxe à San-Pedro, est devenu introuvable malgré le prix élevé : 6000 à 6500 f la bouteille de 12 kg. Comme la fourmi de la fable de la Fontaine, les populations de San-Pedro font-elles des provisions, habitées par la hantise de lendemains incertains par la faute de quelques politiciens qui n’ont d’égard pour le peuple, ne voyant que leurs seuls intérêts ?
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
