En 1982, l’opposant historique n’était pas la figure emblématique de l’opposition politique ivoirienne. Il était encore un agitateur syndical. A l’occasion d’une fronde, les cadres de sa région natale, parmi lesquels se trouvaient certains de ses laudateurs d’aujourd’hui, s’étaient réunis pour désavouer ceux des leurs, dont le professeur en tout, qui empruntaient des chemins de l’aventure. A l’époque, une rumeur avait couru. Il se murmurait que le professeur d’histoire allait être arrêter et emprisonné. Rien que pour cela, il s’était déguisé, selon lui en homme du nord du pays pour fuir vers la Haute-Volta d’alors. Pendant six ans, il a vécu, a été nourri et blanchi, dans l’Hexagone au frais du contribuable français. Pour une simple rumeur d’emprisonnement, le courageux d’aujourd’hui avait pris la poudre d’escampette. Tremblant comme une feuille fouettée par le vent, il avait traversé la frontière pour aller chercher refuge ailleurs, sous d’autres cieux. Il avait eu la sagesse du corbeau. Dans la cosmogonie de sa région natale, ce charognard craintif, a coutume de dire, pour expliquer sa nature, qu’il ne faut pas confondre vigilance et peur. Quand il se sauve au moindre bruit, ce n’est pas parce qu’il a peur, mais parce qu’il est vigilant.
En 2010, le même homme se retrouve dans une situation plus que dangereuse où ses pairs ou ses adversaires brandissent la menace des armes pour l’amener à renoncer à son rêve de demeurer au palais malgré sa défaite. Mais, contrairement à 1982, l’opposant historique se dit prêt à affronter tout le monde entier, au risque de sa vie, pour défendre sa position. Que s’est-il passé entre temps ? De statut d’agitateur, l’ancien syndicaliste a été chef d’Etat. Avant, selon lui-même, il n’avait rien, maintenant, il en a un peu. Comme une poule couvant des œufs, il ne veut pas abandonner une position aussi juteuse que le palais de notre République. Certains affirment que la poule ne veut pas que l’on découvre ses œufs de crimes de sang et des forfaits économiques. Ses œufs sont tellement pourris qu’ils risquent d’enrhumer l’humanité entière. D’autres qui le connaissent mieux estiment qu’il résiste parce que caché protégé par la poitrine des autres. Celles des mercenaires, des miliciens et de quelques soldats torturés par des instincts grégaires. En 1982, il devait affronter lui-même la police d’Houphouët. Cette perspective l’effrayait. Il a donc fui le pays avant que la rumeur ne devienne une réalité. Aujourd’hui, il se retranche derrière la carapace de ces hommes en armes pour défier tout le monde entier. Il se croit si protégé que rien ne peut lui arriver. Il va même jusqu’à prier pour que la lassitude gagne cette communauté internationale, ce qui lui vaudra de garder ses privilèges et de démontrer que l’on peut perdre une élection et conserver le pouvoir. Encore un concept qu’il veut enseigner dans les écoles de sciences politiques. Sacré Gbagbo. Pourvu que cela lui réussisse
Raoul Mapiéchon
En 2010, le même homme se retrouve dans une situation plus que dangereuse où ses pairs ou ses adversaires brandissent la menace des armes pour l’amener à renoncer à son rêve de demeurer au palais malgré sa défaite. Mais, contrairement à 1982, l’opposant historique se dit prêt à affronter tout le monde entier, au risque de sa vie, pour défendre sa position. Que s’est-il passé entre temps ? De statut d’agitateur, l’ancien syndicaliste a été chef d’Etat. Avant, selon lui-même, il n’avait rien, maintenant, il en a un peu. Comme une poule couvant des œufs, il ne veut pas abandonner une position aussi juteuse que le palais de notre République. Certains affirment que la poule ne veut pas que l’on découvre ses œufs de crimes de sang et des forfaits économiques. Ses œufs sont tellement pourris qu’ils risquent d’enrhumer l’humanité entière. D’autres qui le connaissent mieux estiment qu’il résiste parce que caché protégé par la poitrine des autres. Celles des mercenaires, des miliciens et de quelques soldats torturés par des instincts grégaires. En 1982, il devait affronter lui-même la police d’Houphouët. Cette perspective l’effrayait. Il a donc fui le pays avant que la rumeur ne devienne une réalité. Aujourd’hui, il se retranche derrière la carapace de ces hommes en armes pour défier tout le monde entier. Il se croit si protégé que rien ne peut lui arriver. Il va même jusqu’à prier pour que la lassitude gagne cette communauté internationale, ce qui lui vaudra de garder ses privilèges et de démontrer que l’on peut perdre une élection et conserver le pouvoir. Encore un concept qu’il veut enseigner dans les écoles de sciences politiques. Sacré Gbagbo. Pourvu que cela lui réussisse
Raoul Mapiéchon