x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mardi 28 décembre 2010 | Nord-Sud

Médiation entre Gbagbo et Ouattara - Comment la crise post-électorale menace l’église catholique

Les membres du clergé catholique n’ont pas la même vision de l’issue de la crise post-électorale. Leur divergence de vues dénote d’une absence de cohésion dans la démarche qui les a conduits vers Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.

Le clergé catholique n’a jamais été en marge des tractations pour le règlement des crises politiques en Côte d’Ivoire. Il est une fois encore en première ligne, à côté des négociations diplomatiques, pour jouer la médiation. Entre MM. Alassane Ouattara, Président élu et Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter le pouvoir, la tâche n’est pas aisée et elle ne ressemble en rien aux précédents schémas de conflits ivoiriens. Mais comme l’adage dit qu’à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. C’est fort de cette assertion que les sommités de l’église catholique ivoirienne se sont engagées à appliquer leur solution à la présente crise post-électorale. Pour donc pallier au plus délicat, nos hommes de Dieu ont cru bon d’agir vite. C’est pourquoi, guidés par les prescriptions des statuts de la Conférence épiscopale, ils ont mis de côté les membres de cette entité. Car, les statuts en question prévoient, selon Mgr Siméon Ahouana, que « dans une crise, les quatre archevêques de Côte d’Ivoire peuvent siéger et décider en lieu et place de l’assemblée épiscopale de Côte d’Ivoire ». Ainsi, à l’exécution de cette solution que leur a imposée l’urgence de la situation à résoudre, ils ont mordu une étape non moins importante du mode opératoire propre à leur organisation de règlement de crises. Etait-ce fait pour plaire aux autres intelligences de leur famille religieuse ? Peut-être que non, mais la règle s’imposant à ces derniers, leurs devanciers ont dû faire avec.
Au final, le résultat s’est avéré négatif. Leurs éminences que sont Mgrs Bernard Agré, Marie-Daniel Dadié, Jean-Pierre Kutwa et Ahouana ont butté sur l’intransigeance de leurs deux interlocuteurs. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Dans l’impasse, les quatre se proposent de consulter maintenant l’ensemble des dignitaires coreligionnaires. La conférence épiscopale a siégé en assemblée extraordinaire. La résolution de cet ultime ‘’sommet‘’ sera mise en œuvre dans les prochains jours. Mais il faut d’ores et déjà relever que les positions sont également tranchées au sein de la conférence épiscopale. Toute chose qui n’est pas pour garantir la cohésion dans cette famille. Prenons à titre d’exemple de ces avis divergents, les propos des différents leaders religieux. Le cardinal Agré : « pour moi, le droit a été dit, et a donné un vainqueur. Il faut s’en tenir à cela ». Sans contexte, il rejette du revers de la main les résultats électoraux provisoires qu’a annoncés le président de la Cei, le jeudi 2 décembre dernier, à l’hôtel du Golf. Le cardinal a aussi sa solution, il propose que les deux hommes se retrouvent dans un face-à-face « pour s’entendre ». Mgr Ahouana parle, lui, de « refaire » les votes dans les sept départements dont le Conseil constitutionnel a annulé les résultats. Il désavoue à la limite le camp Gbagbo qui s’est plaint des violences sexuelles sur certaines de ses militantes à Bouaké. « Je suis à Bouaké, j’ai fait quelques bureaux et je n’ai pas vu les femmes qu’on a violées », a-t-il battu en brèche. En somme, il apparaît qu’un contraste interne voue à l’échec le travail des bonnes volontés catholiques.

Bidi Ignace
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

A voir également

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ