La route menant au Golf a été un chemin de croix vendredi soir pour l’abbé Kissy Richard. Ce prêtre mandaté par l’archevêché d’Abidjan se rendait dans le palace pour officier la messe de noël à la demande des chrétiens résidents quand il a été soumis à un traitement humiliant par des éléments de la garde républicaine. Toutes les dispositions et contacts avaient été pris pour lui permettre d’accomplir sa mission. Mais contre toute attente, au check point placé au niveau du carrefour Thérèse Houphouet-Boigny, l’homme de Dieu sera fait « prisonnier » pendant deux heures de temps, de 19 h à 21h. «Les éléments de la garde républicaine l’ont déshabillé, fouillé et passé au scanner sa soutane», s’indigne Anne Désiré Ouloto, une des organisatrices. Pourtant, la hiérarchie militaire avait été informée de son déplacement. Arrivé sur place après cette épreuve, le guide n’a pas souhaité en faire un sujet de polémique. Il s’est contenté de parler « d’incompréhensions ». Cette mésaventure n’a pas entamé l’ardeur de l’homme de Dieu chaleureusement accueilli par les fidèles chrétiens au nombre desquels Mme Dominique Ouattara, l’épouse du président de la République et son aînée Mme Henriette Konan Bédié. Dans une salle de conférence transformée en église pour l’occasion, l’officiant a repris l’homélie prononcée dans la même soirée par l’archevêque d’Abidjan, Mgr Jean Pierre Kutwa à la Cathédrale Saint Paul du Plateau. «Noël, c’est chaque jour. Car Jésus Christ ne se lasse pas de renaître…», a souligné avec insistance l’Abbé Kissy Richard. «Noël, a-t-il poursuivi, c’est chaque fois que les hommes entrent dans cette avenue de l’amour ouverte par le Christ. Oui, ils pourront alors chanter avec les Anges et la troupe innombrable qui louait Dieu : «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime », a-t-il souhaité.
Cissé Sindou
Cissé Sindou