Bangolo : dramatique partie de pêche - Le crâne d’un élève brisé

Il y a un peu plus de trois semaines de cela qu’un élève a été retrouvé mort dans un lac, situé à la lisière du champ de riz familial, à « Gohouo », un village du département de Bangolo. Cette mort ne manque pas de susciter des interrogations, tant chez ses parents que dans l’entourage. Que s’est-il passé ? Selon des informations en notre disposition, le jour des faits, le jeune Yohou Arnaud Eudes, 17 ans, élève en classe de 3ème, décide de se rendre à une partie de pêche. Sur place, les choses se passent très bien, avec de bonnes prises. Eudes, muni de son panier de poisson, retourne en ville où il en vend une bonne partie. 15.000 F.Cfa, c’est la somme d’argent qu’il engrange. Conscient des moyens financiers très moyens de ses parents, il confie que ces sous vont lui servir à préparer la rentrée scolaire qui arrivera juste après les congés de Noël. Un peu plus tard, le jeune homme décide de retourner à
nouveau au lac pour une autre partie de pêche. Mais cette fois, sa mère s’oppose. Vu que ledit lac est situé à au moins une heure de marche et qu’il est déjà un peu plus de 16h. A ce niveau, l’adolescent se fait dissuasif, en expliquant à sa génitrice que c’est pour gagner des sous, avec la forte demande de poisson exprimée par sa clientèle. A cela, Eudes ajoute qu’il ne pas va pas tarder à rentrer. Le voilà donc reparti. Une fois au bord de l’étendue d’eau, l’élève y lance sa canne à pêche. Très rapidement déjà, trois gros poissons tombent dans son escarcelle. Encouragé par ces prises, la canne à pêche ne cesse alors, d’aller et de venir dans l’eau. Toujours selon les renseignements, voilà qu’alors, l’hameçon se trouve coincé contre un tronc d’arbre, au fond de l’eau. En tout cas, il n’est pas question pour le jeune garçon, d’abandonner sa ligne en souffrance dans l’eau. Ce qui équivaudrait
à mettre prématurément un terme à une partie de pêche qui s’annonce très fructueuse. Il revient qu’il se défait alors de ses vêtements et se jette à l’eau. Et pourtant, la nuit est déjà pratiquement tombée. Que s’est-il alors passé, à ce moment là, au fond du lac ? Impossible de donner une réponse à cette interrogation. Toujours est-il que l’adolescent ne remonte plus à la surface de l’eau. A présent, la nuit est totalement tombée. Et jusque là, Eudes n’a pas encore regagné le logis familial. Bien entendu, cette situation préoccupe ses parents gagnés par l’inquiétude. Il est alors décidé de se rendre au lac. Une fois là, les vêtements et les sandales du jeune garçon sont aperçus sur la rive. Un indice qui explique qu’il peut être au fond de l’eau. En dépit de toute l’obscurité, son frère aîné plonge dans le lac et se met à le chercher. Les investigations sont hélas vaines. On se résout alors
à comprendre que c’en est fait d’Eudes. Au petit matin d’ailleurs, son corps est découvert flottant sur les eaux du lac et repêché. On note une plaie ouverte sur sa tempe et il a le crâne fracturé. C’est ce qui suscite du reste, des interrogations. Le jeune pêcheur a-t-il été tué avant d’être jeté à l’eau pour faire croire à une noyade ? Ou alors, son crâne a-t-il heurté une pierre ou un tronc d’arbre, lorsqu’il se jetait à l’eau pour récupérer sa ligne ? En attendant d’avoir un éclairage total sur le drame, l’enterrement s’est fait le même jour, en bordure du lac. Une inhumation dont les circonstances s’expliquent par le strict respect de la coutume quand un drame survient dans des conditions comme celles-ci.

Ibrahim BAKOULE
(Correspondant)