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Société Publié le mercredi 29 décembre 2010 | Nord-Sud

Conséquences de la crise post-électorale dans le Denguélé - Les hôpitaux se vident de leurs personnels

Les conséquences de la crise post-électorale deviennent sérieuses pour le système sanitaire du Denguélé. Les effectifs des personnels de santé se réduisent comme une peau de chagrin tandis qu’une pénurie de médicaments se fait déjà sentir.


Une première vague de fonctionnaires est partie du Denguélé avant le 28 novembre pour motif de vote. Avec la crise post-électorale, ils ne sont plus revenus. Puis d‘autres départs ont été enregistrés. Au­jour­d‘hui, près de la moitié des agents de santé n’est pas à son poste selon les responsables de la direction régionale de la santé à Odienné. Ceux qui sont restés, doivent se battre pour accomplir leur sacerdoce. «Il faut être plus patient car il ne reste qu’une seule sage femme ici », lance une fille de salle du service de gynécologie que nous approchons ce jeudi 23 décembre pour nous entretenir avec la sage femme.

Une pénurie de
médicaments se fait sentir

Le directeur de l’hôpital, rencontré en pédiatrie au chevet des patients révèle qu’il a dû réaménager son programme face à cette situation qui le prive de plus de la moitié du personnel de son établissement. Depuis quelques semaines, ce responsable d’une quarantaine d’années a entièrement revêtu sa blouse de généraliste. « Chaque matin, je fais le tour des services où les médecins sont absents. C’est le cas de la pédiatrie où je viens ajuster le traitement des patients », déclare Dr Soro qui explique l‘absence de son personnel par la fermeture des routes au niveau de l‘ex-zone de confiance. « Beaucoup sont allés pour voter, mais il convient de noter qu‘une autre vague est partie depuis dans l‘intention de prendre son salaire. Au moment où cette deuxième vague partait, la circulation était encore possible. Mais actuellement, la route est totalement fermée ». Pour le directeur du plus grand centre de santé du Denguélé, outre ce déficit de personnels, il faut craindre encore la pénurie de médicaments. « Nous recevons nos médicaments de la Pharmacie de la santé publique(Psp) basée à Abidjan. Et la dernière livraison avait couvert à seulement cinq pour cent nos besoins. Et depuis, la crise perdure. Vous voyez à quel point cela est inquiétant », continue Dr Soro. Et Dr Koné Ibrahima du service chirurgical parle déjà de pénurie. « Aujourd’hui, nous manquons totalement de médicament essentiel pour travailler, il est devenu difficile de trouver un fil de suture. Heureusement, le directeur de l’hôpital réussit à décanter certaines situations ».

Le Mali et le Burkina
appelés au secours

Pour Dr Soro, la situation qui se présente est similaire à celle de 2002 quand la guerre a éclaté. Aussi, a-t-il choisi de remettre en place le mécanisme qu’il avait déployé pour ne pas trahir le serment d’Hippocrate. « Nous sommes obligés de faire des commandes aux Psp des pays voisins, notamment le Burkina Faso et le Mali. C’est par cette seule voie que nous pouvons réussir à sauver des vies. La proximité avec ces pays doit être considérée comme une planche de salut. Et pour le moment ça marche en attendant que notre Psp redevienne accessible », explique le directeur de l’hôpital. La crise n’a pas épargné les centres de santé de l’intérieur de la région. Selon Dr Tuo, directeur du district sanitaire de Minignan, les problèmes sont les mêmes, mais à un degré plus aigu. « Il est vrai que tous les 14 centres de santé du district sanitaire de Minignan sont fonctionnels, mais le déficit en personnels qui était déjà criant s’est accentué à cause de cette situation que nous connaissons tous. La question des médicaments est celle qui nous inquiète le plus. Odienné a des problèmes d’approvisionnement. Comprenez que la pénurie ne peut qu’être à un stade plus grave chez nous », déplore le directeur. L’autre inquiétude qui est partagée par tous les fonctionnaires de la région est la difficulté d’accès aux salaires. Les payes de la plupart d’entre eux sont virées dans des banques qui n’ont pas d’agen­ces à Odienné. « Avec cette route coupée, nous nous inquiétons sur la façon dont nous allons vivre avec nos familles ici », s’inquiète un agent de l’Etat.


Ténin Bè Ousmane à Odienné

Le conseil général offre des matériels médicaux
77 lits médicalisés, plusieurs tables de consultation de haute technologie (fonctionnant pour la plupart avec des télécommandes), constituent le matériel médical que le conseil général d’Odienné a offert aux centres de santé de plus de 40 villages de la région du Denguélé. L’annonce de ce don a été faite par le président du Conseil général d’Odienné, jeudi dernier, lors d’une réunion extraordinaire au siège local de la collectivité. Ce lot de matériel d’une valeur de plus de 100 millions de francs Cfa permettra, selon Koné Abdoulaye, de doter les centres de santé de la région de matériels adaptés aux nouvelles techniques médicales. Dr Soro Siélé, représentant le directeur régional de la santé à cette réunion, a remercié le conseil général pour ses efforts au bénéfice du système sanitaire de la région avant d’indiquer que le matériel sera utilisé de la façon la plus efficiente possible afin de satisfaire la population. Quant au Dr Tuo, directeur du district sanitaire de Minignan, il s’est appesanti sur l’éloignement des populations des centres de santé. Le cas des populations de 33 villages de la sous-préfecture de Goulia a été évoqué par le médecin. « Un village comme Mahandiana est à plus d’une centaine de Km de Goulia où se trouve son centre de santé urbain. Lequel centre se situe encore à plus de 90 km d’Odienné, la ville qui abrite le Chr !» Le premier responsable de la santé du département de Minignan a fait un plaidoyer pour des initiatives en faveur de ces populations qui peinent pour se soigner. Le conseil a dit avoir pris bonne note.

Tenin Bè Ousmane à Odienné



Gagnoa
Le quartier Dioulabougou choisit ses chefs


Désormais, ce sont Bamba Choilio, Korotoum Cissé et Konaté Adama qui parleront au nom du grand quartier Dioulabougou de Gagnoa. Ils ont été élus dans les fonctions respectives de chefs centraux de quartier, des femmes et des jeunes. Ce sont donc eux qui serviront de courroie de transmission entre l’autorité administrative et ce vaste quartier qui souffrait jusque-là de manque de représentants. « Nous voulons corriger une insuffisance qui est constatée à Dioulabougou. Il n’y a pas de chef, c’est un problème. Si on veut parler aux gens de ce quartier, on n’a pas d’intermédiaire. Nous avons donc estimé que Dioulabougou doit avoir un chef », a indiqué Ignace Gauze, le sous-préfet central de Gagnoa, dès l’entame de la rencontre avec les chefs de communautés et leaders d’opinions du quartier concerné. Avant lui, Zan Diarrassouba en sa qualité d’adjoint au maire a fait savoir à l’auditoire que la désignation d’un chef de quartier participe à l’organisation de la cité. « C’est pour une question d’organisation. Le quartier Dioulabougou est assez grand. Quand on a besoin de lancer un message, on fait du porte-à-porte. Il faut vous organiser pour trouver un chef afin qu’on puisse communiquer plus facilement avec vous», a conseillé le maire. A la suite de ces échanges qui ont situé le cadre de la rencontre, le sous-préfet a organisé le scrutin à l’issue duquel les personnes sus citées ont été choisies. A ceux-là, le sous-préfet a rappelé la mission qui leur est assignée avant de leur prodiguer des conseils. « J’insiste pour dire que ce n’est pas une affaire politique mais plutôt administrative. Celui qui est désigné comme chef doit se départir de la politique pour mieux assumer ses responsabilités », a-t-il prévenu.

Alain Kpapo à Gagnoa


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